Blake Héritage

Chapitre 4

À son arrivée, sans grande surprise, il fut mis à l'écart du groupe. Blake avait eu de petits espoirs d'être correctement inséré et d'avoir aussi quelques amis. Les adolescents se montraient pour la plupart très polis et gentils envers lui. Il avait droit à des « salut ! » et quelques sourires, mais Blake pensait qu'ils se méfiaient surtout de lui et de sa famille et que c'était pour cela que personne n'osait lui parler. Il est vrai que les Williams n'avaient jamais essayé de nouer le contact avec les gens de cette ville et certains même ne savaient pas réellement si Elena et Eden avaient un fils. Ce n'était bien évidemment pas de sa faute, mais celle de ses parents qui l'avaient caché au reste du monde. Il ne comptait pas expliquer pourquoi il n'était jamais sorti, il ne voulait surtout pas contrarier ses parents et risquer de ne plus revenir au lycée. Blake vivait dans une petite commune et tous les habitants se connaissaient depuis l'enfance, il était presque normal qu'ils se méfient de lui.

Peu importe, le simple fait de voir des personnes autres que celles de sa famille le réjouissait. Il suivait les histoires du lycée comme les problèmes de popularité, les problèmes de couple ou encore qui obtenaient les meilleurs résultats et ça le satisfaisait. L'adolescent avait quand même réussi à se mettre à dos les brillants élèves de la classe, car il récoltait des A à tous les contrôles et ne commettait jamais d'erreurs.

Les années passèrent et Blake garda ce rythme scolaire. Il détenait d'excellentes notes et essayer d'éviter les ennuis. Blake se devait d'être dur avec lui-même et rester le meilleur. Il avait pour but d'acquérir un très bon dossier pour pouvoir intégrer une prestigieuse université et partir loin de ses parents, pour reprendre tout à zéro. Il comptait même offrir la bourse qu'il gagnerait grâce à ses scores à l'élève qui arriverait second et qui n'aurait pas les moyens de se payer l'école qu'il voulait. Sa dernière année avait déjà débuté et Blake s'en sortait à merveille, comme à l'accoutumée.

En rentrant des cours, un soir, et traversant l'unique route qui menait chez lui, il découvrit une ouverture sur la gauche. C'était un chemin très étroit qu'il n'avait jamais remarqué auparavant. Il était bien curieux de savoir qui allait venir habiter à Alvia ; il n'avait entendu aucun bruit de couloir concernant l'arrivée d'une nouvelle famille. Il quitta donc l'axe principal pour s'engouffrer dans ce petit chemin boueux. Il s'avançait avec prudence, car il n'avait aucune idée de ce qu'il y avait au bout. Il ne voulait pas passer pour un voleur devant les propriétaires.

Il parcourut quelques mètres et aperçut un grand et majestueux portail, incroyablement beau. Sa distinction était d'autant plus mise en avant par la lumière du crépuscule de ce soir-là. Blake était émerveillé. L'appareillage du portail était si complexe qu'il avait l'impression que chaque pièce était unique. Il avait dû coûter extrêmement cher. C'est alors que Blake réalisa qu'une autre famille riche allait s'installer en ces lieux. Il en était persuadé. Aucun habitant d'Alvia n'avait les moyens de se payer une aussi belle entrée qui devait sûrement protéger une immense propriété. Blake resta un instant perplexe devant ce domaine qui l'intriguait énormément, puis décida d'y pénétrer. Ni panneau de construction ni lumière ne l'avertissait d'une quelconque présence humaine. Il conclut que le lieu n'était pas encore habité. Il chercha une serrure ou une poignée, mais il n'y avait rien. Il n'y avait pas non plus de portillon sur le côté. Il lui était donc impossible d'entrer ou même d'apercevoir ce qu'il y avait derrière.

Après de multiples tentatives, il choisit de faire demi-tour et de rentrer : la nuit tombait et sa mère risquait de s'inquiéter. Cet endroit était impénétrable. Blake pensa qu'il n'y avait probablement rien d'exceptionnel derrière cet immense portail, mais il fallait qu'il le vît. Il ne voulait pas rester sur un échec. Alors qu'il repartait en direction de la route principale, un bruit attira son attention. Le portail était en train de s'ouvrir.