Chapitre 4
- Tu as quoi ?!
Livan se tordait les doigts en fixant le sol. Il était horriblement gêné. Il n'osait plus regarder Gabriel, imaginant d'ores et déjà sa moue dégoûtée rivée sur lui. C'est alors qu'un bruit étrange retentit dans la pièce. Le jeune homme leva les yeux un bref instant sur son manager... qui se tapait un fou rire monumental. Jusqu'à en avoir les larmes aux yeux. L'artiste resta pantois ; il ne s'était pas du tout attendu à ce genre de réaction.
Et là, instantanément, toutes ses pensées dramatiques et ses doutes s'envolèrent à cette vision de Gaby, riant tellement qu'il se tenait le ventre avec peine.
- Et c'est pour m'annoncer cela que tu t'arrachais littéralement les cheveux ? Tu sais que je ne suis pas homophobe Liv, ça ne me pose aucun problème que tu aies embrassé un mec, ou même couché avec ! Je ne te jugerai jamais. Même si c'était vraiment amusant de te voir stresser comme ça, on aurait dit que tu allais m'annoncer le début de la Troisième Guerre Mondiale !
Livan put enfin respirer correctement. Oui, il était soulagé ; son ami ne l'avait pas rejeté, et plus encore, il essayait de le rassurer.
- Je... Je n'ai pas couché avec lui, bredouilla-t-il tout de même.
- C'était une façon de te dire que je m'en fous, d'accord ? Tu as le droit d'aimer qui tu veux. Ceux du même sexe ne sont pas une exception.
- Mais je suis hétéro... J'ai toujours aimé les femmes. Mais, je me dis... Ce soir-là, s'il n'était pas parti...
- Est-ce que vous seriez allés plus loin ? C'est ce que tu te demandes, n'est-ce pas ?
L'artiste hocha la tête en guise de réponse. C'était exactement ce qui lui faisait peur. Qu'est-ce qui aurait pu arriver si cet inconnu n'avait pas pris la poudre d'escampette ?
Et ce baiser ? Il ne pouvait le nier, il l'avait adoré. Il pouvait encore se remémorer ces sensations électrisantes quand l'homme aux yeux bleus avait déposé ses lèvres sur les siennes. Le feu ardent qui avait brûlé et incendié son être quand ses multiples caresses avaient flatté son corps. L'engourdissement de tous ses membres quand son souffle chaud s'était échoué sur la peau nue de son cou.
- Mais, tout ça ne veut pas dire que je suis gay. Si ?
Il avait été très excité ce soir-là...
- J'ai même bandé, putain...
Il soupira tandis qu'il empoignait ses cheveux. Il allait devenir fou.
- Pas besoin de te faire un sang d'encre Livan, embrasser un mec ne veux pas dire que tu es gay, des milliers d'hétéros ont eu des expériences avec des hommes. Il se peut que tu cherches juste à découvrir de nouvelles choses, déclara Gabriel, comme s'il savait ce que pensait son ami à cet instant.
Le blond hocha la tête encore une fois. Il était d'accord. Peut-être qu'il voulait juste faire une expérience ; il avait peut-être aimé ce baiser, mais il n'était pas homosexuel. C'était sûrement cela, juste une bonne expérience, rien qu'une expérience !
*****
Assis sur le carrelage humide, recroquevillé sur lui-même, Livan se rongeait les sangs. Une boule d'angoisse s'était formée dans sa gorge, l'empêchant de respirer. Depuis l'appel de la maison de disques, il angoissait.
Quelques heures plus tôt, alors qu'il revenait du distributeur, deux cafés en main, il avait trouvé Gaby au téléphone, en train de faire les cent pas. Il avait tout de suite compris que quelque chose n'allait pas.
Deux ou trois minutes plus tard, ce que son agent lui annonça avait confirmé ses soupçons :
- Ils ne veulent rien entendre. Ils sont convaincus qu'Ashley dit la vérité. J'ai essayé Liv, je te jure que j'ai essayé... !
- Mais, nous allons arranger ça, pas vrai ? lui avait demandé l'artiste plein d'espoir. Ils veulent toujours me prendre en charge, n'est-ce pas ? Ils disaient que j'étais leur star ! Gaby ! Dis-moi qu'ils veulent toujours de moi !
C'est le regard fuyant du manager, accroupi au sol, un air désolé sur le visage, qui s'était chargé de lui répondre.
- Non ! Non, ce n'est pas... Possible !
Il n'avait pas senti ses mains tremblantes lâcher les gobelets. Ses épaules s'étaient affaissées, et misérablement, il s'était laissé tomber, pataugeant dans la flaque que formait le café répandu par terre.
- Eh, Liv, eh...
L'artiste entendait vaguement une voix l'appeler. Il ne savait pas si elle était trop basse ou trop lointaine, mais il la percevait faiblement. Comme un chuchotement, il entendait son nom encore et encore. Il avait envie de répondre, ou de se réveiller pour faire face au propriétaire de la voix, mais ses paupières étaient lourdes, trop lourdes...
Ce n'est que lorsqu'on lui agrippa l'épaule pour le secouer fortement qu'il reprit ses esprits. Il se retourna un instant, et rencontra les iris noirs de Gaby. En voyant ses traits creusés par la peur, Livan comprit qu'il venait de faire une crise d'angoisse.
La première en huit ans...
Ses joues étaient ravagées de larmes. Son corps tressauta, parcouru de nombreux spasmes. Il plongea ses yeux humides dans ceux de son ami, et murmura, d'une voix cassée :
- Je ne peux pas... Je lui ai promis, Gab ! Je... Je... Je ne peux pas !
Après un instant de silence, le noiraud le prit dans ses bras, et lui chuchota doucement :
- Tu ne vas pas le décevoir Liv, je te le promets... Chut... On va arranger ça, Liv... Je te le promets.
VOUS LISEZ
Dawning love, lies and pretenses.
RomanceLorsque des huissiers menacent de le mettre à la porte, Giovanni, ayant terriblement besoin d'argent, accepte sans hésiter une offre de travail . Pensant, qu'il s'agissait d'un petit job comme les autres, le brun sera étonné de constater, que son tr...