Chapitre 8Les palabres de Gabriel, faisaient écho dans la pièce, tant il lisait fort les clauses du contrat. Giovanni écoutait à peine le noiraud, il n'était absolument pas concentré. Il avait abandonné la besogne, quelques minutes plus tôt, en constatant qu'il ne parvenait même pas à être attentif, avec le jeune homme qui était en face de lui.
Celui-ci, extrêmement bien installé, demeurait sur le deuxième canapé, étalé de tout son long, ses jambes au travers de l'accotoir. Il pianotait d'une vitesse folle sur le clavier du smartphone dernier cri, qu'il tenait en main.
En laissant ses yeux dévaler le long de son corps, qui déformait un peu l'assise moelleuse du divan, Giovanni put remarquer qu'arrivé au creux de ses hanches, la chemise qu'il portait était un peu relevé, laissant entrevoir la peau laiteuse de l'artiste.
Comment aurait-il pu se concentrer sur de vulgaires phrases, quand il avait une oeuvre d'art à disposition !
Le brun leva légèrement les yeux, détournant le regard de cette parcelle de tentation, qui le narguait, pour remonter vers le visage, lorsqu'il entendit un petit rire étouffé.Les yeux jeune homme s'illuminèrent, lorsqu'il découvrit les deux petits creux, délicats, mais profonds qui apparaissaient dans les joues du blond, à chaque fois qu'il esquissait un sourire.
Ce qu'il lisait avait l'air de l'amuser, et Giovanni se surprit à penser qu'il aimerait le voir sourire tout le temps. Les cheveux blonds du mettre des lieux, à l'apparence soyeuse étaient rattachés en un chignon léger au-dessus de sa tête, d'où plusieurs mèches rebelles s'échappaient.
Pour la deuxième fois de la journée, ce fut un raclement de gorge qui le ramena à la réalité. Le manager avait cessé de parler, en remarquant que les deux jeunes gens présents dans cette pièce en plus de lui, n'écoutaient absolument pas ce qu'il disait.
- Je ferais mieux de te laisser le contrat Giovanni. Tu pourras le lire chez toi avant de nous donner une réponse, déclara t'il. Disons que, désignant un certain blond du regard, tu n'est pas vraiment concentré maintenant.
Un petit sourire en coin flottait sur ses lèvres, lorsqu'il constata que leur invité était gêné d'avoir été pris en flagrant délit d'espionnage. Le brun fuyait son regard, semblant être soudain très intéressé par le plafond.
Livan, qui avait relevé la tête, lorsque la voix de son agent avait résonné dans la pièce, se réinstalla, toujours occupé sur son téléphone. Quant à Giovanni, encore une fois gêné d'avoir été pris la main dans le sac, il se forçat à rester concentré, ayant refusé l'offre de Gaby, prétextant qu'il comprendrait mieux si lui l'expliquait.
- Bon, je crois que nous avons tout dit. Giovanni, si tu signes ce contrat, le quart de ton salaire sera déposé sur ton compte en banque dès demain matin.
- Et c'est tout ? Demanda l'interpellé, surpris que ce soit aussi facile.
- Oui, c'est tout, répondit Gabriel en se moquant de l'air effaré du brun. Ce n'est pas comme s'il fallait te faire déménager ou te faire tatouer le nom de Livan sur ton front pour que l'on y croit.- Je pense que si, déclara le dit Livan qui déposait enfin l'appareil électronique qu'il avait tenu en main, tout au long de l'entretient.
- Quoi ? Crièrent Giovanni et le manager en choeur.
- Mais non, soupira le blond en remarquant les yeux écarquillés des deux autres. Pas le tatouage, mais je pense que le faire déménager serait mieux.
- Développe ! Ordonna un Gabriel curieux.- Bon, expliqua Livan, on sait tout les deux, que les journalistes ne se contenteront pas des quelques phrases que nous auront prononcé à l'interview. Pour les fans et les infos, cette nouvelle sera comme une bombe : " le Dom Juan du moment avoue être gay et en couple, juste après le scandale Twitter ". Ils mèneront l'enquête et essaieront de trouver tout ce qui pourrait nous démentir, durant les deux semaines suivant notre déclaration.
- Et donc ? Demanda le noiraud, quand il constata que l'artiste attendait une confirmation de son écoute.
-Et donc, éluda celui ci, que penseraient ils en voyant rentrer ce mec, dans le taudis où il habite ?Le mec en question, exaspéré, roula des yeux. Il ne vivait pas dans un taudis. Bon, ce n'est pas du grand luxe, et ça ne se situait peut être pas dans un quartier résidentiel, mais ce n'était pas un taudis ! Il lui coûtait quand même un bras !
- De plus, continua l'artiste, il va falloir que nous soyons un minimum proche et crédibles. Nous sommes sensés nous aimer depuis longtemps, non? Quoi de mieux d'habiter ensemble ?- Pas faux, adhéra Gabriel. Je n'avais pas pensé à ça. Giovanni, il va falloir que tu emménage avec Livan. J'espère que cela ne te dérange pas ?
- Euh ... Je pense que ...
- Parfais ! Le coupa le manager. Un chauffeur passera te prendre dès demain, vers dix heures.Pourquoi, se dit le brun, me demander mon avis, s'il ne prend même pas la peine de l'écouter. Mais, il semblerait que son avis ne comptait pas vraiment pour les deux hommes qui planifiaient déjà sa vie pour les mois à venir. Ça risque d'être très long !
*****
À l'inverse de l'aller, le chemin du retour lui parut très long. Peut être est ce parce que trois heures plus tôt, il faisait de son mieux pour gagner du temps, mais que le destin avait semblé s'acharner sur lui.
Le silence pesant de la nuit, contrastait énormément avec le bruit de ses pas qui résonnait dans la rue blanche, et il se remémora la journée éprouvante qu'il venait de passer. Si quelqu'un le lui lui avait prédit, il ne l'aurait pas crû !
Après une heure passée à discuter des petits détails du contrat, l'heure était venue de se séparer. Alors que l'artiste se dépéchait d'aller récupérer ses affaires à l'étage, Giovanni avait gentiment proposé de le ramener.
Il avait évidemment refusé, préférant marcher. Il s'était bien retenu de dire qu'il n'avait certainement pas eu envie que ce blond aux airs de bourgeois, découvre l'endroit où il habitait. Ce serait lui donner raison ! De plus, il n'avait pas du tout aimé sa façon de parler de lui, comme s'il était maître du monde ! Ou, peut être qu'il était gentil, il n'en savait rien, ce n'était que leur première rencontre !
Il soupira, et un nuage de vapeur s'échappa de ses lèvres. Qui l'aurait cru ? Lui, l'éternel malchanceux, avait trouvé un travail, sans supplication, à la loyale et qui payait bien, en l'espace de quelques heures. Un énorme poids venait de se retirer de son épaule. Il n'aurait rien d'illégal à faire, et il s'en rejouissait.
La vie ne lui avait jamais fait aucune faveur, aucun cadeau. Il avait toujours du travailler dur pour se démontrer. Que ce soit en études ou en comportements. Et, il en avait bavé. Peut être qu'enfin la chance lui souriait à son tour.
Au détour d'un carrefour, il aperçut un magasin de nouilles et comme par hasard, entendit le gargouillement familier de son estomac. Il plongea les mains dans ses poches et en sortit tout ce qu'il y avait : ses clés, la carte de Gabriel toujours présente dans la poche arrière, et les quelques billets qui lui restait de son ancien " travail ".
Il remit les clés et la carte à leur place, et garda en main les billets. Il comptait bien manger se soir, quitte à dépenser tout ce qu'il lui restait.
De toute façon, demain vers les neuf heures une nouvelle vie l'attendra, prête à être vécue !
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Dawning love, lies and pretenses.
RomanceLorsque des huissiers menacent de le mettre à la porte, Giovanni, ayant terriblement besoin d'argent, accepte sans hésiter une offre de travail . Pensant, qu'il s'agissait d'un petit job comme les autres, le brun sera étonné de constater, que son tr...