Chapitre 12
À peine avait-il poussé la porte pour laisser passer l'autre, que Giovanni regretta. Voir la silhouette de ce presque inconnu disparaître au fond du petit couloir, le mettait mal à l'aise. Il soupira, puis referma la porte.
Il ne chercha pas à découvrir ce que faisait le manager, mais le brusque grincement du parquet lui certifiait que celui ci était dans la petite cabine de douche. Aussi, il s'asseya dans le canapé pour l'attendre.
Après avoir fait le tour, le manager réapparut dans la pièce à vivre, puis s'installa à l'extrémité du vieux meuble, en se tourna de manière à être face du brun. Giovanni l'obsersva quelques secondes, curieux. Pendant un instant, tous deux ne parlèrent pas, dans un silence pesant envahissant.
Essayant de rompre le malaise, Giovanni se racla la gorge et jeta un coup d'oeil à Gabriel qui ne s'arrêtait toujours pas de le regarder, comme si celui ci cherchait à l'étudier. Alors qu'il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, son interlocuteur le coupa brusquement :
- Sympa l'appart, dit-il. Puis se reprit lorsque Giovanni leva un sourcil. Un peu vide et délabré mais sympa, et propre.
- Euh... Merci ?Une seconde passée à se regarder dans les blancs des yeux plus tard, le manager se détourna et farfouilla dans le sac jusqu'ici posé par terre. Il en sortit un espèce de calepin et plusieurs papiers ainsi qu'un stylo. Il feuilleta un instant la paperasse avant de trouver ce qu'il voulait et remis les autres à leur place. Après quoi, il se reinstalla afin d'être confortable - ce qui ne semblait pas réussi à en juger par la légère grimace qu'il effectua - puis pris un air sérieux.
- Depuis quand as-tu payé ton loyer Giovanni ?
Celui-ci, accoudé à l'accoudoir du meuble suivait jusqu'ici attentivement tous les faits et gestes de Gaby. Il se cripsa automatiquement à la demande du manager, et sa mine de renfrogna. Il répliqua d'un ton bourru :
- Et pourquoi ?
- Pas besoin de prendre la mouche !.
Je suppose juste au vu de ce... cet apart vide, répondit il en jetant un oeil autour de lui, et de ce quartier que ta situation financière n'es pas ... rose !Giovanni voyait bien qu'il prenait la situation avec des pincettes, pour ne pas passer pour quelqu'un qui critiquait sa situation ou risquer de le blesser. Alors il tempéra sa mauvaise humeur naissante et répondit :
- Juin
S'attendant à de la surprise, il guettait l'homme en face de lui, qui contrairement à ses pensées se contanta de hocher la tête et de le noter.
- Donc 4 mois, continua celui ci. Des prêts bancaires en cours ?
- Un seul.
-Combien ? Insistat-il
- Je ne sais plus ! Mentit Giovanni en détournant les yeux.
- D'accord ! Lui répondis Gabriel occunement trompé. Signe ça !Le brun se saisit du document que lui tendait le manager et le feuilleta doucement. Gabriel, en bon professionnel continuait à lui expliquer certaines clauses de l'accord.
- Et donc ce matin, comme prévu le quart de l'argent, soit deux mille quatre cent cinquante dollars ( 2450 $) sera déposé sur ton compte et plus de deux mille huit cent soixante quinze dollars (2875 $)sera distribué entre les huissiers et ton locataire, afin de régler toutes tes dettes. Vers la fin novembre, un deuxième quart de la somme convenue se rajoutera sur la première et ainsi de suite jusqu'à ce que vers la mi-janvier la totalité de ton salaire à la banque, soit neuf mille quatre cent dollars (9400 $) marquera la fin de notre contrat. Un peu plus tard, lorsque tu seras installé chez Livan, on discutera du pourcentage de revenu que tu touchera dans l'éventualité d'une signature de contrat. Et je te préviens Giovanni, le monde dans lequel tu vas entrer est un cercle vicieux entre mensonges, hypocrisie et faux semblants. Les vipères, les journalistes et les concurrents n'auront aucun scrupules à fouiller dans les abysses de ton passé afin de trouver un os à ronger. Tu verras ta vie privée balayée, devenir la source des ragots et de regards moqueurs. Donc si tu n'as aucun problème avec tout ce que je viens de t'énumérer, abaisses ta signature en bas de cette page et ajoutes y ton numéro de code bancaire.
Lorsque Gabriel reprit son souffle après sa tirade, il s'attendait à un regard soucieux et méfiant de la part de son interlocuteur. Pourtant, après avoir poussé un faible soupir et qu'il ait posé ses yeux sur le visage de Giovanni, le scrutant à la recherche d'une quelconque réticence, il avait un instant perdu contenance devant l'air las et blasé que lui servait le brun.
- Humm ! Gromella celui-ci à l'encontre du manager, qui quelques secondes plus tôt s'était remis à le fixer.
Le noireaud abasourdis, s'était vu alors remettre la petite pile de feuilles dactilographiés. La bouche à demi-ouverte, il la referma en constatant qu'une signature était apposé au bas de chacune des pages.
- Euh... donc, demanda t'il, tu es d'accord ?
- Oui, j'ai signé.Toujours sous le choc que le brun aie accepté aussi facilement, l'agent redéposa les papiers signés sur la table basse. Il prit ensuite le petit carnet qui jusqu'ici était posé sur ses genoux et le tendit à Giovanni.
- C'est quoi ? Demanda celui ci.
- Comme je te l'ai expliqué avant, les journalistes sont de vraies vipères. Il vaudrait mieux être équipé pour les doubler.L'autre ne répondit pas tout de suite, les yeux fixés sur les pages du petit cahier parsemé d'une écriture patte de mouche, hyper serrée mais tout de même lisible.
- Est-ce ?
- Des informations sur Livan, oui ! Le coupa le manager. Je n'ai pu collecter que quelques informations personnelles, mais c'est suffisant pour l'instant. Mais je compte sur vous pour apprendre à vous connaître mieux.
- Hmmm, grommela le maître de maison, déjà re-concentré sur ce qu'il tenait entre les mains.- Bon, je penses que je n'ai plus rien à dire ! S'exclama alors Gabriel qui se levait déjà, époustant une poussière invisible sur ses habits. Et Giovanni ? Je penses que tu devrais commencer à faire tes valises... ou pas ! En tout cas j'envoie le chauffeur à 9 heures tapantes.
Une fois la porte passée, le noiraud se retourna, et lança un dernier regard au jeune homme. Il l'aimait déjà beaucoup et il espérait que Livan aussi. Sinon ça allait sentir le roussi pour le brun...beaucoup !
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Dawning love, lies and pretenses.
RomanceLorsque des huissiers menacent de le mettre à la porte, Giovanni, ayant terriblement besoin d'argent, accepte sans hésiter une offre de travail . Pensant, qu'il s'agissait d'un petit job comme les autres, le brun sera étonné de constater, que son tr...