Chapitre 5
Les yeux braqués sur le paysage, Livan demeurait silencieux. Il regardait, sans grande envie des chênes, des cocotiers et des autres arbres non-identifiables défiler par la fenêtre. Un silence pesant régnait dans le petit habitacle de fer.
Au volant, Gab lui jetait des petits coups d'œil de temps en temps, qu'il faisait semblant de ne pas voir. Tous deux ne parlaient pas. Livan savait que son ami brûlait de lui poser des questions, il voulait sûrement savoir le pourquoi de ce choix. Mais il ne disait rien, et Livan le remerciait silencieusement pour cela.
En regardant la façade du petit bâtiment devant lequel la voiture s'était arrêtée, il esquissa un sourire.
Quel fourbe ce Gaby !
Il savait que l'artiste avait un faible pour la cuisine française, et l'emmenant ici pour leur brunch, il savait d'avance que son ami lui parlerait.Ils passèrent la porte d'entrée, où un serveur les reçut, les conduisant à une table près de la fenêtre. Un coup d'œil à son ami dont le sourire grandissait à vue d'œil en découvrant tous ses plats préférés sur la table, et Gaby sut qu'il avait fait le bon choix. Ils allaient pouvoir parler.
Reposant doucement sa tasse fumante, après avoir siroté quelques gorgées, le manager regarda son ami, concentré à choisir avec quoi commencer son dessert. Choix apparemment difficile, car le concerné se décida finalement à prendre un morceau de tarte aux pommes, délaissant volontairement la mousse au chocolat et la forêt-noire.
Alors que Livan allait prendre une autre bouchée, Gaby décida de se lancer, profitant de cet instant minime où le blond n'avait pas la bouche remplie.
- Liv ? C'était quoi ça ?!Doucement, le blond reposa le reste de tarte dans l'assiette, se lécha les doigts, puis s'essuya la bouche avec sa main, ne faisant pas fi de la serviette mise à ce dessein.
Il regarda son manager dans les yeux, et avec toute la sincérité qu'il puisse avoir, lui répondit :- Je ne sais pas, Gaby.
- Mais pourquoi Livan ! Pourquoi avoir fait une telle chose ?
- Je... J'ai paniqué d'accord ! J'... Étais stressé ok !
- D'accord, déclara Gabriel, mais, si tu avais déjà l'idée en tête, pourquoi ne pas me l'avoir dit ?
- Je te jure que je n'avais pas cette idée en tête ! Vraiment Gab, quand j'étais dans cette salle, à la dernière maison d'édition sur la liste, et que j'ai remarqué le regard désolé de Marc, je ...N'ai pas pu rester sans rien faire.... Alors, j'ai tenté le tout pour tout ! Et... Ça a marché, Gab.
- Je sais que tu as pensé bien faire Livan, mais c'est absurde ! Comment tu veux que dans deux semaines lors de notre prochaine rencontre avec le Colors song, ton projet soit réussi ? Putain Liv, deux semaines...
- Ne te prends pas la tête avec ça, Gab ! On n'a qu'à payer quelqu'un pour le faire ! Relax mec, tout ce qui compte, c'est que je sois pris...Le noiraud allait riposter, quand quelque chose attira son regard. Derrière la baie vitrée, il remarqua, complètement collés à celle-ci, des dizaines de personnes, dont quelques-uns qui semblaient batailler avec le vigile prostré devant l'entrée, pour forcer le passage.
Sans même suivre le regard de ces individus qui semblaient être porté sur un même endroit, et ne semblant même pas remarquer les quelques requins, traversant la rue, avec leurs dizaines de caméras, Gaby se débarrassa de sa serviette, sortant son téléphone où il pianota quelques secondes, puis agrippa le bras de Livan, qu'il força à se lever.
- Que ... ?
Dorénavant, dans les toilettes du bâtiment, ne laissant même pas l'artiste finir sa phrase, il enleva la casquette noire qu'il portait et la déposa sur la tête du blond, cachant les mèches voyantes de celui-ci. Se délestant de sa veste, il en couvrit les épaules de Livan.
- Des dizaines de journalistes et de fans commencent déjà à former une marée humaine devant l'entrée du restaurant, débita le manager. Sort et prends l'escalier à gauche. Passe par la cuisine, et sort par l'entrée des employés. Royce t'y attendra.Avec un dernier regard, que Gabriel adentifia comme reconnaissant, l'artiste se tourna, suivant les instructions de son ami. En le regardant s'en aller, celui ci se demanda, se tirant les cheveux d'exaspération, dans quel merdier, il s'était fourré.
Il était à peine de retour dans la salle, après s'être assuré que la foule d'admirateurs et de paparazzis s'était dissipé, qu'un brouhaha sans nom s'éleva dans la salle.
Cette cohue, semblait étonnement provenir de la cuisine, d'où sortait quelques minutes plus tard, en furie, un jeune homme.- Vous n'avez même pas pris la peine de lire mon CV ! S'égosilla l'inconnu.
Dorénavant, toute la salle, composée de gens dites riches ou moyen, regardait le spectacle, et semblaient horrifiés qu'un tel scandale ait lieu ici.
- Monsieur, disait le chef de cuisine en essayant de le calmer, nous n'avons pas besoin de personnels, nous sommes désolés !- Désolé ? Bien sûr que vous l'êtes. Vous vous permettez de prôner l'égalité ? Laissez moi rire. J'ai remarqué comment vous m'aviez regardé, tout à l'heure : comme je ne suis pas habillé en riche étudiant de cuisine, je ferais tâche dans le décor n'est ce pas?
- Ce n'est... Tenta le cuisinier.
- Non, non ! Coupa l'inconnu aux cheveux bruns, vous savez quoi ? Eh bien, le pauvre gars mal habillé, qui à vue d'œil n'est pas un des fils à papa qui ne savent même pas ce que c'est de laver une foutue assiette, vous emmerde !*******
Lorsqu'il passa la porte vitrée, sortant du restaurant, Gabriel manqua de faire tomber la boîte qu'il tenait en main, celle-ci contenant tous les restes de repas, qui complétait le brunch, qui n'avaient pas été engloutis par Livan.
" Merci d'avoir sauvé mon cul, encore une fois. T'es le meilleur ! "
Il allait tout de suite lui répondre, quand un autre message, ne lui laissant même pas le temps de rédiger l'introduction du grand paragraphe qu'il comptait envoyer à son ami, l'interrompu .
" Tu passes à la maison, et on se fait un film ? Et tant que tu y es apporte-moi les restes de ma forêt-noire. Ps : je meurs de faim ! "Le noireaud éclata de rire, en imaginant un Livan, allongé au travers de son canapé, impatient à l'idée de manger les restes d'un gâteau. Il entrait déjà dans le parking, lorsqu'il ferma son téléphone après avoir répondu au blond un simple "ok".
Il allait rentrer dans sa voiture, et avait déjà ouvert sa portière, lorsque remarquant quelque chose bouger derrière le petit muret qui lui faisait face, il la referma et se dirigea vers l'endroit d'où il voyait, maintenant qu'il se rapprochait, une ombre dépasser.
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Dawning love, lies and pretenses.
RomanceLorsque des huissiers menacent de le mettre à la porte, Giovanni, ayant terriblement besoin d'argent, accepte sans hésiter une offre de travail . Pensant, qu'il s'agissait d'un petit job comme les autres, le brun sera étonné de constater, que son tr...