Chapitre 17

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Ana, très gênée de la situation surtout devant le Prince, sortit comme une furie de la chambre sous le regard rieur de Leone. En même temps, il donna un coup de coude à Zahid. Celui-ci lui lança un regard noir et accusateur. Il lui chuchota. 

- Leone, tu sais très bien qu'elle est mal à l'aise, n'en profite pas non plus.

- Ne le serais-tu pas aussi mon petit Zahid ? J'aurai presque cru te voir rougir...

Exaspéré aussi, Zahid haussa les sourcils et sortit de la chambre en soupirant bruyamment. Leone était plutôt content de lui.

Une heure plus tard, Ana se retrouva assise en sandwich entre les deux hommes au restaurant. Elle n'osait même pas respirer. Zahid avait prit un malin plaisir à commander un bon plat typique russe à la place de la jeune femme. Elle ne pouvait qu'accepter surtout que cette nourriture était vraiment délicieuse...

Au bout de quelques temps, Leone regarda sa grosse montre et se leva . 

- Il est temps de partir. Nous sommes attendu.

Zahid et Ana se levèrent à leur tour. Après avoir payé l'addition qui devait être élevée. Ils montèrent dans une grosse voiture blanche 4X4 qui les attendait devant le grand restaurant. 

Dans la voiture, l'ambiance était glaciale. Leone était en pleine communication avec sa grand-mère, oui, sa grand-mère !

On voyait bien qu'il se forçait à paraître joyeux et positif même si parfois son enthousiasme était faux. Lorsqu'il raccrocha, il souffla un bon coup. Zahid releva les yeux du papier qu'il lisait furtivement depuis leur départ. 

- Que se passe-t-il Leone ?

Celui-ci souffla de plus belle en se frottant les yeux. 

- Elle veut que je j'aille en Sicile pour lui rendre visite avant qu'elle vende sa maison...

- Elle vend ? Déjà ? 

- Oui, elle préfère habiter en ville. Et puis, cette villa est beaucoup trop grande pour elle,  elle est fatiguée et âgée maintenant. 

Ana suivait la conversation mais préférait ne pas intervenir et garder ses questions pour elle. 

Zahid hocha de la tête avec un air compréhensif. 

- Et tu vas y aller ? 

- Bien sûr, je fais tout ce qu'elle me demande. Je vais partir directement de Moscou ce soir, après la cérémonie. ma cousine Francesca y sera aussi, apparemment, elle vient avec une amie. 

Il y eu un silence puis Leone reprit.

- D'ailleurs, si tu veux venir à Palerme aussi, tu es le bienvenu surtout si amène dans tes bagages tu sais qui ! Hein, quand dis-tu ma belle ? 

Ana bégaya ne sachant pas trop quoi répondre. Elle ne voulait pas brusquer le Prince alors, elle resta indécise. 

- pourquoi pas...je...je ne sais pas. 

Zahid jeta un coup d'oeil à la jeune femme assise à côté de lui. 

Alors qu'il s'apprêtait à refuser cette proposition pourtant interessante, il se remémora les paroles d'Anastasia dans le désert. Les yeux brillants, elle avait déclaré qu'elle rêvait de découvrir l'Italie. c'est alors qu'il prit une décision que jamais il n'aurait imaginé prendre pour une femme. 

- C'est d'accord, nous passons par Palerme avant de rentrer au palais déclara Zahid d'une voix grave en observant attentivement la réaction de la jeune femme.

Celle-ci eu un sourire discret de satisfaction. 

Cela suffit à valider sa décision. 

La grand-mère de Leone étant très gentille, et la villa très grande, ce petit séjour au chaud en Sicile les reposerait tous.

Zahid n'avait qu'à prévenir le palais princier pour repousser son retour et surtout afin de transmettre un message aux familles des jeunes filles sélectionnées par ses très chers parents. Plus jamais elles ne devaient remettre les pieds dans son palais. Cette décision était radicale et définitive.

Bon, la lettre qui leur était adressée était  conventionnelle et montrait un peu plus de respect envers ces familles qui avaient espérées faire partie un jour de la famille royale. L'oncle et la tante d'Anastasia pensaient qu'elle était restée au palais pour aider en tant que domestique. Jamais ils n'auraient imaginé qu'actuellement elle se trouvait à Moscou et surtout en compagnie du Prince. 

L'oncle d'Ana était surveillé attentivement par la garde royale depuis que le Prince était au courant des projets qu'il avait pour Ana. Cet homme manigançait quelque chose et Zahid allait vite découvrir ce qu'il cachait. 

(...)

La voiture s'arrêta devant une église russe au dôme doré magnifique.

C'était plus beau que ce que pouvait imaginer Ana. Des hommes vêtus de noir attendaient bien rangés devant l'entrée. C'est Leone qui descendit en premier de la voiture. 

Avant de sortir à son tour, Zahid lança un regard qui apaisa un peu l'inquiétude qui rongeait Anastasia.

Ils sortirent tous les deux et suivirent Leone qui entrait dans l'église. 

À l'intérieur, il y avait beaucoup de personnes. Ana suivait de près les deux hommes.

Ils s'assirent au deuxième rang, derrière la famille du défunt. La cérémonie débuta par un orchestre, puis, plusieurs discours se succédèrent en russe ou en anglais. Ce fut le tour d'un jeune homme. Malgré l'émotion, il semblait rester de marbre. Leone chuchota à Ana que son nom était Sergueï Asimov, le jeune frère d'Anton Asimov. En effet, elle remarqua une grande ressemblance entre l'homme qui devait avoir à peu près son âge et celui qui figurait sur l'imposant portrait accroché au dessus du cercueil. Sergueï était grand et mince. Sa carrure était intimidante. Comme il parlait en russe, Ana ne parvint pas à déchiffrer un traitre mot de son discours mais elle comprit bien vite qu'il dégageait beaucoup d'émotion quand elle vit Leone remettre ses lunettes de soleil noires opaques afin de cacher sa tristesse. Quant à Zahid, la peine se lisait sur son visage mais il luttait pour que ça ne soit pas trop visible.

La cérémonie de s'éternisa pas longtemps. Au bout de deux heures,  les gens commençaient à sortir de la cathédrale. Ana suivait Zahid sur le parvis. Celui-ci embrassa une vieille femme, sûrement la mère d'Anton. Ils échangèrent en russe, puis, la femme partit discuter avec d'autres invités. Zahid se retrouva seul avec la jeune femme. Il trouva qu'elle était perdue parmi tous ces gens. Il la comprenait parfaitement. Elle n'osa pas le regarder dans les yeux de peur de le gêner. Il la prit par le bras pour l'attirer dans un coin. 

- Si tu n'as pas envie de partir en Sicile, dis-le moi et je parlerai à Leone...

Son coeur battait à mille à l'heure. 

- Je ne suis personne pour décider de cela, je ...je pense que la décision vous revient. 

Le prince réfléchit deux secondes et déclara d'une voix implacable. 

- Hum...eh bien...d'accord, nous partirons dans deux jours pour Palerme. J'avoue que ces derniers jours ont été éprouvants et que nous pourrons nous reposer quelque temps. 

Zahid tourna les talons et se dirigea vers Leone pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. 









Romance (Anastasia et Zahid : une rencontre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant