Chapitre 18

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Ana se retrouva toute seule. Bien sûr qu'elle comprenait qu'il soit perturbé par les évènements mais c'est aussi lui qui avait demandé à ce qu'elle vienne et participe à la cérémonie de l'enterrement. 

Après plusieurs heures passées dans le grand jardin réservé pour la cérémonie, Ana commençait à être fatiguée et à sérieusement s'ennuyer. Zahid n'était jamais revenu et Leone non plus. 

Ana était restée toute seule pendant longtemps, à faire le tour du jardin, à admirer la végétation et à observer discrètement les autres invités. 

Mais, c'est au bout de quelque temps qu'une femme un petit peu plus âgée qu'elle, vint s'asseoir à ses côtés sur le grand banc en marbre blanc. Elle était blonde aux yeux bleus. Ses cheveux dorés étaient lâchés et sur sa tête reposait un chapeau noir en feutre typiquement russe. Elle interpella Ana en russe mais comprit vite que celle-ci ne comprenait rien. Elle reprit en anglais : 

- Bonjour, comment t'appelles-tu ?  Tu connaissais Anton ? 

Cette femme semblait bienveillante alors Ana prit plus confiance et se présenta. 

- Bonjour, je suis Anastasia Perlman. C'est le Prince Zahid El-Azhar qui m'a amené ici, je ne connaissais pas du tout Anton...et vous ? 

- Je suis Maya , Anton était mon beau-frère. Je suis la femme de Sergueï, son petit frère. 

Ana acquiesça et lui sourit à son tour. 

- Je ne le connaissais pas mais il devait être un homme bien...

-oui, il l'était, Anton était formidable. Il a fait beaucoup pour Sergueï, tous les deux étaient très proches, c'est affreux ce qui lui est arrivé.

- oui...

- Sinon, tu as dit que tu accompagnais Zahid,  mais pourquoi es-tu toute seule ? 

- oh...euh...eh bien, il doit sûrement discuter quelque part. 

Maya se tourna et jeta un regard vers la foule déjà agglutinée sur le buffet qui venait d'être déposé sur les grandes tables. Elle le chercha du regard. La nuit commençait à tomber et il faisait de plus en plus froid surtout à Moscou. Ana avait le bout des doigts et le nez gelé...

- Je ne sais pas où il a bien pu passer fit-elle en haussant les épaules. 

C'est pile à ce moment là qu'une silhouette masculine apparut devant les deux jeunes femmes. Ana aurait pu la reconnaitre parmi toutes. 

Zahid s'éclaircit la gorge et ordonna d'une voix grave en regardant sa montre :

- Nous rentrons Anastasia. 

Il fit un bref signe de tête à la jeune Maya et se retourna, prêt à partir. 

Ana fit un sourire gêné à Maya et celle-ci lui caressa gentiment l'épaule. Puis, elle suivit Zahid jusqu'à la voiture qui les attendait non loin de l'église. 

Au passage, elle avait salué de loin Leone qui discutait mais qui lui avait quand même envoyé un baiser de la main. 

Elle ne comprenait pas l'attitude si désagréable et si soudaine du Prince à son encontre. 

Lorsqu'ils se retrouvèrent seuls dans le taxi, assis côte à côte, l'ambiance était lourde. Ana n'osait pas jeter ne serai-ce qu'un regard au Prince. Celui-ci ne décrochait pas de son téléphone alors, elle sortit le sien aussi de la poche de son manteau. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas allumé. Personne ne l'appelait donc elle ne voyait pas l'intérêt...

Mine de rien, Zahid jetait des petits coups d'oeil à la jeune femme assise à ses côtés. Il regrattait de l'avoir complètement abandonné pendant l'après-midi. Le problème était qu'il ne savait pas comment agir avec elle. D'un côté, il voulait la protéger de tous les dangers mais aussi de l'éloigner de lui parce qu'il se voit comme un véritable monstre. Il ne veut pas qu'elle découvre qui il est vraiment et son passé dans l'armée. On l'avait obligé à commettre des crimes atroces sur des barbares dans sa jeunesse. Ces images revenaient en boucle dans sa tête. À chaque fois qu'il la voyait, qu'il voyait toute sa douceur et sa bienveillance, il se revoyait tuer sans pitié  ses ennemis. 

Lorsque l'écran du téléphone d'Anastasia éclaira la voiture, elle remarqua qu'elle avait plusieurs messages et appels en absence. Ils étaient tous de la même personne, de son oncle. Elle n'osa même pas les ouvrir. Angoissée, elle éteignit son portable et le fourra maladroitement dans la poche de son manteau.  

La voiture s'arrêta devant le grand hôtel. Zahid en sortit en premier, le chauffeur ouvrit la portière à Anastasia. 

Quand elle descendit à son tour, le Prince ne l'attendait même pas. Elle dû le suivre au petit trot. Ils arrivèrent dans le grand hall du palace russe. Zahid s'était à peine retourné pour vérifier qu'elle suivait. 

 Arrivés devant les grands ascenseurs dorés, le Prince fit un signe de la main à la jeune femme et lui lança en s'éloignant vers le bar : 

- Commence à monter, j'arrive dans quelques minutes. 

Ana s'exécuta et monta dans un ascenseur sous le regard autoritaire de Zahid. 

Lorsqu'elle se retrouva enfin seule, elle souffla un bon coup en se regardant dans le grand miroir. C'est alors qu'une idée lui vint en tête. N'étant pas fatiguée au point de se coucher dans l'heure, elle décida de monter se changer rapidement et de faire une petite marche dans les environs sans que le Prince ne la voit descendre parce que forcément, il lui interdirait la sortie. 

Dans la chambre, Ana enfila un jean bleu taille haute, un t-shirt avec un gros pull, son manteau et des baskets. Elle prit son téléphone dans sa poche au cas où et descendit les marches de l'hôtel. Vérifiant bien que le Prince ne la voyait pas, elle sortit à la hâte du palace. 

Le froid lui glaça le visage. Elle remonta son col roulé. 

Il devait être environ 18h et la nuit était déjà tombée. Les lampadaires à la lumière jaune éclairaient les rues sombres. Les gens pressés se bousculaient presque sur les trottoirs. 

Au bout de la rue, une grande librairie faisait l'angle. Ana ne put s'empêcher de rentrer à l'intérieur. L'ambiance était très  chaleureuse et accueillante. Il faisait bien chaud et ça sentait bon le papier imprimé. La plupart des livres étaient en russe mais certains étaient en anglais. Ana en prit quelques uns et alla s'asseoir sur un canapé bleu marine. 


De son côté, Zahid devait passer un coup de fil au palais pour signaler le crochet qu'il ferait avec Ana en Sicile. C'est à contre coeur qu'il l'avait laissé monter à la chambre toute seule. Il se dépêcha de regagner la suite au plus vite. Mais lorsqu'il arriva, il la trouva vide. Non, il ne rêvait pas, Ana n'était pas dans la chambre. Zahid commença à paniquer. Il l'appela à plusieurs reprises. En furie, il sortit de la chambre, descendit les marches deux par deux et rejoignit la réception de l'hôtel pour questionner le gérant qui surveillait toutes entrées et les sorties de ses clients. Celui-ci ne le calcula presque pas et lui lança qu'il n'avait vu personne sortir. 

Zahid se précipita dehors et scruta les coins de la grande allée. Comme la nuit était tombée, il n'arrivait pas tellement à distinguer les passants malgré l'éclairage des lampadaires. 

En parallèle, Ana avait terminé son petit tour dans la librairie et s'apprêtait à sortir quand un homme d'une quarantaine d'années l'attrapa par le bras. Surprise, elle se retourna face à lui et essaya de se dégager de sa poigne.








Romance (Anastasia et Zahid : une rencontre)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant