Romance (Anastasia et Zahid : une rencontre)

Chapitre 9

Ana suivit le prince dans la tente. 

- Comment allons nous dormir votre majesté ? 

- Eh bien, vous sur le lit et je prendrai les coussins. 

- Les coussins ? Mais vous ne dormirez pas bien sur les coussins votre majesté...

- Rassurez vous Anastasia, j'ai connu bien pire, dormez tranquille. 

Ana acquiesça, gênée par la situation. Elle s'allongea dans le lit trop grand pour elle. L'homme s'étendit à son tour sur les coussins et éteignit la lampe à huile. La pièce devint subitement sombre. 

- Passez une agréable nuit Mademoiselle Perlman. 

- Vous de même votre majesté. 

Ana ferma les yeux mais ne parvint pas à trouver le sommeil tout de suite. Elle ne cessait de se retourner dans le lit. Les draps en coton faisaient du bruit à chaque mouvement. Elle entendait la respiration régulière de l'homme qui devait sûrement déjà dormir à côté d'elle. Petit à petit, elle s'assoupit enfin. Mais au bout d'une heure environ, elle se redressa violemment, prise d'une angoisse terrible. Elle faisait souvent des cauchemars depuis qu'elle ne vivait plus en France. Toujours le même. Son accident de voiture. Ce moment tragique était gravé dans son esprit pour toujours. Chaque soirs, elle passait des heures infinies à compter les moutons funèbres pour tapisser ses insomnies. Ceux qui rêvent ont bien de la chance se disait-elle. Elle revivait des flashback toutes les nuits mais alors là, l'angoisse de voir apparaître un serpent dans ses draps n'arrangeait rien. 

Ana essayait de reprendre son souffle en âge. Dans l'obscurité, elle n'aperçut pas l'homme dans la tente. Prise de panique à nouveau, elle sortit en furie. Zahid se retourna violemment lorsqu'il entendit du bruit derrière lui. Dans l'ouverture de la tente, il distingua la jeune Anastasia. La chemise qu'il lui avait prêtée était légèrement ouverte et remontée, ses cheveux bruns étaient ébouriffés et sa frange collait à son front. Ses deux grands yeux ronds le scrutaient de loin. Sur le moment, Zahid la trouva adorable. De son côté, Ana fut rassurée de voir l'homme, debout, près du feu, un verre en cristal dans la main. 

- Vous ne dormez pas Anastasia. 

Elle s'avança timidement. 

- Non, je n'y parviens pas. 

- Venez donc prendre l'air fit-il en l'invitant gentiment de la main. Lorsqu'elle arriva à côté de lui, il lui passa une couverture sur les épaules. 

- Vous ne dormez pas non plus votre majesté. 

Il soupira et but une gorgée du liquide ambré. 

- Non, comme vous pouvez le voir, être Prince a aussi ses inconvénients . 

Elle s'assit sur un gros bout de bois installé devant le feu qui devenait petit à petit que de simples cendres lumineuses et appuya ses coudes sur ses genoux. 

- Vous avez des problèmes votre majesté ? 

- Comme tout homme qui va diriger un royaume dit-il ironiquement. 

Zahid jeta un coup d'oeil vers Anastasia. Celle-ci regardait les flammes en se mordant la lèvre. Sa mâchoire se sera instinctivement. 

- Vous mourrez d'envie de me poser des questions, allez-y...

Ana releva les yeux vers lui innocemment. 

- Vous allez vraiment épouser une des femmes du palais ? 

Zahid inspira bruyamment. 

- J'en ai bien peur... 

- Mais vous pouvez toujours y renoncer fit-elle en haussant les épaules.