Romance (Anastasia et Zahid : une rencontre)

Chapitre 4

Une semaine s'était écoulée depuis l'arrivée des prétendantes au palais. Le roi et la reine étaient en voyage en Europe pour un moment et pendant ce temps, le prince se forçait à passer du temps avec les femmes. Il organisait des balades, des repas, des visites, des bals... Anastasia n'y était jamais convié et elle s'en réjouissait ! Elle n'avait pas revu le prince depuis son incident de thé. Sa brûlure disparaissait peu à peu et ne lui faisait plus vraiment mal grâce à la crème. 

Pendant une longue semaine, elle a servi les femmes méprisantes et égoïstes qui logeaient au palais. Elle n'en pouvait déjà plus... Ses cousines profitaient de la situation pour lui rendre la vie dure. Mais Anastasia relativisait. Elle compensait cette tristesse par la lecture. En faisant le tour du palais, par simple curiosité, elle entra dans une pièce remplie de livres de toutes les langues...une bibliothèque quoi. Elle aimait tellement lire qu'elle pouvait y passer des heures et des heures. En cherchant tout un après midi, elle avait déniché plusieurs romans français, des classiques de la littérature française. Il y avait des livres de Marguerite Duras, de Montaigne, de Victor Hugo, des poème de Baudelaire... En ce moment, elle était en plein dans "le ravissement de lol v Stein" de Duras... Anastasia passait ses nuits sous sa couette, à le dévorer. A son plus grand regret, elle n'avait pas pu faire beaucoup d'études. Ses parents voulaient le meilleur pour elle, alors lorsqu'elle habitait Paris, elle était scolarisée dans un très bon collège avec de très bons professeurs. Elle était brillante. Elle aspirait à une grande réussite. Mais lorsque le drame arriva, elle dû arrêter l'école pour partir chez son oncle et sa tante. Elle ne connaissait pas un mot d'arabe mais elle parlait déjà anglais, italien et elle apprenait l'espagnol au collège. Ici, elle n'est jamais retourné à l'école mais elle a continué d'étudier par elle même du mieux qu'elle a pu grâce à une vieille voisine qui était une ancienne professeure de français. C'est chez elle qu'elle se procurait des livres. Un jour, quand son oncle a découvert un roman français sous son lit, il l'a immédiatement brûlé et l'a forcé à dénoncer la vieille femme qui lui avait procuré le livre. Depuis, elle n'a plus eu le droit de l'approcher sous menace de punition sévère. En fait, son oncle ne voulait pas que sa nièce soit plus intelligente et plus instruite que ses filles qui avaient pourtant le droit d'aller au lycée et même à l'université mais qui passaient leur temps à sécher. C'est pour cela, que découvrir l'existence de cette bibliothèque a été un grand bonheur pour Ana. 

Un jour, alors qu'elle était dans le jardin en train de couper les fleurs des rosiers, ses deux cousines l'avaient pris pour cible. Elles étaient toutes les deux dans la grande piscine d'eau clair, à se prélasser au soleil pareilles à deux grosses méduses. Toutes les deux se moquaient ouvertement de la pauvre Ana qui essayer de les ignorer. Soudain, elles sortirent de l'eau en se ruant sur elle. 

- Alors, il parait que tu as rencontré le prince ? 

Ana répondit en continuant à couper ses fleurs, mine de rien. 

- Oui, je l'ai rencontré. 

Leïla tourna autour d'elle. 

- Tu as de la chance, on ne le voit presque jamais nous ! C'est pas juste...hein Mina !

l'autre continua. 

- Mais grave ! T'es une servante minable et tu fréquentes le Prince plus que nous ! 

Leïla reprit. 

- C'est pas grave, elle sait très bien qu'elle ne plaira jamais à personne. Le Prince ne veut surtout pas d'une étrangère, c'est tellement répudiant...Aaah... il veut du pur sang. Mais c'est pas de ta faute ma chérie. C'est plutôt à ton père qu'il faut en vouloir...ton raté de papounet français...il a eu ce qu'il méritait.