Romance (Anastasia et Zahid : une rencontre)

Chapitre 12

Lorsqu'elle se retrouva seule dans sa chambre, Ana ne sût pas quoi faire. Elle avait toujours en tête qu'elle était présente dans ce palais pour servir le Prince et les jeunes filles et pour épauler Aya mais le Prince avait ordonné son repos au moins pour cette journée. Or, quand le Prince ordonne, on s'exécute. C'est le principe du pouvoir Princier. 

Malgré plusieurs tentatives, Ana ne parvenait pas à faire changer d'avis Aya, alors, elle décida de partir à la recherche d'un livre en français qui pourrait servir de support pour la "leçon" du Prince...Elle s'aventura à nouveau dans la majestueuse bibliothèque et chercha pendant des heures le livre idéal. 

De son côté, Zahid rattrapait le travail qu'il avait raté dans la matinée. Suite aux appels incendiés de sa très chère mère à propos de son absence à la cérémonie, Zahid eu besoin de se vider l'esprit. Il se changea, enfila un pantalon en coton beige et un simple t-shirt blanc. En se dirigeant vers sa bibliothèque, il repensait à l'espèce de folle qui lui avait littéralement sauté dessus pour l'embrasser et tirer son coup quelques jours plus tôt. Il se murmura, toujours halluciné...

- Malade celle-là...

Arrivé devant la grande porte en bois, il se rendit vite compte que celle-ci était déjà entrouverte. Délicatement, il la poussa. Lorsqu'il passa sa tête, l'image qu'il eu était...adorable. La jeune Anastasia, allongée par terre, dans une robe océan, entourée de plusieurs piles de livres et tenant dans ses mains, un vieux roman. La lumière tamisée de la pièce l'empêchait de bien distinguer la jeune femme alors il s'approcha sans faire de bruit et s'accroupit. Sur le roman, il arriva à lire "Marcel Proust". Zahid eu un sourire en coin en l'imaginant fouiller les livres. Elle devait être vraiment exténué pour s'endormir comme cela se disait-il. 

C'est précisément à ce moment que l'homme se rendit compte que la rencontre avec cette jeune femme était en train de chambouler sa vie. Son visage d'ange, sa sincérité, sa spontanéité et son grand coeur éveillait en lui un sentiment qu'il ne pouvait pas cerner. Il ne savait pas vraiment ce qu'il devait en faire, l'accepter ou l'ignorer...

D'une main étrangement tremblante, il lui remit derrière son oreille une mèche  brune égarée sur son front. Rien que ce contact lui fit quelque chose d'indescriptible. Zahid était troublé, il ne savait pas quoi faire de la jeune femme, la réveiller au risque qu'elle soit extrêmement gênée, ou alors, la porter jusqu'à sa chambre...Il opta pour la seconde option. Il devait être aux alentours de 19h00, la nuit commençait déjà à tomber sur les collines d'El-Azhar. Zahid la souleva avec la plus grande délicatesse pour ne pas la réveiller. L'odeur de la femme qu'il tenait au creux de ses bras était pur et enivrante. Lorsqu'il sortit de la bibliothèque, la tête de la jeune femme roula contre son épaule. Il l'observa de haut, dormir, apaisée, tout contre son bras. Zahid réalisa que c'était ça qu'il voulait. Il voulait cette femme auprès de lui, c'est elle qui faisait rebattre son coeur de pierre. C'est elle qui lui donnait envie de vivre. Arrivé dans sa chambre, il la déposa doucement sur son lit et la recouvrit d'une couverture légère. Il poussa ses rideaux et lui apporta la pile de livres qu'elle avait sélectionné plus tôt dans la bibliothèque. Puis, il sortit de la chambre et retourna à son bureau pour finir ses dossiers et souffler un bon coup. 

Vers cinq heures du matin, Ana se réveilla en sursaut. Elle regarda partout autour d'elle, perdue. 

-Mais...mais...qu'est ce que je fais là....chuchota-t-elle. 

Elle ne comprit pas tout de suite comment elle était arrivée dans sa chambre alors qu'elle se rappelait parfaitement être dans la bibliothèque. En voulant se lever, elle remarqua la pile de livres au pied du lit. Un mot était posé dessus. Ana le prit, intriguée. L'écriture noire était belle et soigneuse.