Baekhyun avait passé un lendemain radieux, Chanyeol aussi.
Ils n'avaient osé éclater leur petite bulle, ils n'avaient osé reparler du baiser, ni l'omettre. Ils n'avaient osé s'envoyer un message, ou relancer, ou s'inviter. Ils avaient capitulé dans leur coin, souriant, se mordant les lèvres en y repensant. Il fut impossible d'oublier ou de passer outre.
Le jeu avait commencé, et c'était à qui craquerait en premier. Baekhyun, excité par le défi, oubliait des fois qu'il cachait des choses et que dans la partie, il trichait honteusement. Chanyeol n'avait que la moitié des cartes en main, Baekhyun, un dé pipé.
° ° ° °
Chaque jour, le rouquin espérait que Chanyeol et sa bande de copains instrument traversent la rue en gloussant et criant fort, que Chanyeol ouvre la porte de son magasin de vinyle vide, et l'entraîne dans un truc excitant, où ils allaient continuer à se chercher et, où, Chanyeol, il aimerait le taquiner. Baekhyun se surprenait à fixer la rue quand il classait les vinyles, il trompait l'ennui en observant avidement les âmes passer, les papis, les mamie, les enfants, les hommes d'affaires pressés. Des fois, déçu, il s'occupait en lisant, souvent, ailleurs, il loupait des lignes.
C'est un soir que Chanyeol le surprit, avec son énorme chien Melko, alors que Baekhyun fermait le rideau de fer en soupirant.
Hébétés, ils s'étaient souri d'un air avide, sans dire mot. Puis, ils soufflaient un bonjour un peu trempé. Le froid leur mordait la peau et le nez, Chanyeol lui proposa de le raccompagner chez lui.
Baekhyun aimait la manière dont le grand rockeur ne prévenait jamais de sa venue. Il aimait que le grand type aux cheveux blancs le surprenne et lui octroie quinze minutes de sa vie morne, quinze tictacs délicieux.
Encore, ils avaient foulé les pavés. Les lampadaires s'allumaient alors que la nuit tombait sur leur nez rouge. Ils trouvèrent un truc à se dire, ils trouvèrent des blagues à s'envoyer à la tête, mais cette fois, y'avait indéniablement un grand Chanyeol qui s'amusait à lui taper la main, à la titiller du bout des phalanges et sur la peau de Baekhyun, c'était des frissons qui courent et des vibrations osseuses. Y'avait Baekhyun qui le regardait encore de cet air de défi, de cet air de tu m'auras pas, qui fixait ses lèvres ostensiblement et le pauvre gars en face, il finit par se les mordiller d'envie.
Ils savaient pourtant qu'ils ne s'embrasseraient pas ce soir.
Ils avaient envie de parler sans fin, de défaire le monde absurde, et de continuer à détricoter la laine coincée dans la gorge de Baekhyun. Ils avaient envie de souffler leur bulle dans laquelle, à deux, ils s'enfermaient si aisément. Ils avaient envie d'apprendre à se plaire, et c'est ainsi qu'au bout de dix minutes, comme des idiots, Baekhyun saisit la main hasardeuse de Chanyeol. Ca lui avait paru naturel, à Chanyeol aussi. La pulsation rythmée de leurs veines s'accordait. Ils avaient continué de rigoler dans l'air hivernal et la brume de Séoul. Leurs voix s'imbriquaient en symbiose sur le monotone sifflé des oreilles de Baekhyun.
Malgré tout, après des minutes qui eurent filé trop vite, ils finirent par se quitter dans un au revoir un peu plaintif. Quand Baekhyun composa l'intercode, le plus grand souffla, un peu transi d'inquiétude. Ca s'entendait dans sa voix :
VOUS LISEZ
ACOUPHÈNES
RomanceChanyeol essaie de détricoter les blessures d'un rouquin qui n'en fait qu'à sa tête. Baekhyun joue l'effronté et s'amuse à défier la patience d'un rockeur tatoué. C'est le genre de choses qui arrivent quand la voix grave de Park Chanyeol rencontre l...