Regina Spei [t.2] : Captives • lrh/mgc

Duodecim: Reditum

PDV PÉNÉLOPE

Je sortis rapidement du cimetière, je n'en pouvais plus de voir leur tombe. Mes pas fessaient crisser la neige sous mes pieds à mesure que je marchais. J'attrapais la bride de Ruby et je la dirigeais vers une auberge près du cimetière.

J'entendais des voix bourrues qui parlaient fort, sûrement des hommes soûls. Je pénétrais dans l'auberge et ça sentait l'alcool fort. Je me dirigeais vers le bar pour demander une chambre et je sentais le regard des gens sur moi, c'était vrai que je devais attirer l'attention avec mes cheveux dépeignés et mes yeux rougis.

-Est-ce qu'il te reste une chambre de libre?, demandais-je à l'aubergiste.

-Qu'est-ce qu'une si jolie jeune fille fait ici la nuit tombée?, fit un homme à quelques centimètres de moi.

Je ne l'avais pas entendu approcher. Tout mon corps se tendit alors que je me retournais, mal à l'aise. Je n'aurais pas dû venir toute seule...

Sa main se posa sur mon épaule et je la retira vivement sous les rires gras de ses compagnons. Il était clairement amusé de mon réflexe. Je le contournais rapidement pour sortir de cette auberge.

Mais une main attrapa la mienne et elle me plaqua vers un torse. Non... Pas encore... Sa main se redéposa sur mon épaule et elle remonta ma cape. Je me débattais, il ne me toucherait pas... Personne ne me touchera encore de cette façon...

Ce n'était que des hommes dans cette auberge, personne ne m'aiderait. Comme quand j'étais coincée dans ce cachot sombre et froid, personne n'avait pû m'aider car personne ne savait que j'étais là.

Il me plaqua contre le mur brutalement et sa main abaissa doucement ma manche de corset pour dénuder mon épaule. Un sourire goguenard était sur les lèvres de mon agresseur mais il se muta en stupeur. Il avait vu ma marque!

-Oh mes dieux..., fit-il. Pénélope Mordred D'Orame...

Il me lâcha immédiatement et je me dépêchais de remonter ma manche. Que ce passait-il?!

Un murmure parcouru toute l'auberge et tout le monde se leva en même temps pour poser leur genoux par terre, tête baissée. Ils avaient compris qui ils avaient devant eux.

-Vo... Votre Altesse., bafouilla mon agresseur. Je... Je ne voulais pas...

-Assez., m'entendis-je dire.

Qu'est-ce qu'il m'arrivait?! Je devenais plus imposante et je pouvais leur ordonner n'importe quoi. J'étais leur Reine et la Comtesse d'Orame. Je devais leur dire pour le Comté.

-Je vous pardonne, mais ne recommencez plus. Je suis ici pour venir vous informez de la situation du Comté...

Quelqu'un se leva brutalement et il sortit une arme de sa poche, se jetant sur moi. Il fut stoppé par les autres personnes de l'auberge.

-Usurpatrice!, s'écria-t-il. Ce n'est qu'une pute qui se prend pour la Reine!

Un homme lui mît son point sur le visage en lui disant:

-Elle a la marque! Elle a le triskel, connard!

-Quoi?!, m'exclamais-je. Qu'est-ce que c'est?

L'aubergiste se tourna vers moi et il m'entraîna dans une autre pièce. Comme un petit salon. Je m'assis dans un fauteuil et lui dans un autre un peu plus loin du mien.

-Pouvez-vous m'expliquer?

-Tout d'abord, Altesse, vous devez savoir que le Comté a une histoire unique. Il existe depuis aussi longtemps que les vieilles légendes vantent les exploits des héros. Un peu plus vieux que le Royaume d'Asla.