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Elle resta deux jours à l'hôpital. Bien qu'elle ait décidé de mentir à sa mère, de feindre de l'appeler de Konoha pour lui donner de bonnes nouvelles, elle avait craqué au beau milieu de la conversation. Sa mère était donc folle d'angoisse en arrivant dans la chambre, mais quel soulagement pour Hinata de se retrouver dans ses bras ! Un peu plus tard, elle répondit d'une voix calme à Hanabi qui l'appelait de son appartement pour la prévenir qu'un certain Naruto était à la porte. Devait-elle le laisser entrer, ou appeler la police ?

— Fais-le entrer. Dis-lui qu'il peut rester, que je lui parlerai quand je serai prête, et retourne chez maman.

Elle serra très fort les paupières. Elle était décidément incorrigible ! Même quand elle entrevoyait la liberté, elle aspirait à se retrouver prisonnière...

En sortant de l'hôpital, elle se fit dorloter deux jours chez sa mère. Avec Naruto, le jeu qu'ils avaient commencé dans le désert reprenait : elle ne l'appelait pas, et il ne l'appelait pas non plus.

— Voilà..., annonça Hanabi en lui apportant des toasts et des œufs brouillés sur un plateau. Il faut tout finir ! Hinata trouva amusant que ce soit sa sœur qui lui ordonne de manger. Si elles devenaient plus fortes toutes les trois, un avenir meilleur s'annonçait sans doute...

Toutefois, avant que ce jour n'arrive, il lui restait une affaire à régler. Le cinquième jour, se sentant prête à affronter Naruto, elle rentra chez elle.

* * *

Il avait une mine épouvantable. Pas rasé, assis sur le sofa en jean et en T-shirt, il semblait ne pas avoir dormi depuis une semaine.

— Je ne reviendrai jamais, annonça-t-elle en posant son sac. Rien de ce que tu diras ne pourra m'y obliger. Il faudrait que tu me tues d'abord.

— Tu penses vraiment que je ferais une chose pareille ?

— J'espère que non, bien sûr. Quoique, pour être franche, je suis tellement épuisée que ça m'est égal.

— Au sujet du bébé, je voulais...

— C'est immonde, ce que vous aviez projeté ! Tu aurais donné ton propre fils à Menma pour éviter d'être roi ! dit-elle, les larmes ruisselant sur ses joues.

Naruto se leva d'un bond.

— Non ! Je croyais qu'il n'était pas de moi, au moment où nous l'avons envisagé...

— N'aggrave pas ton cas. Qu'est-ce que ça change, pour moi ? Même s'il n'avait pas été le tien, tu m'aurais enlevé mon bébé pour le donner à ton frère !

— Non!

— Ne mens pas, ton père me l'a dit !

— J'y ai pensé, oui, j'ai cru en être capable, au début... Après la nuit où nous avons fait l'amour dans le désert, c'est devenu impossible. Sa voix était étrangement calme, et ses yeux blues exprimaient un sentiment qu'elle ne savait interpréter.

— Imagines-tu à quel point c'est difficile de refuser d'être roi ? Si je n'avais pas renoncé à cet enfant, j'aurais été obligé d'accepter cette responsabilité, c'était mon devoir. Pour moi, c'était une catastrophe. Et comment souhaiter à mon fils de devenir ce que je détesterais être ? Je ne voulais pas de cet avenir pour lui. Ni pour toi. Le fardeau est trop lourd à porter, conclut-il d'une voix tremblant de larmes contenues. Elle prit soudain conscience qu'il lui fallait tenter de démêler l'écheveau de hasard, de faiblesse et d'aveuglement qui les avait conduits là. Elle mobilisa toute son attention pour écouter la suite.

— La veille de l'opération de mon père, j'ai dit à mes frères que j'avais changé d'avis, que je gardais l'enfant. Menma et Yuki étaient furieux que je leur enlève l'occasion de régner. Ils ne cessaient de répéter qu'ils ne comprenaient pas mon acharnement, que les chances qu'il soit de moi étaient si minces... Il y eut un silence.

Destins ReliésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant