Chapitre 3

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C'EST JUSTE UN JOUR DE PLUS

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C'EST JUSTE UN JOUR DE PLUS

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Heureusement pour moi, la déception n'avait pas duré longtemps. Comme l'avait si bien dit l'autre gusse, nous ne nous connaissions pas, je n'étais pas particulièrement accrochée. Enfin, pas plus que ça. J'étais retournée à ma petite vie d'étudiante seule dans mon appartement, avec mes deux chats. Grâce à eux je n'étais pas si isolée que ça.

La soirée de samedi s'était vite terminée pour moi et Victoria. Face à ma désillusion, elle avait préféré que nous rentrions ensemble, écourtant ainsi la soirée. Elle m'avait même envoyée des messages de soutiens durant le week-end, inquiète de savoir dans qu'elle état de déprime j'étais. Mais je ne l'avais pas été plus que ça. Enfin, le lundi était vite arrivé, et je savais que j'allais le croiser, mais qu'il ne se passerait rien de plus. Je devais juste éviter de le regarder, ou de lui lancer des éclairs avec mes yeux.

Enfilant ma veste pour partir en cours, je fourrai mes mains dans mes poches par réflexe. Mais quelque chose me perturba. La droite n'était pas vide, il y avait un papier plié dedans qui prenait de la place. Je le sortis de là, et le reconnu vite. C'était la feuille que j'avais piqué dans la chambre de Benoît.

Merde, je l'avais oublié celui-là. Je m'en allai dans la cuisine et me dirigeai vers la poubelle, tout en essayant de combattre avec force ma curiosité envahissante.

Impossible, j'étais SI FAIBLE.

Je m'arrêtai à mi-chemin pour déplier précipitamment le papier. C'était gribouillé de partout, mais j'arrivai à déchiffrer l'écriture signé du garçon.

Je suis l'enfant d'un peuple sourd, qu'on vienne à mon secours.

Des rimes ? C'était étonnant.

J'ai construit ma vie et des barrières autour.
Sans jamais voir le jour, j'ai prié mes dieux enfermé seul dans ma tour.

Comme toi j'ai voulu un visage, et voir du paysage, prendre le large, écouter mon message : les barreaux d'une cage peuvent céder sous le poids des larmes.

J'avais du mal à croire qu'il pouvait écrire de tels mots.

J'ai pardonné, et j'ai fermé les yeux, j'ai appris à rêver.
Et j'ai pardonné, et j'ai fermé les yeux sur ma réalité.

Ce n'était pas finis, je continuai à lire jusqu'au bout, captivée par les mots qui défilaient sous mes yeux. Tout était si fluide.

Je suis la cible qu'il te faut, le satellite en trop.
J'ai courbé les épaules et j'ai joué mon rôle, je suis comme tout le monde.
Pourtant malgré moi de la peur je suis l'hôte.

L'enfant d'un peuple sourd [ KYO - Benoît Poher ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant