Chapitre 19

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TANT QUE LE TEMPS DÉFILETOUT DOIT SE VIVRE A DEUX

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TANT QUE LE TEMPS DÉFILE
TOUT DOIT SE VIVRE A DEUX

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-        Alors ça s'est une nouvelle : madame écoute du Nirvana, s'étonna Benoît qui venait de sortir de la salle de bain – TOUT HABILLÉ CETTE FOIS.

-        Tu ne connais pas mes goûts musicaux je crois, répondis-je alors que je préparai mon sac à dos sur la table du salon.

-        Si. Si, t'écoutes George Michael, et ton truc de barbare avec ta langue morte là.

-        C'est Wardruna, gloussai-je en l'écoutant.

-        C'est pareil.

Et alors qu'il se promenait dans le salon à la recherche de je ne sais quoi, il se mit à chanter et à se dandiner sur Smells Like Teen Spirit. Je compris rapidement que le garçon était en train de me tourner autour, fredonnant les paroles dans mes oreilles.

Amusée par ses gamineries, je lui répondis en chantant à mon tour sur le couplet calme. Arrivé sur les « Hello », il se mit à hausser la voix tout en agitant les mains vers le haut pour m'inciter à le rejoindre. J'avais compris son jeu, il voulait que je hurle avec lui.

-        J'ai des voisins Ben, précisai-je en secouant négativement la tête, le sourire aux lèvres.

-        On les emmerde ! WITH THE LIGHTS OUT, IT'S LESS DANGEROUS !!

-        Benoît !

Lui faisant les gros yeux, je lui sautai dessus pour plaquer mes mains contre sa bouche bruyante. Mais je ne pus étouffer son chant très longtemps qu'il attrapa mes deux poignets, les levant en l'air, se remettant à crier.

-       HERE WE ARE NOW, ENTERTAIN US !

-        Benoît ferme ta bouche, les voisins ! criai-je par-dessus sa voix, morte de rire.

J'avais envie de me jeter en avant, et de l'embrasser pour le faire taire. Pour sûr, il se serait tu après ça, mais je n'avais pas les glandes pour le faire. Il se calma malgré tout de lui-même en lisant mon désespoir sur mon visage fatigué.

-        Si y avait pas eu les voisins, t'aurais gueulé ? demanda-t-il avec amusement, laissant tranquille mes poignets.

-        Bien sûr que j'aurais crié, ricanai-je en me tournant de nouveau vers mon sac à dos, le fermant. Dépêche-toi de faire tes affaires ou tu vas nous mettre en retard.

-        Ok, ok chef.

Il s'en alla presque en sautillant jusqu'à ses converses, qu'il enfila sans même défaire les lacets. Puis il passa les bras dans sa veste à capuche noir, et encore par-dessus une large veste en jean bleu clair. Pour ma part je portais juste mon manteau épais rouge pour ce début d'hiver.

L'enfant d'un peuple sourd [ KYO - Benoît Poher ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant