Chapitre 21

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JE TE VENDS MON ÂMEFAIS DE MOI CE QUE TU VEUX

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JE TE VENDS MON ÂME
FAIS DE MOI CE QUE TU VEUX

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Les garçons avaient fini de jouer, et nous nous étions réunis dans le salon, autour d'un verre, pour discuter de leurs compétences. Vicky n'hésitait pas à leur donner des conseils, et ils semblaient très friands de cela. Je ne pensais pas qu'elle s'y connaissait en matière de scène et de musique.

Au bout de quelques minutes, j'avais vite remarqué l'absence de Ben. Il s'était éclipsé pour aller discrètement fumer une cigarette dans la cour arrière. Et il était hors de question que je le laisse seule. Pas après ce qu'il venait d'arriver, quitte à passer pour la chiante de service. Alors, à mon tour, je disparus du salon pour ouvrir la baie vitrée et sortir dehors, rejoignant le blond. Il était assis contre le mur de brique de la maison, mais en m'entendant, il pencha la tête pour m'apercevoir. Il m'offrit un faible sourire alors que je vins m'assoir à ses côtés. 

Je ne pus m'empêcher de repenser à notre première rencontre, la première fois où nos regards s'étaient croisés. C'était ici même, moi contre la baie, lui contre ce mur.

Là où tout avait commencé.

-        Alors, t'as aimé ? demanda-t-il, tirant sur sa cigarette.

-        Oui, j'ai adoré. Vraiment, vous avez un sacré talent.

Il acquiesça lentement, un petit sourire étirant ses lèvres, alors qui baissait la tête pour recracher sa fumée.

-        Ben, tu sais que tu ne peux plus me cacher quand tu vas mal, dis-je, allant droite au but.

-        Je me doute bien, gloussa-t-il, ne me regardant toujours pas. C'est bien pour ça que t'es venu là, à côté de moi. Je suis pas con.

J'avais bien envie de lui dire que ça dépendait des jours, mais ce n'était pas vraiment le moment.

-        Qu'est-ce qui t'arrives ? demandai-je rapidement, inquiète.

-        Je ne veux pas en parler.

Surprise, je fronçai les sourcils de confusion à sa réponse. J'avais désespérément besoin qu'il me regarde, mais il faisait en sorte de ne m'offrir que son profil.

-        Pourquoi tu ne veux pas ? Tu sais que tu peux tout me dire, m'enquis-je. Qu'est-ce qui a changé ?

-        Ce qui a changé... répéta-t-il, remontant ses genoux contre son torse, et posant son menton entre ceux-ci. Ce qui a changé, c'est que je me suis attaché à toi et... Je ne supporte plus de te voir triste avec mes problèmes.

La flèche avait traversé mon cœur, et pas qu'un peu. Je l'avais sentis, nous nous étions rapprochés. Mais il ne me l'avait jamais dit de vive voix.

-        Notre amitié ce base pourtant là-dessus. Tu as commencé en te confiant à moi. Je suis triste, juste parce que je m'inquiète.

-        Je sais bien. Et c'est ça, justement. Te voir triste, ça me bouffe. Je peux pas m'empêcher de me dire que c'est ma faute.

Il inspira profondément, et finalement, osa enfin relever la tête pour poser ses yeux clairs sur moi. Ils étaient remplis d'émotion, d'une certaine crainte que je pouvais discerner.

-        Je veux plus t'imposer ça. Je veux plus t'imposer ce poids.

Je ne sais pas quoi dire à cela. Je suis à la fois touchée d'apprendre qu'il tient à moi, mais aussi triste de comprendre que je ne pourrais plus l'aider à avancer. Je devais le convaincre.

-        J'ai accepté ça, Ben. J'ai accepté ce poids, en connaissance de cause, dis-je d'une voix douce. Peu importe ce qui te tracasse, je serais toujours là pour t'écouter. Je serais... Toujours là pour toi.

Dans cet élan d'émotion, je ne pus m'empêcher de relever ma main vers son visage, et la poser sur sa joue gauche. Ce fut la seule chose que je pus me permettre, mais j'avais envie de tellement plus. De lui dire à quel point je l'aimais, de le prendre dans mes bras, d'embrasser ses lèvres, de lui enlever cette maudite souffrance.

Et à ma grande surprise, le blond ferma les yeux, et appuya légèrement sa joue contre ma paume, acceptant cet acte de tendresse. Nous venions de loin, lui et moi. Avant, on ne cessait de se disputer, puis on s'est toléré, devenant ensuite amis.

Qu'étions-nous maintenant ? Je ne savais pas mettre de mots dessus. Moi, je l'aimais de tout mon cœur, c'était indéniable.

-        Je suis désolé, Ève, de t'imposer tout ça. En fait, je crois bien qu'au fond de moi, je pourrais pas me passer de toi.

Oh, comme mon cœur battait la chamade. Je ne savais plus comment interpréter ses mots, mes sentiments interférants très fortement là-dedans. Mon pouce s'était mit à caresser très doucement sa joue, malgré moi.

-        T'auras pas à le faire. Je te l'ai dit : je serais toujours là pour toi. 

-        Tu me pardonnes d'avance ? murmura-t-il, le visage toujours contre ma paume.

-        Pas besoin, vient là mon Beninou.

Je remontai ma main vers sa tempe, et l'attirai à moi pour poser sa tête contre mon épaule. Je voulais lui montrer par tous les moyens qu'il trouverait en moins un soutien. Il sembla conquis par cela, ne pouvant s'empêcher de rire faiblement, s'installant mieux contre moi. Et j'en profitai pour appuyer ma tête contre la sienne. Nous restâmes ainsi, dans un silence reposant, écoutant Benoît fumer sa cigarette, jambes contre jambes, sans qu'aucun de nous ne prononce la moindre parole.

Et tout en fermant les yeux, je me jurai de me battre pour cet homme. Je voulais préserver sa sensibilité, et son âme, son sourire si sincère. Ne plus le voir souffrir. Une fois qu'on le connaissait, on ne pouvait que l'aimer. Et je comprenais pourquoi les garçons, malgré son caractère bien trempé, le protégeaient et le couvaient comme les grands frères qu'il n'avait jamais eu.


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Oh...
Ça alors.
Vous aviez remarqué le cadenas à chaque fin de chapitre ? Peut-être que vous l'aviez déjà deviné, mais il représente les sentiments d'une certaine personne de cette histoire... 😏

Je vous poste ça en allant au travail, c'est la reprise, souhaitez moi bon chance. 😭

L'enfant d'un peuple sourd [ KYO - Benoît Poher ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant