Chapitre 26

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ELLE APPUIE LÀ OÙ ÇA FAIT MALJUSQU'À CE QUE JE CRAQUE

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ELLE APPUIE OÙ ÇA FAIT MAL
JUSQU'À CE QUE JE CRAQUE

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-        Toi ! Bordel de merde, c'est toi que je veux Ève !

J'étais sous le choc. Littéralement. Mon cerveau venait de se mettre en pause, comme si la voix de Ben avait appuyé sur un interrupteur invisible pour m'éteindre. Et je me fichais pas mal de laisser un blanc dans la pièce, de laisser Ben dans son angoisse, parce que là, j'étais sur le point d'exploser.

-        Quoi... ? marmonnai-je, le regard dans le vide malgré mes yeux grands ouverts.

-        Ève... Je... Je suis...

-        Non, le coupai-je rapidement. Non. Non, non, non. Tu te moques de moi là. Si c'est le cas dit le moi tout de suite, parce que je... J'vais péter un câble.

-        C'est pas une blague, répliqua-t-il durement, les sourcils froncés.

-        Comment c'est possible ?

Je le regardai cette fois, mais il évita mes yeux, fixant le sol, et ne répondant rien.

-        C'est toi qui as... Tu m'as dit de... Tu m'as fait promettre de ne jamais tomber amoureuse. Tu m'as dit ça, tu as... J'ai tout gardé pour moi. Tout. Et toi... Toi t'as le droit de me balancer ça, comme ça, alors que moi, je dois me retenir à m'en faire mal ?

-        Je sais que j'ai dit ça, mais comment j'aurais pu l'envisager ?! s'emporta-t-il de nouveau. J'étais le dernier à le vouloir !

Je me pris les cheveux entre mes doigts pour les serrer. J'étais en train de devenir folle !

-        Ève, écoute-moi ! tenta-t-il d'attirer mon attention.

Je ne l'entendais pas. J'essayai d'assimiler ses premiers mots, déjà trop difficile pour moi. Était-ce encore un rêve étrange ? Non. C'était totalement réel.

-        Ève ! répéta-t-il en cherchant mon regard de ses yeux clairs. Oh, Ève !

Voyant que je ne lui répondais pas, totalement ailleurs, il attrapa mon visage entre ses mains, me faisant lâcher mes cheveux. Je le fixai avec de grands yeux désemparés, alors qu'il semblait déterminé. Sans crier garde, il plaqua ses lèvres contre les miennes.

D'abord surprise, je le repousse, et le fixe avec énervement.

-        Non ! criai-je presque, les sourcils froncés.

Ne semblant pas d'accord avec ce refus, il serra la mâchoire, mécontent, et força un second baiser. Une nouvelle fois, je tentai de le repousser, et dus lui mordre la lèvre pour le faire lâcher prise.

Je l'entendis pousser un gémissement de douleur alors qu'il fit deux pas en arrière, se tenant la bouche, en sang. J'en profitai pour m'enfuir d'ici, courant hors de sa chambre. J'avais un goût de fer sur la langue, probablement le sang de Ben, mais je n'y prêtai pas plus attention.

Je voulais partir d'ici. Je voulais rentrer chez moi. J'étais contenu tout ce temps, j'avais conditionné mon esprit à me dire que jamais, jamais Benoît Poher ne pourrait m'aimer au-delà de l'amitié. Et cet imbécile venait de m'avouer ses sentiments de la pire des façons possibles ?!

            Je sautai dans ma voiture, et rentrai chez moi, me contenant pour ne pas dépasser les limites de vitesse autorisée. Une fois à mon appartement, j'envoyai un rapide message à Vicky pour lui dire que j'étais chez moi, ne content pas lui donner plus d'explications, ni de lui répondre de la soirée.

            Jetant mes baskets dans un coin du salon, je courus jusqu'à ma chambre pour me jeter dans mon lit, et hurler de toutes mes forces dans mon oreiller.

Putain de merde,
Benoît Poher m'aimait !
Il m'aimait !

            Seigneur, je n'avais jamais été aussi heureuse. Benoît m'aimait ! Je me le répétai des centaines de fois, pour que mon cerveau comprenne bien. Alors certes, j'étais partie, le laissant en plan. Mais c'était mérité ! Ça, c'était ma vengeance personnelle pour son « Promets-moi de ne jamais tomber amoureuse ». Il avait autant échoué que moi, cet idiot.

            Est-ce que j'avais bien fait ? J'étais tout de même cruelle. Le pauvre, il devait se ronger les os dans son lit. Attrapant mon portable dans l'action de l'appeler, je le reposai finalement sur mon chevet. Je devais résister, me faire désirer. Lui faire comprendre que son histoire de promesse, ça m'avait fait du mal. Et même s'il m'aimait en retour, je ne voulais pas lui montrer que j'étais à sa disposition sur ce coup.

            Putain Ève ça fait vingt-cinq chapitres que tu attends ça,
et tu réagis en le repoussant ?!

Oui, c'est ce que vous vous dites. Une seconde, à qui est-ce que je parlais là ? Trop tard, l'euphorie me rendait complètement cinglée. Il fallait que je dorme, longtemps. Très longtemps. Oh, allais-je même y arriver ?

IL M'AVAIT MÊME EMBRASSÉ !!

Bon. Alors non, je n'allais sûrement pas réussir à dormir.


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Ça y est notre Ève est en train de peter un fusible ! 😭

Désolé pour ce long retard. Vous avez attendu ce chapitre longtemps, mais ma semaine de taff a été épuisante ! Je vais faire de mon mieux. 🙏

L'enfant d'un peuple sourd [ KYO - Benoît Poher ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant