L'enfant d'un peuple sourd [ KYO - Benoît Poher ]

Chapitre 12

MAIS C'EST LA QU'ELLE ARRIVE
TRAITRESSE MAGISTRALE

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-        Qu'est-ce qu'elle fou là ?

J'étais face à Ben, qui semblait complètement horrifié par ma présence dans ce garage. Il me fixait avec de gros yeux, comme s'il venait de voir un fantôme.

Quelques minutes plus tôt, Florian nous avait accueilli chez lui, tout sourire. J'avais quand même eu une petite appréhension, Benoît n'étant sûrement pas au courant de ma présence ce soir, et j'avais eu raison. On s'était habillée normalement avec Vicky, pull simple, jean et converse pour ma part.

-        Je les ai invité pour leur montrer comment c'était notre musique, expliqua Flo, pas du tout paniqué.

-        Quoi ? Pourquoi tu me l'as pas dit ? Tu sais que j'suis pas serein quand y a des gens !

« Encore plus quand y a Ève », je pouvais le lire très clairement sur son visage aux regards qu'il me lançait.

-        Ça va, c'est pas comme si j'étais une inconnue, grognai-je en roulant des yeux.

-        Vous deux c'est vraiment comme chien et chat ! Un jour ça va, et ensuite ça se bagarre, gloussa Fabien, assis devant sa batterie.

-        C'est lui là, il chipote ! me défendis-je en le désignant de ma main.

-        Et mon micro dans ta gueule si tu la fermes pas, s'indigna le blond à ma remarque.

Mais faites-lui fumer de la weed à lui, qu'il se détende ! M'enfin, je savais comment il était quand monsieur n'était pas content, il ne me faisait pas peur.

-        Eh mon gars, y a pas à être tendu du slip comme ça, c'est juste Ève et Vicky, intervint Nico pour notre défense.

-        Ouais. Bah... On essaye mais je garantis rien. Je suis stressé avec du public que je connais, vous le savez, ronchonna le garçon alors qu'il se remettait en place.

Pour ne pas déranger notre star, je me mis sur le côté du garage, de sorte que Benoît ne nous voit pas de face. Nous étions juste à sa droite, et je pouvais admirer son profil qui me semblait presque parfait. Presque, j'ai bien dit.

-        On fait laquelle ? questionna Fab.

-        C'est moi qui choisis puisque que vous m'avez imposé du peuple, intervint rapidement le chanteur. Va pour Tout envoyer en l'air.

-        Ça part ! s'exclama le batteur.

Nicolas se trouvait en face de nous, derrière était placé Fabien, et à la gauche de Benoît se tenait Florian. On entendit les baguettes taper la mesure, et enfin la musique envahit la pièce. Cela commença par les notes de la guitare de Nico, avant que, tout à coup, la musique n'explose.