Chapitre 13 : Edouard

128 10 4
                                    

  Constanzia avait ignoré Gellert. Celui-ci, las, avait décidé de lui laisser quelques jours seule. Il ne voulait pas prévenir ses parents de suite, sans quoi cela aurait été comme une défaite : il ne savait même pas s'occuper d'une femme faible d'une trentaine d'années ? Une ignominie !

  Il lui fit savoir que dès la fin des fêtes de Noël, il reviendrait pour qu'elle aille voir Edouard Dupont en France. La jeune femme avait simplement acquiescé, soulagée qu'il la laisse enfin seule.

— Je ne suis pas faible, avait-elle murmuré avant qu'il ne disparaisse. Ce n'est pas parce que je n'obéis pas que je suis faible, au contraire.

  La jeune femme eut le choix entre rentrer et rester à Poudlard ; elle prit la décision de rester. Mais, elle promit à ses parents de venir les voir le jour du réveillon.

— Vous avez l'air d'être un fantôme. Vous allez rendre jaloux le Baron Sanglant par votre teint livide.

  Constanzia releva la tête. Rogue l'observait à la dérobée, un sourcil haussé. Elle poussa un soupir et dit :

— Je n'ai pas bien dormi, voilà tout.

— Je pense donc que vous êtes insomniaque. Cela fait quelques temps que vous êtes ainsi.

  "Depuis que vous êtes venue me demander ce fichu livre", songea Rogue. Il ne s'inquiétait pas pour elle, au contraire, il s'en fichait. Evidemment. Mais, il s'ennuyait légèrement à table comparé aux repas qu'il avait l'habitude de passer depuis le début d'année.

— Sans doute.

  Froideur. Il avait l'impression de se parler à lui-même.

— Hum.

  Le reste du repas fut froid. Les élèves étaient repartis le jour-même chez eux, il ne restait plus grand monde à Poudlard pendant les vacances. Constanzia écourta le repas. Severus la suivit du regard, de plus en plus surpris. Etrange...

  Il ne resta pas longtemps également. Il se dirigea vers son bureau d'un pas pressé, sa cape noire volant derrière lui. Il s'en faisait trop pour cette femme qui n'était rien, que lui arrivait-il ?

  Ses pas le menèrent jusqu'à ses Appartements – ou du moins, ceux qu'elle pensait qu'elle possédait. Un simple regard lui confirma qu'elle n'y était pas : aucune lumière ne dépassait du dessous de la porte. Il retint un soupir. Où était-elle partie, encore ?

  Il se balada dans quelques couloirs, faisant officiellement une ronde. Officieusement, il vérifiait si Constanzia n'était pas décédée. Après vingt minutes à errer dans les couloirs, il finit par abandonner et par se diriger vers son bureau, où il s'installa. Il avait encore des copies à corriger...

  Rogue s'assit derrière son bureau, attrapa ses copies et sa plume rouge, puis se mit à corriger. La pire note allait de T, Troll, à A, Acceptable, la meilleure note. A Hermione Granger, évidemment, ainsi qu'à ses Serpentard ; qui eux, héritaient souvent de E, Effort Exceptionnel.

  Soudainement, on frappa à la porte. Comme à l'accoutumée, il poussa un soupir et lâcha :

— Entrez.

  Constanzia se glissa dans la pièce. Elle le salua d'un sourire et lui tendit un livre qu'il lui avait prêté quelques jours auparavant.

— Je vous remercie, je l'ai lu hier et il était très intéressant. J'ai pris en note quelques potions et je pense les refaire un jour pour m'entraîner.

 Il récupéra l'ouvrage et répondit :

— Très bien.

  Constanzia hocha la tête, esquissa un autre sourire gêné et s'apprêta à repartir. La voix de Rogue la retint.

La Vengeance des Grindelwald [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant