Chapitre 17 : Perte

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  Rogue tournait en rond. Il l'avait évité pendant trois jours ; trois longues journées. Il se sentait comme un adolescent qui connaissait des émois amoureux – mais il en était loin ! Il était un professeur, à Poudlard, un adulte, qui aimait Lily Evans, disparue depuis plus de dix ans.

  Dix ans à l'attendre. Attendre qu'elle revienne, mais surtout de protéger son fils. Et une fois que cet idiot serait en sûreté, Rogue n'attendrait qu'une chose : rejoindre la femme de sa vie.

  Cependant, depuis qu'il avait commencé à côtoyer Constanzia, il avait imaginé autre chose. Comme si... Elle parvenait, d'un simple regard, à le perturber assez pour qu'il imagine qu'il y ait plus qu'une simple amitié.

— Ce ne sont que des pulsions, murmura-t-il avant de s'asseoir sur un fauteuil. Je n'ai juste pas vu une femme aussi... Aussi jolie depuis des années.

  Il se prit la tête dans les mains, épuisé. Elle paraissait si parfaite, malgré ses quelques défauts, et surtout le fait qu'elle ne soit pas comme les autres. Elle était comme lui, en réalité, tout aussi morose parfois et sarcastique.

— Elle m'exaspère ! ronchonna-t-il en relevant la tête. Toujours à sourire comme une idiote, à me regarder avec ses yeux magnifiques, à... Par la Barbe de Merlin, m'a-t-elle fichu un philtre d'amour dans mon jus de citrouille ?

  Severus s'apprêta à se lever, prêt à aller lui demander, mais il se réinstalla dans le fauteuil. Que lui prenait-il ? Ce serait avouer à Constanzia qu'il commençait à s'attacher à elle ; une folie ! Il marmonna bon nombre de jurons. L'attachement à cette femme le rendait sot.

  Constanzia travaillait, penchée au-dessus de ses livres. La rentrée aurait lieu sous peu, à son plus grand plaisir. Seule, enfermée dans ses Appartements à ressasser, elle se demandait si elle devait retourner vers Severus ou s'il valait mieux l'ignorer et oublier.

  Presque un mois et demi passèrent ainsi. Severus et Constanzia s'évitaient comme la peste, mais faisaient quand même exprès de se croiser dans les couloirs. Cependant, ils ne mangeaient presque plus jamais ensemble ; la professeure passait son temps avec Remus Lupin, qui se révélait agréable.

  Constanzia continuait les recherches. Aucun écrit n'existait sur cet homme dans les Alpes, et personne n'en avait jamais entendu parler. La tâche s'avérait complexe, ce qui n'arrangeait en aucun point la professeure. Grindelwald continuait de faire pression sur elle pour qu'elle se hâte, lui prenant même toute son énergie dès qu'elle tentait de s'opposer à lui. Il avait découvert que, lorsqu'il tentait de faire de la magie sans baguette dans sa cellule, la femme commençait à perdre toute son énergie, jusqu'à s'effondrer de fatigue où qu'elle soit. Un avantage pour lui, qui avait désormais un point de pression supplémentaire sur les épaules de sa descendante.

  Constanzia se hâtait donc, mais ne trouvait rien. Elle passait son temps libre dans les Alpes à interroger les habitants, sans succès. Où se cachait cet homme ?

  Le 5 février, un samedi, Constanzia assista au match de Quidditch. Assez intéressant à suivre, elle commentait le match au fond de l'assemblée avec un professeur de Poudlard, qui enseignait les runes anciennes. Rogue était quelques rangs devant elle, et paraissait s'ennuyer, comme si le match lui donnait envie de s'enfuir. Malefoy et ses deux amis tentèrent d'effrayer Harry Potter sur le terrain en apparaissant déguisés en Détraqueurs, mais furent rattrapés par des professeurs.

  Ensuite, il y eut un incident en pleine nuit. Ronald Weasley fut attaqué par Sirius Black, qui avait déchiré les rideaux de son lit afin, sans doute, de le tuer. Tout le monde était sous le choc, sauf Severus et Constanzia, qui gardaient leur calme.

La Vengeance des Grindelwald [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant