Chapitre 23 : Lac

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2 avril 1993, plus de deux semaines après l'attaque à Durmstrang...

  Constanzia quitta la salle de cours. Elle venait de donner des cours d'anglais aux élèves de Durmstrang, et s'apprêtait à partir à nouveau dans les Alpes pour tenter d'avancer dans ses recherches. Grindelwald était oppressant, et depuis la prise de Durmstrang une semaine auparavant, il se faisait encore plus insistant. Selon lui, le temps pressait, car leur famille avait commencé la suite du plan ; ne manquait que la Couronne pour sortir Gellert de sa prison.
Ainsi, la jeune femme sortit du château, prête à aller chercher cette fichue couronne.

  Le château de Durmstrang était tombé dans les mains des partisans de Grindelwald, qui avaient fait du chantage au Ministère. Avec un plan précis, ils étaient même parvenus à s'emparer du Ministère bulgare, ce qui déclenchait la peur dans de nombreux pays. Que se passait-il ? Pourquoi les héritiers de ce mage noir s'emparaient-ils du pouvoir d'un seul coup ? En tout cas, ils avaient beaucoup de partisans. Beaucoup trop. Leurs années de propagande avaient bien marché.

  Elle avait finalement pris le temps de traduire les formules latines trouvées sur la boîte. Deux phrases, étranges. La première, « Ad augusta per angusta », signifiait : « Vers les sommets par des chemins étroits ». Elle en avait déduit qu'il y avait deux options : la première, cela parlait d'une montagne et d'étroits chemins, comme c'était indiqué, et la deuxième, il fallait passer par de petits éléments pour en arriver à l'élément final.

  Ensuite, « Cantabit vacuus coram latrone viator » voulait dire : « Le voyageur dont la bourse est vide chantera en passant devant les voleurs. » Constanzia, en lisant cela, avait simplement dit à son aïeul :

— Si je dois chanter, c'est hors de question.

— Non, non, avait-il répondu. Cela cache autre chose. La première citation doit parler des Alpes, à nouveau, et le deuxième, d'épreuves à passer. Cela peut indiquer des choses sur le verbe "chanter", mais c'est tellement abstrait qu'il faut réfléchir.

  Ainsi, Constanzia avait cherché d'autres pistes. 

  Elle avait trouvé quelque chose dans un vieux carnet de bord, entreposé dans la Réserve de Poudlard. C'était une sorte de journal intime, ou de carnet de voyage, tenu par un homme nommé Jean-Frédéric Fontaine. Assez étonnamment, toutes les pages de son carnet sont écrites en vers. Ainsi, il disait : 

"Ma douce Françoise m'a conté,
en cette belle journée,
une étrange histoire.

  On raconte qu'à une dizaine de kilomètres de Bonneval-sur-Arc,
le village natal de ma bien-aimée où elle a pris ses marques, 
un vieil homme s'est installé.

  Il a bâti lui-même sa vieille maison, 
En un temps record, peu propice à la fraîche saison, 
Comme s'il souhaitait se cacher le plus vite possible.

  La bâtisse est située entre les deux lacs dits maudits,
D'abord, à l'ouest, le lac noir, qu'on dit habité par les bandits,
Et à l'est, le lac blanc, qui, raconte-t-on, est hanté par les esprits.

  Je me demande donc ce que cet homme veut cacher,
Est-il un monstre issu des cauchemars des jeunes garçonnets, 
Ou plutôt un gardien des rêves de nos petits angelots ?

  Peut-être est-il juste la personne qui empêche les laiderons
De traverser la montagne et de rejoindre les sombres songes  
Que connaissent nos descendants lorsque le soleil se couche."

  De quoi intriguer Constanzia, qui s'était hâtée dès lors qu'elle était tombée sur ce passage pour prévoir un moment dans son emploi du temps pour partir dans les Alpes. Elle avait préparé un sac, avec des tonnes de petites potions, qui pouvaient être utiles. La devise latine avait parlé de "voleurs", peut-être se retrouverait-elle face à des gens... Et leur faire boire des potions pourrait être intéressant ; ou même, elle-même, boire des potions de force, etc.
Ainsi, elle quitta Poudlard et transplana, non loin des deux lacs qu'elle avait repéré sur une vieille carte de France.  

La Vengeance des Grindelwald [TERMINE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant