La guerre fait rage et je suis en plein combat. Il y a des morts et du sang à perte de vue, pourtant, cela ne m'affecte pas. Je combats un ennemi ayant une force surnaturelle qui a quatre fois ma taille sans que j'aille pour autant de la difficulté à esquiver ses coups. Un jeune homme combat à mes côtés. Nous enchaînons nos attaques dans une danse effrénée et parfaitement coordonnée. J'assène enfin le coup de grâce à notre ennemi. Soudain, un homme de la vingtaine avec des cheveux et des yeux rouge sang apparait. Il saute par-dessus le corps sans vie de mon adversaire qui est maintenant dos à moi et lance son arme dans ma direction. Je n'ai pas le temps de réagir puisque je remarque son geste qu'au dernier instant. Je ferme les yeux pour encaisser le coup. Je ne sens rien. Je me décide à ouvrir les yeux. Je vois le garçon avec qui je combattais devant moi avec l'arme lui traversant le corps. Il tourne difficilement la tête vers moi et sourire difficilement avant de tomber à genou. Je hurle son nom de toutes mes forces, déchirée par la douleur, comme si l'arme m'avait transpercé moi aussi. Alors que je me laisse tomber à ses côtés, il murmure...
Je me réveillai, sous le choc. Je m'assis sur le matelas où il ne restait que la moitié du rembourrage et regardai par la minuscule fenêtre du sous-sol, soulagée que ce ne soit qu'un rêve. Je regardai l'état du lit. Un des ressorts sortait du matelas, ce qui sembla m'expliquer pourquoi la douleur eut l'air si réelle. Je repoussai le drap troué qui me servait de couverture et le plaçai de manière propre sur le lit. Ce drap ne me procurait aucune chaleur, mais plutôt un certain confort. Nous étions le matin, et il était bientôt l'heure que je quitte, selon la faible luminosité de début septembre qui s'échappait de la petite fenêtre. Comme de fait, le soleil apparut. Je me précipitai devant le miroir fissuré que j'avais trouvé dans la rue et je me peignai à l'aide de mes doigts. Mes cheveux ondulés atteignaient mes fesses, et leur couleur particulière, soit un turquoise particulièrement pale qui tirais sur le gris en raison de la poussière, partageait leur teinte avec celle de mes yeux, davantage argenté. Je soupirai à l'idée que cette particularité soit la cause de mon impopularité. Enfin, je ne croyais pas réellement que ce soit l'unique raison derrière leurs regards méfiants. En fait, la présence d'oreilles animales sur ma tête était probablement la caractéristique unique chez moi. J'avais tout essayé pour les cacher, sans parler de mes tentatives pour les arracher. Malheureusement, la douleur m'empêchait de terminer le travail et mes charmantes oreilles aux pointes blanches étaient de retour et en pleine forme le lendemain même. Et puis, à bien y penser, ça ne pouvait pas être à cause de la couleur de mes cheveux. En effet, les personnes qui avaient les cheveux et les yeux de couleur étaient généralement très populaires et relativement fréquent dans la région. Cela prouvait qu'ils étaient les descendants d'une lignée puissante ou particulière. On disait même que la couleur des cheveux s'expliquait par la présence de don qui modifiait la pigmentation des cheveux ou seulement des yeux dans quelque cas. Mais bon, je n'en connaissais pas tant sur le sujet et je dis généralement puisqu'il existe toujours une exception à la règle, moi dans ce cas-ci. Je n'avais ni pouvoir ni popularité et ma lignée n'avait rien de particulier si ce n'était qu'elle était comme tous les autres. Je soupirai. Ça ne me servait à rien de m'apitoyer sur mon sort. Puis, revenant à la réalité, je constatai que j'allais être en retard si je ne me dépêchais pas. Je pris mon sac où il y a tous mes effets personnels ; deux chandails un peu trop grands pour moi, des joggings déchirés dans le bas et un petit sac en plastique dans lequel je cachais mes trouvailles, souvent de la nourriture. Je montai les escaliers de béton froid et pris une bonne inspiration. J'entrouvris la porte, puis regardai pour m'assurer que personne n'était debout. Après un regard rapide, personne. Soulagée, j'ouvris la porte et allai à pas de loup vers le garde-manger. Délicatement, j'ouvris le sac de pain et pris une tranche. C'était la seule chose que je pouvais subtiliser sans qu'ils s'en aperçoivent, et encore là, parfois, ils le remarquaient. Je m'apprêtai à le mettre dans ma bouche lorsque j'entendis des bruits de pas. Paniquée, je me dépêchai de me dissimuler sous la table basse du salon et mis le pain dans mon sac. C'était mon oncle. Il passa à côté de moi sans me remarquer, et ouvrit le garde-manger. Avec une extrême lenteur, je sortis de ma cachette puis partis brusquement à courir vers la sortie, mais mon oncle m'entendit. Il m'agrippa de sa main rude et me souleva du sol.
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Lounata et la confrérie du Phénix
FantasyUne jeune fille de 8 ans est rejeté par le monde entier à cause d'une certaine particularité: elle a des oreilles de loup. Enfin, elle croit que c'est la raison puisqu'elle découvrira bientôt qu'un secret impitoyable l'entour... secret qui changera...