Ce soir, c'était un moment spécial pour moi. Cela faisait à peine trois jours que j'étais revenue chez ma mère, et Baji et Chifuyu avaient déjà été invités à manger deux fois. Ma mère les adorait, allez savoir pourquoi. Pour moi, elle était juste curieuse et les invitait pour observer Baji, puisque que selon elle, il m'aimait bien. Je trouvais ça bizarre, personnellement. Baji n'était rien d'autre qu'un ami proche, et je ne sentais rien d'autre entre nous qu'une complicité amicale. Après, je dois avouer qu'en amour, j'étais une vraie buse. Je ne connaissais rien à ce sentiment. Bien sûr, à force de regarder des films et des séries et à force de lire des livres, tous basés sur une part de romance, je commençais à connaître les symptômes de ce sentiment. L'estomac et le cœur qui se tordaient, les joues qui rougissaient, le bonheur ressenti lorsque l'on passait du temps avec la personne concernée, la jalousie, le désir, l'envie de rester proche de la personne...Toutes ces choses là semblaient constituer ce sentiment qu'est l'amour. Mais je n'avais pas l'impression de vivre ça. Non, j'étais sûre et certaine que Baji n'était qu'un ami.
Enfin bon, revenons-en à ce fameux soir. Oui, il était spécial. Ce soir, Baji, que je considérais maintenant comme mon meilleur ami, m'avait invitée à manger chez lui. Apparemment sa mère n'était pas là, alors il était sensé cuisiner pour nous deux. Il m'avait informée que ce n'était pas un chef cuisinier, et qu'il se débrouillerait comme il pourrait.
Alors, après les cours, il m'avait emmenée en moto jusqu'à chez lui. J'avais prévenu ma mère que je rentrerais donc un peu plus tard, et elle avait accepté, le parfait contraire de ce que mon père aurait fait. Enfin, si c'était pour les fameuses révisions avec Emma, oui, il aurait accepté. Mais là, j'avais directement informé que j'allais chez Baji. Mon père serait probablement sorti de ses gonds en sachant cela. Mais ma mère, elle, m'avait laissée partir en me disant simplement de profiter. Et dieu, ce que j'aimais profiter de la liberté qu'elle m'accordait.Une fois arrivée chez lui, j'observais un peu partout autour de moi, avec ce besoin de tout analyser qui m'était propre. C'était mignon, comme endroit. Propre, bien rangé, c'était vraiment joli. Baji m'avait montré sa chambre avec fierté, mais ce qu'il était encore plus heureux de me montrer, c'étaient ses chats. Je pense que c'est la chose la plus adorable et drôle à la fois que j'aie pu voir de ma vie. Chifuyu avait dit vrai, il recueillait vraiment les chats errants.
Il ne fallut que quelques minutes pour que l'on se retrouve tous les deux assis au sol, à câliner ces boules de poils de toutes les races et âges possibles. Depuis que j'avais fait la rencontre de Baji, à chaque seconde qui passait, les préjugés sur les délinquants, inculqués dans mon esprit par mon père, disparaissaient un peu plus. Ils n'étaient pas vicieux et mal intentionnés comme il les décrivait si souvent. Ils avaient un cœur, des passions, des projets de vie, et des sentiments. Je me surprenais à dériver mon regard vers le grand brun qu'était Baji. Oh que oui, il avait un cœur. Je pouvais le voir. La façon dont il aimait ses chats me le prouvait largement. C'était un garçon bien, je le sentais, et surtout je le voyais. Certes, possédant parfois un langage très cru et ayant cette lubie de jouer les pyromanes lorsqu'il avait faim, mais il était bon, dans le fond. Cette image de brute qu'il s'était faite au collège n'était qu'une façade. Lorsqu'on le connaissait, notre vision de Baji Keisuke était toute autre.Il semblait vouloir bien faire les choses, et il me le prouvait encore une fois lorsque nous nous étions relevés. Il m'avait dit qu'il allait cuire du riz. Je lui faisais confiance, me disant qu'il savait au moins faire ça. Alors il s'était éclipsé vers sa cuisine, me laissant dans sa chambre, puis étant revenu au bout de quelques instants, pour me dire que notre repas serait prêt d'ici douze minutes.
Je ne m'inquiétais pas durant les premières minutes, mais c'est lorsque cette odeur de brûlé me montait au nez que je commençais à me poser des questions. Avec une légère hésitation, je finissais par prendre la parole pour lui poser une question.- Ça sent le cramé...Baji, tu l'as cuisiné comment, ton riz? Raconte moi dans les détails.
- Bah, j'ai mis le riz dans une casserole, et j'ai chauffé, quoi. C'est comme ça qu'on fait du riz, non? Me demanda-t-il en penchant sa tête sur le côté. Cela semblait comme une évidence pour lui, mais un détail me fit rendre compte de la bêtise, à l'instant où il ne l'avait pas mentionné.
- Et l'eau, Baji? Demandais-je en faisant les gros yeux.
- L'eau? Faut mettre de l'eau, pour cuire le riz?Ni une, ni deux, je me levais immédiatement pour me rendre dans la cuisine de mon meilleur ami. Mes yeux se posèrent automatiquement sur cette fumée noire qui semblait embaumer toute la pièce. Cette fumée, elle venait d'une casserole contenant du riz...Sans eau. Baji m'avait suivie pour ouvrir les fenêtres, alors que je venais couper le feu, dirigeant directement le contenant de ce qui devait être notre repas vers une source d'eau, de peur que cela prenne feu. Effectivement, lorsqu'il m'avait informé qu'il n'était pas un superbe cuisinier, je ne pensais pas à ça. De là à ne pas savoir qu'il fallait mettre de l'eau pour réussir à faire u riz... Il y avait du niveau.
N'importe qui se serait énervé, probablement. Pas de repas du soir, c'était embêtant. Mais Keisuke Baji et Yomohiro Ryoma, tous les deux... Nous n'étions pas n'importe qui, nous n'aimions pas être comme les autres. Alors au même moment, nous sommes tous les deux partis dans un énorme fou rire. Ses fameux talents me faisaient rire, alors que lui se moquait de sa propre bêtise.
Au final, après notre quart d'heure de folie, on s'était mis d'accord sur le fait qu'on devrait commander des pizzas au lieu de faire un autre désastre culinaire. Alors une fois ces dernières arrivées, nous nous étions installés sur le petit canapé de sa chambre, les boîtes de nourriture sur la table basse qui se trouvait devant. Accompagnés d'une émission sur les motos, d'une ou deux bouteilles de boissons sucrées, et d'un chat assis à côté de nous. Voilà la soirée parfaite. Les fenêtres de la cuisine étant restées un moment ouvertes, il faisait un peu froid dans la maison. Alors Baji m'avait proposé un sweat, que j'avais accepté avec plaisir.Et voilà que nous étions tous les deux devant cette télévision, en train de commenter l'esthétique de quelques véhicules à deux roues. Je pense que je n'avais pas mangé aussi gras et sucré depuis...Longtemps. Étant donné que mon père limitait les aliments "mauvais pour la santé" je n'y avais pas droit. Alors maintenant que j'étais chez ma mère pour quelques mois, j'allais bien en profiter.
Nous avions fini de manger, mais pourtant nous ne bougions pas pour autant. Je me sentais étrangement bien, ici. Je n'avais pas envie que Baji me raccompagne chez moi, pas tout de suite. Avoir de la compagnie le soir, c'était si plaisant. Mais est-ce que je ne l'embêtais pas? Je commençais à m'inquiéter lorsque je le vis bailler. Il en avait peut être marre.
Alors il fallait que j'annonce que je voulais rentrer. Il semblait fatigué, je n'allais pas le laisser prendre la route comme ça, j'appellerai sûrement ma mère pour qu'elle vienne me chercher.Mais au moment où j'allais prendre la parole pour m'annoncer, je le vis se laisser basculer sur le côté. Non pas sur le côté libre du canapé, pas du tout : sur moi. Sa tête était venue se poser avec une douceur étonnante sur mes cuisses. Il bougea un peu, pour se retrouver sur le flanc, la tête tournée vers la télévision, qu'il éteignit par la suite après avoir tendu le bras vers la table afin d'attraper la télécommande.
- J'ai la flemme de bouger, là. Dors ici, Rym. M'avait t'il dit dans une petit rire, d'une voix fatiguée.
J'avais viré du blanc au rouge en l'espace de quelques secondes. Il s'était allongé sur moi, sans aucune pression. Je ne savais absolument pas comment je devais régir, à ce moment là. A la base, les gens qui faisaient ce genre de choses... C'étaient les couples. Baji et moi n'étions pas en couple, alors pourquoi? Les paroles de ma mère me revenaient en tête. Nous étions là tous les deux, est-ce qu'il profitait de ce moment à nous pour se dévoiler? Mais non. A quoi vais-je penser? Baji et moi sommes amis, rien de plus...Pas vrai ?
VOUS LISEZ
Angels can't fly down hell. (BAJI KEISUKE)
FanfictionJ'étais une fille désintéressée par tous ces liens qu'on pouvait créer grâce à l'amitié ou l'amour. Il était un garçon plein de remords, regrettant chacun de ses mauvais actes, en priant chaque jour d'être pardonné. Puis nous nous sommes rencontré...