Chapitre 14.

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Le temps avait passé, nous étions maintenant en été. Baji et moi étions passés au lycée, et avions décidé de fréquenter le même établissement pour rester ensemble, car grâce à mon aide, ses notes s'étaient grandement améliorées et il avait pu passer au niveau supérieur.
Chifuyu, lui, entamait donc sa dernière année de collège. Nous faisions cependant toujours en sorte de nous rejoindre malgré nos emplois du temps différents.

Les choses se passaient pour le mieux dans notre relation. J'avais pu finir par rencontrer sa mère en allant chez lui. Chaque jour qui passait m'en dévoilait un peu plus sur le garçon que j'aimais, et chaque nouvelle facette de lui était toujours plus admirable. Baji était adorable avec moi, nous étions fusionnels, et il m'avait emmené plusieurs fois avec lui pour voir ses amis. Je m'entendais toujours aussi avec l'autre jeune fille qui traînait avec eux, Emma. Elle était bien plus extravertie, mais j'appréciais sa compagnie, et j'admirais la force de ses sentiments pour le surnommé Draken.

J'aimais tout de ma vie actuelle, j'aimais nos balades en moto, nos sorties...
Ma mère avait fini par repartir en déplacement, donc j'étais de nouveau cloîtrée chez mon père, qui avait laissé couler pour la moto, mais qui refusait catégoriquement de considérer ne serait-ce qu'un tout petit peu Baji. Pour lui c'était un délinquant, un idiot qui voulait faire du mal à sa fille. Et bien que j'avais essayé de le raisonner maintes et maintes fois, rien n'y faisait, il ne voulait pas en entendre parler, il refusait parfois même de me laisser le voir.
Cette situation avait fini par énerver Baji. Et je le comprenais, il ne voulait pas avoir à se cacher lorsqu'il venait me chercher chez moi, par exemple. Il m'avait dit à plusieurs reprises que ma mère lui manquait un peu, que c'était plus facile lorsque je vivais chez elle. Je voulais que mon père comprenne que Baji était le beau-fils dont tous les pères rêvaient, mais cela semblait être peine perdue.

C'était un samedi soir où Baji devait venir me chercher pour que nous puissions traîner avec le reste de la petite bande qui gravitait autour du Tokyo Manji, le fameux petit gang dont il faisait partie. Je n'avais jamais parlé de ce gang à mon père, sinon, il aurait été sur et certain qu'il ne m'aurait plus jamais laissé sortir de chez moi, et ce pour le restant de mes jours.
Habituellement, Baji s'arrêtait au bout de la rue et m'envoyait un message pour que je le rejoigne. Mais cette fois, je fus assez surprise d'entendre le son de son moteur s'approcher de chez moi. Alors que je m'approchais de ma fenêtre, il klaxonna deux fois pour me dire qu'il m'attendait.

L'angoisse montait directement... je n'étais pas seule ici. Mon père était dans le salon, et au vu du bruit que j'entendais à l'étage du dessous, il avait entendu le son de la moto du beau brun.
Je m'empressais donc de descendre les escaliers, casque sous le bras, puis de sortir, afin d'être sûre que rien de grave ne se passait.

L'atmosphère devint soudain plus tendue lorsque je passais le pas de la porte. Baji était toujours sur sa moto, seul son casque était retiré, et la personne qu'il fixait avec autant d'intensité, ce n'était pas moi mais bel et bien mon père.
Mon père, lui, était un peu plus avancé dans l'allée de la cour, et regardait Baji de la même façon. Aucun des deux ne semblait vouloir rompre le contact visuel durant cette petite minute qui me paraissait interminable.

Finalement, c'était Baji qui brisait le silence et la froideur de cet instant, en inclinant sa tête vers l'avant.

Monsieur Yomohiro... je suis Baji, le petit-ami de votre fille. Avait-il alors simplement prononcé, de manière très polie.
— Je sais déjà qui tu es. Ne t'avise pas de poser l'une de tes sales pattes sur ma fille, sale délinquant. Avait répondu mon père sur ce ton toujours aussi frigide.
— Papa ! M'exclamai-je a l'entente de ses mots. Il ne faisait aucun effort pour accepter la politesse de Baji, et je me sentais blessée par ses mots. Il ne connaissait pas un seul trait de caractère de mon petit ami, mais il se permettait de le juger.

Baji relevait la tête, et quelque chose dans ses yeux avait changé. Il y avait une lueur, une lueur que je n'avais jamais pu observer dans ses iris ambrées. Je n'avais jamais vu ce regard, pourtant il en émanait une colère que n'importe qui aurait pu remarquer. Par réflexe, je m'avançais vers lui, et je m'accrochais simplement à son bras. Je n'avais pas peur, je n'étais pas inquiète non plus, je savais que même s'il était en colère, il n'irait pas jusqu'à devenir violent, pas avec un membre de ma famille.
Si je m'accrochais à lui, c'était juste pour lui montrer que j'étais là, à ses côtés, et qu'il pouvait se permettre de parler comme il le souhaitait. Et il ne fallut que très peu de temps pour qu'il prenne une inspiration afin de prendre la parole :

— Monsieur Yomohiro. Je suis fou amoureux de Ryoma, je peux vous assurer que je ferai tout ce qui est en mon possible pour qu'elle soit heureuse et en sécurité. Si vous n'êtes pas capable de différencier un mauvais garçon d'un garçon amoureux, il y a peut être un problème. Je resterai avec votre fille, peu importe les bâtons que vous nous mettrez dans les roues. Si vous m'éloignez d'elle, je la retrouverai toujours.

Rien qu'à l'entente de ces mots, mes joues virèrent au rouge. Entendre Baji assumer ses sentiments de la sorte, c'était très agréable. D'autant plus, j'admirais son courage de tenir tête à mon père, malgré mes mises en garde sur son autorité.
Mon père, quand à lui, restait silencieux face à cela. Il semblait bel et bien irrité, j'aurais pu reconnaître entre mille son visage où l'on ne pouvait déceler que la rage. Il aurait bien pu répondre, mais finalement, il tournait le dos et pressait le pas pour retourner à la maison, devant nos deux regards étonnés.
Je n'y prêtais pas plus attention que ça, je voulais juste partir et passer un bon moment avec mon petit ami et son groupe d'amis. Nous allions retrouver chifuyu et tout le reste, et c'était le principal. Je n'avais pas le temps de penser à la colère et à la jalousie de mon père. Donc, je démarrais ma moto après avoir enfilé mon casque, et voilà que nous étions partis.

Aux côtés de Baji, j'avais l'impression que rien de mal ne pouvait nous arriver, je me sentais en sécurité avec lui.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 23, 2023 ⏰

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Angels can't fly down hell. (BAJI KEISUKE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant