Tatoueur arrogant

Madyson Stevens

Arizona : Attends, tu me balance qu'il a dessiné ma tronche presque à la perfection et tu voudrais que je ne réagisse pas ?

Moi : Je dis juste que tu devrais répondre normalement et attendre quelques minutes pour que ton excitation retombe.

Arizona : Je ne peux pas !

Je me retiens de rire.

Alors qu'elle tapote sur son écran, je constate que mon portable, en charge, n'affiche rien.

Est-ce qu'il est trop occupé pour penser à moi ?

Est-ce que tout ça voulait dire quelque chose ?

Arizona : Et sinon toi, comment ça va ?

Je regarde ma meilleure amie, incrédule.

Arizona : Avec Elliot ?

Moi : Euh et bien je suppose que ça va.

Elle fronce les sourcils.

Arizona : Comment ça, tu supposes ?

J'hausse simplement les épaules.

Arizona : Attends, ce matin tu me dis qu'il a passé la nuit ici, que tu as dormi avec lui, sans faire de cauchemar et maintenant tu me dis simplement que tu supposes que ça va ? Il s'est passé quelque chose ?

Moi : Je ne sais pas.

Arizona : Raconte-moi.

Je bois une gorgée de vin, attrape une tomate cerise et la mange avant de lui répondre.

Moi : Quand je suis arrivé au shop, Marion m'a dit qu'il revenait et qu'il était parti voir un collègue pour le dépanner.

Arizona : Jusque-là, rien d'anormale.

Moi : Elle était au téléphone et elle a repris sa conversation en faisant comme si je n'étais pas là. Tu me connais, je n'écoute pas les conversations qui ne me regardent pas mais elle parlait tellement fort.

Arizona : Qu'est-ce qu'elle disait ?

Moi : Qu'Elliot l'avait invité à déjeuner et qu'ils s'étaient beaucoup rapprochés. Qu'il avait pris la décision de la faire évoluer dans le shop en lui donnant tous ses projets. Qu'ils avaient bossé ensemble et qu'elle n'arrêtait pas de penser à quand il l'a regardé, touché...

Ma meilleure amie fronce les sourcils mais me laisse continuer.

Moi : Ensuite elle a parlé d'une cliente qui était arrivée en demandant à se faire tatouer tout de suite et qu'il avait accepté alors qu'il ne le fait jamais. Elle disait qu'il était bizarre avec cette nana et qu'elle l'avait dragué comme pas possible et qu'il avait juste sourit.

Arizona : Attends, tu penses qu'il joue sur plusieurs tableaux ?

Je soupire.

Moi : Je n'en sais rien. Je ne le connais pas.

Arizona : Qu'est-ce que tu ressens au fond de toi ?

Un silence s'installe pendant quelques secondes.

Moi : Au fond, j'ai l'impression que tout ça ne lui ressemble pas mais on ne connait jamais vraiment les gens... Est-ce qu'il en serait capable ?

Arizona : Je ne sais pas.

Son portable vibre, elle baisse la tête sur son écran et affiche un large sourire.

Arizona : Dis, ça te dérange si je sors ?

Moi : Magnus ?

Arizona : Ouai...

Je lui offre un large sourire.