Elliot Jones

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La douleur n'est qu'un sentiment, une émotion.

On peut l'enfermer aux yeux des autres mais dans les siens, je peux lire la mienne...

Les sourcils froncés, je n'ai jamais lu aussi vite.

Je crois n'avoir jamais lu un portrait.

Habitué à contempler des œuvres, je découvre sous mes yeux, un vrai trésor.

Je me découvre sous son regard et pourtant, je n'ai pas seulement l'impression qu'elle parle que de moi.

J'ai bien vu des marques, des cicatrices sur sa poitrine avant qu'elle ne fasse une crise de panique.

Une seule question tourne en boucle dans ma tête.

Est-ce qu'elle se les aient faites ou bien est-ce qu'on lui a fait ?

Ce démon dont elle parle, est-ce que c'est elle ?

Peut-on se faire du mal sans s'en rendre compte ?

Est-ce que je peux l'aider ?

Est-ce qu'elle peut m'aider ?

Alors que je pensais n'avoir qu'une question, plusieurs s'invitent dans mon esprit au fur et à mesure que je découvre ses écrits.

La carapace est épaisse mais ses mots contredisent son regard.

Son indigo est hypnotisant, certes, mais il n'est pas silencieux...

Je vais devoir apprendre à fermer les yeux si ça continue.

Même si tout ça me fait peur.

Même si j'ai la trouille de lui infliger plus que son bourreau, je ne peux m'empêcher d'être près d'elle.

Quand elle est partie l'autre midi, je ne me suis jamais senti aussi vide.

J'étais énervé mais surtout, je pensais qu'elle se foutait de ma gueule.

Comment une jeune femme pouvait autant me comprendre et me ressembler ?

L'âge ne veut rien dire mais avec elle...

J'aurais imaginé une vie paisible pour elle.

Une vie remplie d'amour, de joie, de rire et de rencontres.

C'était ce que son sourire poussait à croire mais contrairement aux apparences, elle n'est que le reflet de ma douleur.

Magnus avait tort.

Madyson n'est pas qu'une simple cliente comme je suis forcé à croire.

Je ne sais pas encore ce qu'elle représente pour moi mais si pour elle je suis sa rédemption, alors j'accepterais qu'elle soit la mienne...

Madyson : Ce paysage est vraiment magnifique.

Revenant à la réalité, je constate qu'elle est sur ma dernière page.

Celle caché à la fin de mon cahier.

Celle que je me refuse à déchirer.

Sans pouvoir le contrôler, je lui arrache le cahier des mains, la faisant sursauter.

Moi : Celui-ci ne te concerne pas.

Madyson : Je disais simplement qu'il était très beau.

Sa voix est douce mais quand je pose mon regard sur mon dessin, je n'y vois que des grosses taches de sang.

Tatoueur arrogantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant