Madyson Stevens

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Mon portable dans ma main, j'observe le numéro qui s'affiche.

Comme tous les jours depuis 1 mois, je décroche mais personne ne parle.

Une simple respiration.

Pas celle d'un homme mais celle d'une femme.

Si au départ je n'ai cessé de demander des explications, à présent j'écoute simplement puis range mon portable quand la personne raccroche.

La pile de lettre s'accumule dans ma voiture.

Je n'ai jamais réussi à savoir qui les glissait sous la porte.

Cependant, cette personne connait mon emploi du temps ainsi que les jours de présence d'Elliot à la maison.

Ce matin, alors que je rentrais des courses, une nouvelle lettre m'attendait.

Tu ne pourras pas t'échapper.

Je fixe la feuille blanche sans réaction.

Comme toutes les autres, elles finiront dans ma boite à gant, à l'abris de tous le monde.

Comme toutes les autres, elles resteront cachées pour le protéger.

Notre couple n'est plus ce qu'il était.

Elliot a fini par me laisser dans mon mutisme.

Nous ne parlons que très peu.

Vivant comme des colocataires qui baisent tous les jours, certes, mais qui ne vivent plus la passion du premier jour.

Je sens bien qu'il évacue sa colère en me sautant mais j'en ai besoin pour le sentir encore proche de moi.

Sans ça, j'aurais l'impression de l'avoir complètement perdu.

Mais je le sais, dans le fond, je l'ai perdu depuis un moment.

En voulant le protéger de ça, d'Éric, j'ai fini par perdre la seule personne que je n'ai jamais aimé.

Je range la lettre dans mon sac à main puis fixe mon écran.

Mon histoire n'aura jamais été aussi enrichissante qu'avec ses dernières semaines.

Je me demande quand il finira par partir, par m'abandonner.

Après tout, j'ai bien mérité qu'il parte.

Arizona a tenté de me faire parler mais tout comme avec lui, j'ai menti en disant que j'étais simplement fatigué.

Talia m'a promis de ne parler de lui à personne.

Je ne travaille plus, j'ai consulté un médecin qui a accepté de me faire un arrêt de travail sans poser de questions.

Evidemment, il m'a tout de même prescrit des anti-dépresseurs dont je fixe la boite depuis plusieurs minutes.

Pourquoi pas...

17h

J'arrive au shop, mon pc sous le bras.

Magnus me fixe, choqué, lorsque je passe la porte.

Magnus : Mady ?

Moi : Salut, Mag. Elliot est occupé ?

Magnus : Euh ouai...

Il me dévisage.

Moi : Dis-moi, le poste est toujours disponible ?

Alors qu'il prend quelques secondes pour me répondre, je dépose mes affaires sur le comptoir et me fais couler un café.

Tatoueur arrogantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant