04.

2.2K 90 10
                                    

Le lendemain matin, des coups se font entendre réveillant par la même occasion la jeune femme. Elle sort tant bien que mal de son lit douillet pour aller ouvrir.

— Oh, j'en connais une qui vient de se réveiller.
— Le bonjour à toi aussi Daniel...
— Je venais te chercher pour aller prendre le petit déjeuner.
— Si tu me laisses quelques minutes...
— Je repasse dans une heure si tu veux.
— 15 minutes suffiront.
— Tu es sûre ?
— Quoi ? Toi aussi tu es comme Max, tu penses  que je n'en suis pas capable ? Tu peux mettre le chronomètre si tu en as envie.
— Mais...

L'Australien n'a pas le temps de finir sa phrase que la brune a déjà disparu dans la salle de bain. Elle en ressort 12 minutes plus tard exactement, le corps enroulé dans une grande serviette et ses cheveux emprisonnés dans une autre plus petite. Gênée, elle baisse les yeux tout en serrant fort contre elle le morceau de tissu. Quant au pilote, ce dernier est sagement assis sur le lit, les yeux rivés sur son téléphone. Il relève la tête dès qu'il entend la porte s'ouvrir, et déglutit difficilement en voyant la tenue de la jeune femme.

J'ai oublié mes affaires, rougit la monitrice en se dirigeant vers sa valise pour en sortir un jean et un t-shirt ainsi que ses sous-vêtements.
— Tu peux descendre comme ça !
— Tu peux toujours rêver !, rigole la brune avant de disparaître à nouveau dans la  salle de bain.

Emmy sort définitivement de la salle d'eau 5 minutes plus tard, habillée de son jean bleu clair, ses converses blanches et un haut noir à manches courtes. Ses cheveux sont détachés, mais prêts à être attachés à tout moment grâce à l'élastique qui orne son poignet.

— Non, non, non.
— Quoi ?! Qu'est-ce que j'ai fait Daniel ?, s'inquiète la brune...
— Non mais là les choses sérieuses ont commencé. Tu ne peux pas garder ce t-shirt !
— Je vais pas me promener à poil quand même !!
— Tu sais je ...
— Sshhhh. Je sais ce que tu vas dire mais c'est hors de question que je me balade en soutien-gorge.
— T'es même pas drôle. Mais pour être un peu plus sérieux, ce que j'allais te dire c'est que dès aujourd'hui... tu vas porter ça !!, sourit grandement le pilote Australien en lui tendant un polo bleu marine soigneusement plié.

En voyant ce dernier, la mâchoire de la jeune femme se décroche. Elle saisit délicatement la pièce de tissu entre ses mains tremblantes avant de le déplier devant elle.

— C'est....
— Oui oui. C'est à toi. Je te l'avais dit qu'on s'occupait des t-shirts et des vestes.
— Mais...
— Tu n'as rien à dire Emmy. Aller va enfiler ce polo et on va descendre rejoindre les autres pour prendre le petit-déjeuner.
— Oui chef !

Emmy fait un salut militaire puis disparaît dans la salle de bain pour en ressortir quelques secondes plus tard, habillée avec le polo de l'écurie RedBull.

— C'est bon je suis prête !

Et c'est ainsi que le pilote et la monitrice partent rejoindre les collègues de l'Australien dans la salle de restauration de l'hôtel. Emmy salue rapidement l'ensemble des pilotes d'un geste de la main avant de suivre Daniel afin de se servir le premier repas de la journée.

— Fais comme chez toi, tu prends ce que tu veux.
— Merci Daniel.

La jeune femme sourit, puis prend un plateau et se sert. Son repas se compose d'un cappuccino ainsi que de deux tartines avec du fromage qui n'est autre qu'un de ses péchés mignons. Elle accompagne le tout par un œuf et un verre de jus de fruits. Elle finit par suivre le pilote qui prend place autour d'une table à laquelle sont déjà installé les pilotes des écuries Ferrari et Renault ainsi que Max et Pierre. Elle se retrouve entre le Néerlandais et l'Australien et face au Français.

— J'aime beaucoup ton T-shirt, sourit le numéro 33, assis à la droite de la brune.
— On va dire que j'ai pas eu trop le choix, réplique la concernée en lançant un regard insistant au pilote installé sur sa gauche.
— Mais sinon tu as bien dormi  ?, demande le numéro 3 avec un sourire malicieux.
— A merveille et vous ?
— Bien aussi.
— Au fait Emmy, j'ai quelque chose pour toi, dit joyeusement Pierre..
— Si c'est un autre truc du genre des t-shirts des écuries ou je ne sais pas quoi, c'est bon je crois que j'en ai au moins trois de chaque écurie dans la chambre, rigole la monitrice en croquant dans sa tartine de pain.
Ben disons que c'en est un mais il est un peu spécial... Tu te souviens la conversation qu'on a eu hier soir ?
— Euh ouais ???, répond Emmy pas trop sûre d'elle.
Et bien voilà ! Le polo Ferrari 2018 dédicacé pour ton grand-père par ces messieurs ici présent ainsi que le team principal, sourit Pierre en dépliant le polo rouge devant les yeux de la jeune fille.

Emmy ouvre ses yeux en grand tout comme sa mâchoire qui manque de se décrocher à chaque instant. Daniel, en voyant la bouche grande ouverte de la monitrice, passe un doigt sous sa mâchoire inférieure et la remonte. Le geste de l'Australien fait rire tous les pilotes présents à la table. Les larmes aux yeux, la jeune femme se lève avant de contourner la table pour se précipiter dans les bras du pilote français. Surpris, ce dernier reste immobile mais lorsqu'il réalise que la brune est dans ses bras, ces derniers se referment automatiquement autour du corps de la monitrice.

Merci, merci, merci, murmure Emmy dans le coup du pilote français.
C'est normal ma belle. Hey... tu pleures ?, demande Pierre en prenant le visage de la brune en coupe entre ses mains.

Il essuie du pouce les quelques larmes qui roulent sur ses joues rosies, et les yeux bleus du pilote sont plongés dans ceux marrons foncés de la jeune femme.

Tu peux pas savoir à quel point c'est important pour moi ce que tu viens de faire.
— Si, je le sais, c'est pour ça que je l'ai fait
— Merci beaucoup Pierre.

Le blond resserre son étreinte quelques instants avant que les deux corps se séparent. La jeune femme essuie quelques perles d'eau encore présentes sur ses joues, puis elle se tourne vers les deux pilotes Ferrari pour leur sourire grandement. Sebastian est le premier à réagir et vient prendre la brune dans ses bras, suivi par Kimi.
Après cette séquence émotion, le petit déjeuner se poursuit dans la bonne humeur. Une fois les plateaux débarrassés, les pilotes et la monitrice se rendent à nouveau dans leurs chambres respectives pour récupérer leurs affaires personnelles. Emmy se brosse les dents puis sort de sa chambre avec son incontournable sac sur le dos. Alors qu'elle se retourne après avoir fermé la porte, elle sursaute quand elle voit les pilotes RedBull et Pierre l'attendre sur le palier.

Je vais vraiment finir par avoir une crise cardiaque, murmure Emmy en soufflant.
Motivée pour une journée d'essai libre ?, sourit Daniel en passant son bras sur les épaules d'Emmy.
Toujours quand il s'agit de F1 !, rigole la brune.

Les pilotes et la monitrice prennent la direction du circuit Paul Ricard. La jeune femme regarde le paysage qui l'entoure les yeux pleins d'étoiles. Arrivés sur le parking, ils quittent le véhicule pour se rendre à l'entrée du Paddock, où chacun badge afin de pouvoir y rentrer. Emmy suit le mouvement et sa mâchoire menace de se décrocher une nouvelle fois en foulant le sol de ce dernier. Les pilotes rejoignent leurs écuries respectives, laissant la jeune femme au milieu des différentes hospitalités qui se dressent devant elle et ne sachant qui suivre.

Emmy ? Mais qu'est ce que tu fais plantée au milieu ? Tu comptes prendre racine ?
— Ah ah, très drôle Daniel. Je sais pas où je dois aller.
— Ben avec nous !
— Mais vous ne m'avez rien dit !
— Parce que ça nous semblait évident.

La brune emboîte le pas au pilote et ils prennent le chemin pour se rendre au garage RedBull. L'Australien lui fait une rapide visite des lieux en terminant par la voie des stands. La jeune femme sourit, peinant à croire qu'elle réalise son rêve de petite fille. Daniel rejoint son box, la laissant contempler le circuit. La monitrice avance de quelques pas pour se retrouver au milieu de la pit-lane et ainsi ne pas déranger les mécaniciens qui s'affairent autour des monoplaces. Son regard se pose sur les gradins qui se dressent devant elle, aux couleurs de sa patrie. Des effluves de carburant lui parviennent et elle ferme les yeux pour s'en imprégner. 

— Ça fait toujours cet effet-là, la première fois.

Emmy ouvre brusquement ses paupières et sursaute tout en lâchant un énorme cri. Elle pose sa main sur sa poitrine pour essayer de calmer les battements de son organe vital.

— Non mais c'est un complot ou comment ça se passe ?
— Désolé, je ne voulais pas te faire peur, s'excuse l'homme en posant sa main sur l'épaule de la jeune femme qui essaye tant bien que mal de reprendre sa respiration.
Oui mais j'avais pas prévu de décéder tout de suite Mr Horner.
— Tu peux m'appeler Christian. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'on va être amené à se revoir après ce week-end.
— Ah bon ?
— Oh oui, vu comment les garçons parlent de toi depuis ce matin !
— Mais je ne les connais que depuis hier !
— Et alors ? Bon aller viens avec moi.

Le Team Principal passe devant et la jeune femme le suit aussi vite que ses jambes le lui permettent. Ils traversent le bitume avant de marcher dans l'herbe verdoyante. Ils s'arrêtent devant le pit-wall de l'écurie aux taureaux rouges. Il aide la brune à prendre place sur le siège qui lui est réservé pour ce week-end.

— A ce que je vois tu as déjà la tenue de l'écurie, sourit Christian en montrant du doigt le t-shirt de la brune. Tu vas suivre les essais libres à mes côtés, comme ça tu seras aux premières loges ...
— Mais je peux très bien le suivre des tribunes, je ne veux pas interférer dans votre travail.
— Je pense que tu n'as pas trop le choix, intervient une voix masculine dans leurs dos.
Tu n'es pas censé être dans ta voiture Ric ?, réplique immédiatement le Team Principal en haussant un sourcil, ce qui fait rire la brune.
Si mais avec Max, on commençait à s'inquiéter, on ne voyait plus Emmy, avoue le brun avec sa combinaison nouée autour des hanches.
Moooh que c'est mignon, mais je te rappelle que c'est toi qui m'a laissé en plan au milieu de la pit-lane, rigole la brune avec un immense sourire sur le visage.
Bon aller, va les rejoindre. Et quand tu as fini tu reviens prendre ta place ici, capitule Christian.

Daniel aide la brune à descendre du tabouret, puis se dirigent ensemble vers les stands. Ils y retrouvent Max, en combinaison, le casque posé sur le haut de sa tête. Il est en pleine conversation avec son ingénieur de course lorsque ses yeux se posent sur la silhouette de la jeune femme.

Mais tu étais où ? On t'a cherché partout avec Daniel !, s'exclame le Néerlandais en la prenant dans ses bras.
Ben j'étais avec ton boss. Et puis c'est de la faute au Ratel, c'est lui qui m'a laissé plantée au milieu de la pit-lane.
— Mais quel abruti quand il s'y met.
— Je ne te le fais pas dire. Je vais vous laisser, les essais vont commencer d'une minute à l'autre.
— Hop hop hop, tu comptes partir en voleuse comme ça ? Je veux un bisou d'encouragement.

Emmy sourit de toutes ses dents avant d'enlacer le pilote néerlandais. Elle tape trois fois sur le casque avant de lancer : « Cours, accélères mais reviens en entier », puis elle embrasse le haut du casque.

— Eh !!! Moi aussi je veux être encouragé, grogne le pilote australien.

La jeune femme rigole à nouveau avant de réitérer ses gestes envers le numéro 3. Après un dernier signe de la main, la monitrice part rejoindre le Team Principal, qui l'aide à nouveau à monter sur le tabouret à côté de lui.

Je sais ce que vous allez dire, qu'il fallait que je mange un peu plus de soupe quand j'étais petite ! Mais pourtant je l'ai fait, mais sur moi ça n'a pas marché !

Christian rigole et pose un casque sur les oreilles de la brune qui se met à loucher en suivant des yeux les mains du boss de RedBull. Le silence est de rigueur, la concentration est au maximum, les visages sont fermés. Seul les bruits des moteurs et du public se font entendre et recouvrent les instructions données à chaque pilote par leur Race Manager. La tension est à son comble quand les pilotes quittent leurs box et remontent la voie des stands pour rejoindre la piste. Les monoplaces, lancées à très haute vitesse se succèdent dans le dos de la jeune femme pendant une heure trente, mais cette dernière a les yeux rivés sur la multitude d'écrans devant elle, écoutant avec attention les différentes informations qui sont données dans le casque.
Une heure trente plus tard, le verdict des Free Practice 1 tombe : Hamilton est en tête avec 1.32.231 suivi de près par son coéquipier avec 1.32.371. Le pilote australien de l'écurie RedBull Racing TAG-Heuer se hisse juste derrière, en 3ème position avec un temps de 1.32.527. Le Néerlandais est 7ème de cette première session d'essai libre en 1.33.331.  Christian esquisse un sourire satisfait avant de se tourner vers la jeune femme pour la découvrir les yeux brillants d'émotions.

Alors qu'est-ce que tu as pensé de cette première session ?, demande le Team Principal en se tournant vers la monitrice.
— C'est juste... WoW..., avoue Emmy en enlevant son casque pour le reposer sur la petite tablette devant elle. Je n'ai pas de mots pour décrire ce que je ressens... c'est encore mieux qu'à la télé !!
— Encore heureux. Je suis désolé, mais je suis dans l'obligation de te laisser. Je dois aller au débriefe avec l'équipe pour la suite des essais.
— Oh d'accord, je comprends tout à fait. Je pense que je vais rester dans le coin, je n'ai pas envie de me perdre.
— De toute manière les garçons ne vont pas tarder à venir. Si tu veux, tu peux te balader sur la voie des stands, tu ne risques rien, toutes les voitures sont rentrées dans les box. Si tu veux prendre des photos, tu peux aussi, évite juste de photographier l'intérieur des stands.

Emmy hoche la tête avant de descendre maladroitement et difficilement  de son tabouret sous le regard moqueur du Team Principal de l'écurie RedBull qui se dirige vers les box des pilotes. La brune, enfile son sac à dos sur ses épaules avant de s'éloigner du pit-wall. Elle s'arrête quelques instants au milieu de la voie des stands pour contempler la longue ligne droite qui se présente devant elle. Un sourire s'étend sur son visage, heureuse de ce qu'elle vit, profitant au maximum de l'instant présent. Emmy engage le pas, un pas qui se veut lent afin de contempler chaque détail, de s'imprégner des odeurs de pneumatiques chauds, des effluves de carburants, les oreilles bourdonnant au son des divers éléments mis en route. Ses pensées se perdent rapidement en observant chaque panneau à l'effigie d'un des pilotes, trônant au-dessus de la porte de leur box. Elle pense à son grand-père qui rêverait d'être présent en ce week-end de course. Elle l'imagine alors, dans les tribunes, si possible juste au niveau du stand de la Scuderia Ferrari, vêtu du polo de l'écurie au cheval cabré, soutenant Vettel et Räikkönen. Son sourire s'agrandit à cette simple pensée puis elle reprend son chemin le long de la pit-lane. Elle passe les box de Mercedes, McLaren et Renault, mais du mouvement la fait s'arrêter devant l'écurie ToroRosso.

J'ai cru que Daniel et Max t'avaient kidnappé pour de bon.
— Non, mais l'Australien m'avait laissé en plan au milieu de la pit-lane Par chance, Christian Horner est arrivé et j'ai pu suivre les essais depuis le pit-wall, à ses côtés.
— Tu as de la chance alors.
— Pourquoi tu dis ça ?, demande la brune en haussant un sourcil.
Très peu de monde ont accès à cette partie-là des circuits et surtout de pouvoir assister aux essais de cette place.
— J'en suis très honorée alors. Je ne vous remercierais jamais assez pour ce week-end de folie. Mais assez parler de moi. Comment se sont passés ces essais pour toi ?
— Pas si mal, dans le top 10.
— J'ai vu ça, le 8ème temps. Juste derrière Verstappen... Ça aurait pu être pire !
— Oui mais...
— Pierre va te changer
— Désolé Emmy, c'est...
— Ton ingénieur de course. Je sais, sourit la monitrice. Aller va te préparer on se revoit plus tard. Je ne veux pas que tu te mettes en défaut avec ton équipe.

Le pilote numéro 10 sourit à la brune avant de disparaître dans son box. Elle poursuit son tour des stands, contemplant chaque écurie, scrutant chaque détail. Arrivée en bout de pit-lane, elle rebrousse son chemin, ses pouces enroulés autour des bretelles de son sac à dos.
Non loin d'elle, accoudé contre l'entrée de son stand, un jeune pilote sourit également en voyant la brune avec un grand sourire aux lèvres. Il ne peut s'empêcher de penser qu'elle ressemble à une petite fille qui découvre un nouvel endroit magique. Il saisit discrètement son téléphone afin de capturer ce moment mais le range rapidement dans la poche arrière de son jean quand il la voit se rapprocher de lui.

— Salut Charles !
— Ça va la miss ?, demande le brun en claquant un baiser sur la joue de la monitrice.
Toujours ! Et toi, ce premier FP ?
— Ça va... j'ai signé le treizième temps.
— C'est pas trop mauvais.
— C'est sûr, mais j'ai une bonne équipe qui je pense vont porter de bonnes améliorations à la voiture. J'espère faire mieux tout à l'heure et demain.
— Tu as encore deux séances pour tester ta monoplace. Tout se jouera demain pour les qualifications et puis après la course.
— Oui c'est sûr. Je vise quand même un top 10.
— Tu en es capable.
— Tu penses ?
— Oui, Charles. Tu es un bon pilote. Ça ne m'étonnerait pas qu'une grosse écurie te demande de les rejoindre d'ici la fin de la saison.
— C'est gentil mais un peu trop optimiste je pense.
— On en reparle courant novembre ? Même si je pense que d'ici là vous m'aurez tous oublier, avoue la brune tristement.
Hein ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
— Ben je repars lundi matin et pour vous les pilotes, je ne serais que la simple fan que vous avez piégée. Une parmi des milliers d'autres.
— Mais n'importe quoi ! Honnêtement, il y a de fortes chances que tu restes en contact avec quelques-uns d'entre nous !
— Et qui donc ?
— Max, Daniel, Pierre, Moi ...
— On verra bien mais bon pour le moment je ne veux pas penser à la fin du week-end.
— Aller vient, on va aller prendre un café en attendant la deuxième séance.

Le pilote de l'écurie Alfa Romeo et la monitrice d'auto-école, d'un seul et même pas, prennent le chemin de la cafétéria du paddock. Ils s'installent autour d'une table après avoir récupéré leurs boissons chaudes.

Bon, parle-moi un peu de toi, vu que Daniel, Pierre et Max on fait déjà ta connaissance. Et puis lors de ta soirée d'arrivée on n'a pas eu l'occasion de vraiment discuter, rigole le Monégasque.
Que veux-tu que je te dise à part le fait que je suis monitrice auto-école et que j'aime la F1, sourit la brune en prenant une gorgée de son cappuccino.
Tu as bien d'autres passions quand même.
— Oui, oui j'aime tout ce qui s'approche de la mécanique et des voitures.
— Ah oui ?
— En réalité quand je ne suis pas à l'auto-école ou en poste de secours, j'aide mon grand-père dans son garage.
— Tu veux dire que tu es mécano aussi ?
— J'y touche un peu oui. C'est d'ailleurs mon grand frère qui m'a transmis la passion de la F1 et de l'automobile. Il aime tellement ce sport que...
— Que quoi ? Tu m'intrigues là, sourit malicieusement le numéro 16.
— Il a choisi le nom de son garage en rapport avec la Formule 1.
— Il l'a appelé comment ?
— Le Paddock Garage, rougit la brune en reprenant une nouvelle gorgée.
— C'est vrai ? Mais c'est trop cool !
— Et encore tu ne l'as pas vu en vrai, tout est en rapport avec vous. Chaque devanture d'atelier ressemble à celle de vos box.
— Tu as des photos ?
— Oui, attends je les cherche, sourit Emmy en dégainant son téléphone.

Elle se rend dans l'application « Photo » puis en fait défiler quelques-unes avant de s'arrêter sur celles qu'elle recherche. Le Monégasque rapproche sa chaise de la brune pour pouvoir regarder les photos qu'elle lui montre.

Alors tu vois, pour tout ce qui est pneumatiques, il a fait faire un fond rouge pour Ferrari, parce que c'est italien et que les pneus en F1 sont fournis par Pirelli. Le pire c'est qu'on en vend de cette marque.
— C'est génial !
— Là, pour tout ce qui est pièces moteur, courroies etc, on est sur de l'argenté en rapport avec Mercedes. Le jaune et le noir de Renault ça va être pour tout ce qui est en rapport avec le freinage.
— Ah oui, mais bon il faut connaître la F1 pour faire la relation.
— Oui, c'est sûr mais pour nous, enfin par nous je parle des employés, c'est logique et on sait exactement à quoi ça correspond. Du coup dès qu'on doit changer une pièce, on sait exactement où on doit aller.
— Et vous êtes nombreux à y travailler ?
— Mes grands-parents, mon oncle et moi.
— C'est en famille quoi !
— Exactement. Oh tiens regarde, ça c'est l'accueil !, s'exclame la brune en tournant légèrement le téléphone vers le pilote.
J'adore le comptoir avec les drapeaux à damiers dessus. Vous êtes vraiment à fond dedans c'est génial !
— Et encore, tu n'as pas vu nos bureaux avec mon grand-père. Je pense que tu prendrais peur en les voyant.
— Tu m'as dit que tu faisais des postes de secours aussi ?, ajoute Charles. Tu es pompier ?
— Ça serait un rêve, mais je t'avoue que j'ai la phobie du feu, donc c'est un peu compliqué, avoue Emmy en terminant sa boisson.
Mais tu fumes non ?
— Oui parce que c'est un briquet et que c'est moi qui le contrôle donc ça ne me gêne pas. Par exemple, je ne peux pas m'approcher d'un barbecue, ça me tétanise.
— Ah oui. Du coup on veillera à ne pas en faire quand tu es dans les parages.
— Ne vous en privez pas pour moi ! Je ferais juste en sorte de ne pas m'en approcher de trop près, sourit Emmy.
CHARLES C'EST LE MOMENT D'Y RETOURNER.
— ON ARRIVE !, crie le concerné.

Emmy emboîte le pas à Charles qui prend la direction de la pit-lane. Ils se séparent devant le box de ce dernier avant que la monitrice reprenne son chemin vers celui des RedBull. En une fraction de seconde, elle se retrouve plaquée contre une masse volumineuse qui l'arrête net dans son élan. Elle réalise peu de temps après qu'il s'agit d'un corps au vu de la chaleur qui s'en dégage. Elle relève sa tête et croise les deux prunelles azur qui semble être soucieuses.

J'envisage de te doter d'une puce GPS. Il faut que tu arrêtes de disparaître comme ça !
— N'importe quoi Max, tu délires complètement. Je suis juste allée boire un café avec Charles.
— Oh d'accord.
— Enfin elle est là ! J'ai cru qu'on allait se faire tuer parce qu'on t'avait perdu. Et si on lui mettait un traceur ?, s'écrie le deuxième pilote de l'écurie aux taureaux rouges qui arrive en courant.
Daniel... Mais les gars vous vous rendez compte de l'absurdité de la situation.... Vous voulez que j'aille où sans déconner, rigole Emmy.
C'est immense ici, tu aurais pu te perdre.
— Max... j'aurais demandé mon chemin, je suis une grande personne tu sais !
— 15 MINUTES LES GARS !!
— Aller c'est à vous de jouer. Je serais avec Christian tout au long de la séance, sourit la brune en commençant à s'éloigner vers la pit-lane.
Hop hop hop, tu comptes partir sans nous encourager ?, sourit malicieusement le pilote australien.

La monitrice sourit avant d'enlacer chaque pilote et de répéter les gestes réalisés quelques heures auparavant : 3 coups sur le casque, la phrase « Cours, accélère mais reviens en entier », un baiser sur le casque. Ils rejoignent leurs baquets respectifs tandis que la brune finit par rejoindre le Team Principal qui sourit en la voyant.

Laisse-moi deviner, ils n'ont pas voulu te laisser partir tant que tu ne les avais pas encouragés.
— C'est exactement ça, dit-elle en posant son sac au pied de son tabouret.
Aller grimpe !, rigole Christian en aidant la jeune femme à monter sur son tabouret.
Merci, sourit Emmy en enfilant à nouveau son casque.

| THE DRIVERS & THE DRIVING INSTRUCTOR |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant