Je me sens tomber.

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Est-ce un cauchemar ? Une blague ou une hallucination ? Bien pire que mes plus sombres cauchemars. C'est bien pire que tout ce que j'aurai pu imaginer. Je me déchire la gorge. Mes yeux me brûlent. Mon cœur se serre. Je tressaille. Les sanglots s'appaisent et je réalise. Je préfèrerai pleurer à m'en brûler la gorge plutôt que réaliser. Réaliser que ce ne sera jamais plus comme avant. Tout à changer, et ce, à jamais.

Je me réveille, les yeux gonflés et brûlant, mon oreiller encore humide de mes larmes. Mes pensées divaguent là où elles me faisaient tant souffrir hier soir. Les larmes me montent aux yeux, ma vision est troublée et je me recroqueville en position foetale. Des sanglots me traversent et mes côtes sont assailis de crampes me faisant davantage souffrir. Chaques sanglots me traversent comme un couteau dans mon coeur. Pourquoi ? Pourquoi personne ne me comprend ? C'est idiot, c'est vrai. Pourquoi maintenant ? Nous nous y attendions tous, on ne voulait juste pas admettre que la fin était plus proche que l'on ne se l'imaginez. Pourquoi les larmes coulent ? Je n'ai plus aucun contrôle. Je voudrais pouvoir me contrôler, contrôler tous ses sentiments qui me submerge.

Le bus vibre contre ma tête. Je me redresse et étale mes jambes sur la deuxième place vide à côté de moi. La musique défile dans mes écouteurs. Je repense à tout. Tout ce qu'il s'est passé depuis ces douze dernières heures. Les paroles me traversent.

Mes lèvres flanchent, les larmes montent. Le bus ralentit et s'arrête alors que j'emmerge de mes pensées. Mon corps trouve la force de se lever et de descendre. J'esquisse un faible sourire, ne voulant pas trahir mes sentiments. Un nouvelle journée. Mais cette fois-ci, beaucoup plus dur que les précédentes. Sourire, rire à toutes ces plaisanteries qui d'habitude me rende hilare et devoir le cacher. Cacher mon chagrin, cacher ma douleur. Griffonner sur ses cours, ne pas arriver à se concentrer, avoir les larmes aux yeux à cause d'une question de cours, recevoir plein de "Tu vas bien ?" et répondre machinalement "Oui et toi?". Je finis par rire et plaisanter, me certifiant que la tristesse ne changera rien à la réalité.

Dans quelques jours, j'y penserai moins. Les larmes monteront moins facilement. J'aurai besoin d'une vidéo et non plus d'une simple pensée. J'oublierai petit à petit cette souffrance et cette déchirure, ce pur gâchis. Je reprendrai une vie normale. Je rigolerai, je sourirai et je sortirai les blagues qui font douter mes amis sur mon état mental. Mais je n'oublierai pas.

Mon coeur se desserrera petit à petit. Non, la douleur ne sera pas partie, je m'y serais juste habituée. Comme à chaque fois.

Mes pensées. Mes mots. Un tout.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant