Les fumées survolent ces grandes usines d'où s'échappent une odeur nauséabonde mélangeant les restes de plastique et de caoutchouc brulés, dégageant un nuage brun dans cette atmosphère qui fut, il y a des millénaires, un air si pur que nos poumons suffoqueraient face à tant de pureté. Le ciel d'ordinaire azur cède sa place à la déchéance toute entière d'un monde devenu incontrôlable. À quelques routes de là, des porcs dépecés sont suspendus par les postérieurs, la gueule balante, les yeux ouverts, vide de toute humanité. Chaque seconde, la machine avale ces pauvres bêtes, en découpant en continu la même patte de chaque nouveau porc. Le bruit perpétuel des machines rythme nos vies à tous, à la différence près que nous ne les entendons pas mais nous en dévorrons le fruit, qui, la moitié du temps, finit au vide ordure pour des histoires de goûts ou de gaspillage.
Personne n'y pense, bien sur, mais un seul quart du gaspillage mondial pourrait permettre de nourrir les 842 millions de personnes en sous nutrition.Hamiri, lui, ne connait ni le mot usine, ni machine, et encore moins le mot gaspillage. Non, Hamiri vit dans son village dans les profondeurs de la savane tanzanienne. Hamiri, lui, mange un pâte faite de lait d'ânesse et de blé. Il a deux femmes et 9 enfants ; il ne se plaint jamais, parce qu'il a peu et il ne connait pas l'abondance. Hamiri est heureux, même si chaque nuit il doit chasser les hyènes qui rôdent, même s'il sait que certains de ses 9 enfants mourront, lui s'efforcent de survivre, parmi ceux qui ne bénéficient pas de notre gaspillage.
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Mes pensées. Mes mots. Un tout.
PuisiRecueil de textes, de pensées, de réflexion, j'écris ce que je ressens personnellement, ce à quoi je réfléchis, ou ce que la vie m'évoque.