Adrénaline.

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Le stress emplit mon ventre et mon souffle est saccadé. J'inspire. J'expire.

Respire. Tu peux le faire.

On m'interpelle pour aller dans la boîte de départ. Je branche le gilet airbag en frémissant sous le vent frolant ma peau.

Inspire. Expire.

Je redessine le parcours dans ma tête.

Il ne faut pas que j'oublie, le tronc, après le trou, bien perpendiculaire, le gué au trot au cas oú, et la première minute six foulées après la sterre.

Ma tête va imploser. Je vais exploser.

Et s'il ne saute pas le contre-bas ? Ou qu'il s'arrête devant le gué ? Je vais tomber... C'est sur.

Je pose ma main sur son encolure afin de déposer un petite tape d'encouragement qui est plus bénéfique pour moi que pour lui. Mon cheval piétine quand nous entrons dans la boîte de départ. J'ai du mal à respirer, mais l'adrénaline me submerge. Je tiens les rênes fermement pour ne pas le laisser filer. Ma monitrice me fait signe de la main et me dit "Quand tu veux." Les oreilles dressées vers l'avant, les sabots piétinant le sol, j'entends les cris d'encouragement des habitués. Je gonfle mes poumons au maximum et expire lentement, espérant faire partir cette boule de stress résidant dans mon ventre. Je regarde devant moi, j'appuie sur le bouton du chronomètre et tiens fermement les rênes dans mes mains.
Je sers à peine mes jambes et je suis propulsée au fond de la selle ; j'entends la voix de ma mono au fin fond de ma mémoire me répéter "Lèves tes fesses Mamie !". Les sabots battent le sol à toute allure. Les vibrations parcourent mon corps.

C'est parti...

Mes pensées. Mes mots. Un tout.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant