Philtre d'Amour.

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Aprés un regard furtif à droite puis à gauche, nos deux héros sortirent de leur cachette.

-"J'imagine que vous devez me trouver ridicule de m'être ainsi cachée à cause d'un stupide feu d'artifice ?" Prononça-t-elle embarrassée, les bras croisés contre sa poitrine le regard fuyant et la moue déconfite.

-"Pas le moins du monde Miss Granger...
il m'a fallu plus de 3 mois pour enfin réaliser que la guerre était finie ...
-Il marqua une pause, c'était l'une des rares fois où il allait se confier et l'ambiance devient soudainement lourde, comme chargée de sens.-
Je me souviens que j'observais la marque des ténèbres toutes les heures en craignant qu'elle ne me brûle à nouveau."

Il regarda son bras, impassible.

-"C'était... comment avec... Vold... ?"

-"Douloureux -la coupa-t-il.- Certains soirs, j'espérais ne jamais rentrer et que tout cela cesse."

Hermione l'observait, elle se sentait mal pour lui, elle se sentait mal de ne rien avoir vu durant toutes ses années, une boule d'angoisse se formait peu à peu au creux de son estomac, elle imaginait les épreuves que l'homme en face d'elle avait dû subir et elle en avait presque la nausée.

-"Comment vous avez réussi... à... supporter tout ça ?"

-"J'aimerais vous dire que c'est parce qu'il le fallait mais la vérité, Miss Granger, c'est que je n'ai pas réussi. Supporter ça, c'est supporter de mourir un peu plus chaque jour, c'est sentir le poids de la culpabilité s'alourdir de jour en jour, c'est entendre des cris même quand le silence règne en maître... Chaque soir, je maudissais la vie d'être encore là, chaque matin, j'espérais ne plus ouvrir les yeux et enfin ne plus rien ressentir, vous savez, il y avait certains jours où, devant mes élèves, je serrais les dents... Parfois de douleurs, parfois de rage, parfois de honte mais j'enseignais, car il le fallait, et parce que je devais me racheter.
Puis quand venait enfin la fin de la journée, le soir, je me servais un verre en détestant l'homme que j'étais."

-"Ce n'était pas juste."

-"La vie l'est rarement."

L'homme regardait devant lui, pensif avant de se retourner vers Hermione et de lui lancer une sorte de rictus amère.

-"Et puis, de toute façon, je méritais cette pénitence. Et même si ça n'avait pas été le cas, qui aurait fait attention à la chauve-souris ?! Au bâtard des cachots ... ?"

Hermione se tut un instant.

-"C'était Luna."

-"... Luna ?" Demanda-t-il interloqué, un sourcil relevé se rappelant soudainement de la présence d'Hermione.

-"C'est elle, qui vous a... sauvé."

Severus ne répondit pas, encore sous le choc de cette révélation.

-"Miss... Lovegood ?! ..." Articula-t-il lentement.

-"Oui."

-"Comment a-t-elle su que.. Comment ?"

-"Une intuition et une potion."

-"Une intuition ?!" Murmura-t-il.

-"Je préfère ce terme aux nargoles..."

Severus ricanna nerveusement.

-"Je suppose que je devrais aller la remercier ?"

-" je suppose..."

Après un bref moment le directeur des serpentard demanda légèrement gêné ;

-"Pourquoi ne pas avoir demandé à Madame Pomfresh de vous soigner par la magie ?"

Des bonbons où un sort ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant