RÉCONCILIATION DIFFICILE | LIVAÏ x OC

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE DEUX

__________________

       Le bruit et l'odeur qui émanent de la machine à café envahit mes narines, alors que je verse le contenu dans la quatrième tasse que je dispose ensuite sur le support prévu à cet effet où sont regroupés les trois autres récipients brûlant. Je rajoute plusieurs petits sachets de sucre et de quoi touiller, avant de me munir du plateau. Contrôlant les tremblements qui menacent d'assaillir mes doigts, j'avance prudemment en direction du bureau de madame Valentina. En tournant la tête, je rencontre mon reflet à travers la vitre des murs transparents qui longent le couloir menant à l'espace principal de l'étage. Pas difficile d'avoir l'impression d'être dans un labyrinthe de glace quand on entre dans ce bâtiment.

Je réprime un énième soupir. Avec la paire de lunettes de vue noire et le bonnet de la même couleur que j'ai empruntée à un de mes fidèle collègue - qui a gentiment accepté de me prêter ses affaires le temps que je participe à l'entrevue Valentina-No Name en incognito - je ne risque pas d'être reconnue. J'ai défait mes cheveux - même si cela impliquait de ruiner la simple queue de cheval qui m'avait demandé un certain temps -, les ayant rapidement coiffée de sorte à les laisser lâche et ainsi mettre l'accessoire en laine sur ma tête.

Je mise sur ces quelques artifices pour limiter les chances que l'un des membre du groupe puisse distinguer celle qui s'y cache partiellement. Et le fait d'avoir la totalité de ma chevelure désormais un peu plus long et coloré entre un mélange de doré et de noisette me facilite grandement la tâche. La dernière fois que l'on s'est vus, j'adoptais un carré noir ébène aux mèches brunes. On peut dire que j'ai bien changée depuis cette époque.

Aucune chance que l'un d'eux me reconnaissent. Enfin, j'espère.

J'avance d'un pas lent jusqu'à l'immense sanctuaire de verre - certainement le plus grand de tout le bâtiment - et entre dans celui-ci après avoir précautionneusement poussé la porte à l'aide de mon épaule. Madame Valentina se tient debout face à la gigantesque vitre qui donne sur l'extérieur où un bruit de foule général se fait entendre jusqu'ici dans une détonation sourde.

Je dépose silencieusement le plateau sur lequel sont disposés les tasses de café, puis avance pour me mettre au même niveau que la quarantenaire. Mon regard suit le sien et quelle ne fut pas ma surprise en voyant une masse conséquente de personnes grouillant au pied de l'édifice. Un 4x4 noir est garé juste devant l'entrée et j'arrive à voir deux hommes vêtus de costards se tenant juste devant la portière arrière. Heureusement que ce sont des lunettes de repos. Je n'y verrai sans doute pas grand chose si il y avait des degrés sur les verres.

Je n'ai pas le temps d'observer davantage la scène tumultueuse qui anime la foule d'individus en bas, que la gérante des lieux se tourne vivement vers moi, semblant soudainement prendre conscience de ma présence. Ses yeux me considèrent avec la plus grande des minutie.

— Vous vous êtes accordé un p'tit relooking express ? lance-t-elle avec un brin de sarcasme.

— Hum, oui. je me contente de répondre sans la regarder.

Elle ne dit rien, mais continue de longuement analyser ce léger changement soudain de style chez moi.

— Les lunettes vous vont bien. Vous devriez songer à en porter plus souvent. énonce-t-elle, avant de se diriger vers son bureau, Ils devraient arriver d'un instant à l'autre, allez-y. Tâchez de les accueillir chaleureusement et avec le plus grand des sourire. Votre joie doit être lisible mais aussi transmissible. Je veux une bonne ambiance pour cet entretien. exige-t-elle d'un ton catégorique, alors que je déglutis péniblement.