CHAPITRE SEIZE

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CHAPITRE SEIZE

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Comment réparer l'irréparable ? Effacer ce qui est ineffaçable ? Oublier ce qui inoubliable ? Et pardonner l'impardonnable ? Impossible. J'ai mal. Mon cœur bat de douleur et de peur. Je ne vais pas faire long feu si ça continue. Mes mains deviennent de plus en plus moites. Ma gorge est nouée. Mon ventre me tord. Je ne sais plus quoi penser. Je l'ai trop fait. Pourtant, je suis toujours perdue. Mes réflexions intérieures n'ont fait que remuer le problème, sans jamais en trouver la solution. 4 jours que je le fuis, que je l'évite et que je l'ignore de toutes mes forces, ne le calculant pas au travail et ne répondant pas à ses messages d'excuses et ses appels de tentatives à me parler. Mais viendrait forcément le jour où il finirait par réussir à m'avoir face à lui pour discuter, bien que je n'en ressens aucunement l'envie, ni la motivation.

Hazel, souffle la voix du noiraud devant moi.

Qu'est-ce qu'il y a, Elias ? soupirais-je en lui glissant un regard lassé.

Ce qu'il y a ? s'offusque-t-il, Ce qu'il y a c'est que tu m'ignores depuis qu'on est rentrés de New York ! Tu ne m'as même pas laissé le temps de m'expliquer, ni même de m'excuser !

Il n'y a rien à expliquer, et tu n'as pas à t'excuser, ne t'inquiètes pas. répliquais-je sèchement.

Mensonge. Il a de quoi s'excuser ! Je ne prétexte ça que pour qu'il ne m'en parle plus et me laisse tranquille. Après ce qu'il a fait, je n'ai plus spécialement envie de le voir. Car il me rappelle l'erreur qui subsiste entre nous et qui met en péril mon couple.

Arrête, tu ne le penses pas. J'ai tout à m'excuser. Je n'aurais jamais dû t'embrasser, je sais et je regrette. J'avais bu et j'me suis laissé aller. Je t'assure que je ne voulais pas—

C'est bon, Elias. le coupais-je doucement, On oublie et on fait comme si de rien n'était. je me force à sourire.

Je crois discerner de la peine traverser son regard sombre, mais il esquisse tout de même un bref acquiescement de la tête.

Alors tu ne m'en veux pas ? demande-t-il timidement.

Quelques secondes passent, durant lesquelles je le jauge silencieusement.

Non, je mens, je ne t'en veux pas.

Il pousse un soupir de soulagement et un faible sourire s'étire sur ses lèvres charnues. Je m'empresse ensuite d'écourter la conversation ici et lui fais savoir que je vais aller voir mon paternel. Il hoche la tête. Je n'attends pas plus pour m'éclipser et m'éloigne de lui. À l'occasion de ce jour spécial, mon père et Isabella ont opté pour une cérémonie en extérieur. Chose que les invités semblent avoir particulièrement apprécié. On ne peut pas leur en vouloir. J'aime tout autant l'idée. Tout a joliment été aménagé et agencé sur l'étendue de la grande place verte choisi par les futurs mariés. Ces derniers ne vont plus tarder à être unis par les liens du mariage.

Nous devons d'ailleurs prendre place. Tout le monde est en train de s'installer sur les chaises qui ont été réparties sur quatre rangées par deux colonnes. Ça ne va pas tarder à commencer. Et je suis censé chanter d'un instant à l'autre. Il est convenu que lorsque la chanson se termine, Isabella se retrouvera face à mon père  et la cérémonie débutera directement. Livaï et moi nous chargeons donc de l'ouverture. Sauf que je ne vois toujours pas le jeune Ackerman. Chose qui commence à m'inquiéter.

J'aperçois Mia et Owen qui s'apprêtent à prendre place devant et me dirige vers eux. Mais je suis brusquement coupé dans mon élan par un bras qui s'enroule autour de ma taille et qui m'attire contre un torse musclé. Mon cœur s'emballe furieusement et mon souffle se coupe dans la seconde où je croise son regard métallique. Sa bonne odeur m'enivre toute entière, alors que je crois sentir mes jambes devenir flageolantes. Il est là, plus beau que jamais. Il me paraîtrait presqu'irréel.

RÉCONCILIATION DIFFICILE | LIVAÏ x OCOù les histoires vivent. Découvrez maintenant