[LAURA LEROY]
Septembre 2009En sortant de la douche, je me brosse les cheveux et je manque de faire un malaise en voyant une touffe de cheveux sur la brosse.
C'est officiel, mon corps n'encaisse plus suffisamment. Il faut dire qu'entre la cadence des cours, et la vente de drogues, le rythme est assez difficile à suivre. Jusqu'à présent, je pensais m'en sortir, mais il faut croire que j'étais dans le déni.Je pourrais très bien arrêter l'une ou l'autre des activités, mais je suis coincée. J'ai promis à Julien de continuer la médecine, et je veux tout faire pour le rendre fier. Alors arrêter les cours, c'est devenu impensable pour moi, même si ça ne m'épanouit absolument pas.
Et puis, d'un autre côté, je pourrais arrêter la vente. Mais je ne gagnerais pas assez, les jobs étudiants ne suffisant pas, pour m'acheter, ou du moins louer un logement, et pour reprendre le patinage à haut niveau.
Je me retrouve donc en train de me défoncer la santé, sans possibilité d'arrêter.Je finis de me préparer, mets tous les sachets de mon fournisseur dans mon sac à main, et vais à la soirée étudiante qu'un mec de ma promo a organisé. Il sait que je dois fournir la drogue ce soir, alors je sais qu'aujourd'hui, je ferai un gros bénéfice.
Je caresse un Polaroïd de Julien et moi, que l'on a pris cet été à Cannes, avant de le remettre dans mon portefeuille. Il me manque.
Depuis ces fameuses vacances, on ne s'est pas vus. A cause de nos emplois du temps, mais également à cause de nos « activités extra scolaires ». Car oui, j'ai réussi à motiver à peu près Julien, pour qu'il soit un peu plus assidu dans ses études. Mais c'est un peu compliqué pour lui de m'écouter, parce qu'il a l'impression de devoir obéir à sa mère, alors que je suis juste sa meuf, mais aussi parce finalement, ça revient à « fais ce que je dis, mais pas ce que je fais »... le nombre de fois où j'ai séché mes cours pour rejoindre mon amoureux sur le vieux port, je ne les compte plus ! Et c'est notamment à cause de ça que j'ai raté ma première année, m'obligeant à être séparée de ma meilleure amie.
En parlant d'elle, nous sommes officiellement colocataires ! Après être rentrée de notre petite escapade amoureuse, j'ai informé Clara du comportement de nos parents, surtout envers Julien. Et sa décision a été sans équivoque : je devais fuir le foyer, et m'installer chez elle, pour mon bien personnel. Elle était sûre qu'ils n'allaient pas s'arrêter en si bon chemin, si je peux dire ainsi, et elle m'a demandé de partir tant qu'il m'était encore permis de le faire. Parce que finalement, elle a raison: qui sait où ils s'arrêteront ?
Clara a eu peur pour moi, et de ce que mes parents pourraient et seraient capables de me faire, et je partage son point de vue. Je pensais les connaître, mais finalement, je me rends compte que je ne les connais pas. Ils m'ont montré qu'ils pouvaient être dangereux, menaçants et sans limites.
J'essuie une larme qui coule de ma joue rapidement, avant de prévenir ma meilleure amie de mon départ. Elle me répond par un léger grognement, bien trop concentrée dans ses révisions. Mon dieu, qu'est-ce qu'elle peut être studieuse !
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[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋
FanfictionTous les deux piégés dans un environnement familial qui les ronge et les consume, Julien et Laura sont une bouffée d'oxygène l'un pour l'autre. Mais à force d'évasion, et à trop vouloir jouer les Bonnie & Clyde des temps modernes, ne risquent-ils pa...