Chapitre 26

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[JULIEN SCHWARZER]Marseille, 2013

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[JULIEN SCHWARZER]
Marseille, 2013

La boule au ventre, je fixe le fond de mon verre. Aujourd'hui, j'ai décrété une réunion de crise avec tous mes frères. J'vais leur dire que le projet de cambriolage tombe à l'eau. J'suis sûr de moi, j'suis tarpin amoureux de Laura, et j'compte faire les choses bien avec elle, et donc couper court à leurs espoirs de richesse, parce que pour ma part, je joue plus à ce jeu.

Mais là, j'ai comme une envie de me dégonfler...

Fabien: bon, tu nous dis pourquoi y'a réunion de crise ? Parce que là, à part essayer de lire ton avenir dans le fond de ton verre de pastaga, je vois rien de critique. Allez Julien, t'es un bonhomme

-j'arrête. Je relève la tête vers eux, et je vois que le A semble avoir compris de quoi je parle, tout comme Angelo

Angelo: j'le savais... tu t'la tapes ? Oui.

-bien sûr que non ! Je réponds, blessé. T'as cru que j'étais une fiotte ou quoi ? Jamais d'la vie je tombe amoureux d'un gadji moi !

Fabien: bah alors pourquoi t'arrêtes ? J'me gratte la barbe

-je devais me rapprocher d'elle, sauf que vas-y, elle m'fait d'la peine un peu. C'est devenu comme une amie maintenant et j'me vois mal trahir un frère. Et puis, elle a pas un mauvais fond. Ses parents, ouais, c'est des connards de première, mais elle est pas comme ça. C'est pour ça qu'elle s'est barrée de chez eux. Du coup si on la vole, on punit pas ses darons en leur volant leurs trucs de valeur, mais on la punit elle. Parce qu'elle a dégagé tout ce qui appartenait à ses rents-pa. C'qu'elle a chez elle, elle se l'est payé en vendant. Je me tourne vers le H. Mais ça tu le sais déjà puisque c'est toi qui la fournit

Fabien: c'est vrai ? Toi aussi tu savais que le plan était mort et que Schneider nous faisait des faux espoirs ? Il hoche la tête et Fabien soupire en laissant son dos reposer lourdement contre le dossier de la chaise

Le H: enfin abuse pas non plus. Le plan avançait très bien, et même si les deux étaient potes, tout était encore d'actualité, jusqu'à y'a pas très longtemps. Ouais elle est venue me voir, et ouais moi aussi j'étais plus trop emballé à l'idée de la voler. Elle est hyper tille-gen cette racli, vous devriez aller la voir et vous aussi vous auriez des remords de faire un coup d'pute à quelqu'un comme elle

Angelo: bah alors on fait comment ?

-c'est bon les mecs, j'suis signé chez Braabus Music, j'vais ramener des thunes vous inquiétez ap' j'partagerais avec vous si vous êtes en galère. Mais maintenant moi c'est fini, j'baigne plus dans le sale, j'veux m'laver les mains

Le H: et pour la gadji ? Tu sais si elle arrête ? Parce que moi j'te fournis plus, mais elle j'la vois de plus en plus... me dis pas qu'elle va faire ça toute sa vie ? Je réfléchis un peu. Est-ce que je lui dis ou alors je vais me cramer et je reste dans mon costume de mec qui est simplement pote avec Laura ?

-Nan, elle va arrêter, elle me l'a dit. Elle attend juste que sa carrière se lance, à elle aussi. Je fais un petit sourire

Fabien: elle s'lance dans le rap ? On pouffe tous de rire

Le H: dans le patinage artistique. Je le regarde et j'acquiesce. C'est bien que ça soit lui qui parle, au moins ça fait moins louche

Angelo : quelqu'un l'a déjà vu ? Je secoue négativement la tête. La seule fois où j'aurais pu, j'ai fait le con

Le H: une fois, à ses répétitions. Je tourne la tête vers lui. J'savais pas qu'ils étaient potes à ce point

Le A: elle s'débrouille bien ?

Mon pote va pour lui répondre, mais le sujet principal de notre conversation déboule devant nous, un gros sac noir qui a l'air lourd, et un big smile sur les lèvres. Elle le pose dans un grand fracas sur notre table, et on relève tous la tête vers elle, dans l' espoir qu'elle réponde à nos questions

Laura: qui est chaud pour un cambriolage ? Je sens tous les regards se tourner vers moi. Putain les mecs, deconnez pas j'vous en supplie

-t'es tombée sur la tête ou quoi ?

Laura: absolument pas. Elle sourit doucement. Y'a un de mes clients, fils à papa bien relou, et qui m'a fait plusieurs fois des avances, qui vient de partir en vacances. Il a déjà organisé des soirées chez lui, donc je connais les lieux. Elle coupe Fabien, qui allait parler à ce moment. Ce soir, vers 20h, rdv devant chez moi. Prenez ça. Elle ouvre le sac et on se penche tous pour voir les cagoules. Si vous avez des armes ou des pare-balles, prenez-les, ça peut toujours servir. Elle embrasse ma joue, ainsi que celle du H, hoche la tête pour saluer les autres, et repart comme elle est arrivée.

[...]

On se retrouve tous, à 20h pile, et le fait qu'on soit tous à l'heure est déjà un exploit. J'ouvre la marche, et tous mes gars me suivent jusqu'à l'appartement de ma blonde. Ouais, on a tous accepté ce plan. Parce qu'un sou ne se refuse pas, mais aussi parce que ça compense le fait que j'ai décidé d'annuler le plan précédent. J'entends certains gars souffler, et je m'arrête pour me retourner vers eux.

-si ça vous casse les couilles, vous pouvez encore changer d'avis hein

Fabien: c'est pas ça, c'est juste elle le problème. On la connaît pas, qu'est-ce qui me prouve que c'est pas un guet-apens ? Je me rapproche de lui

-que tu lui fasses pas confiance, ok. Mais que tu ME fasses pas confiance, ça, ça me fait chier. C'te gadji, elle a certainement les mains plus sales que nous tous réunis. Alors si elle propose ce plan, c'est qu'elle l'a étudié en long en large et en travers. Donc maintenant c'est simple. Soit tu nous suis et tu fermes ta gueule, soit tu fais demi-tour. Il lève les mains en l'air, en signe de soumission et je reprends le chemin vers son appartement.

Elle nous ouvre, les cheveux attachés dans une queue de cheval, démaquillée, et vêtue tout de noir. On rentre tous dans le salon, pour finir de nous préparer, dans un silence religieux. J'ouvre mon sac de sport, mets mon Téflon sur le dos, et commence à charger mes armes, avant de lui en tendre une

Laura: sympa tes jouets. Elle a les yeux qui brillent quand elle touche la crosse de l'un d'eux. Je savais pas que t'étais fan d'armes

-et si ! J'suis un sacré joueur. Je la regarde et elle me fait un petit sourire de coin

Laura: bon alors ! Elle frappe dans ses mains et nous donne le déroulé de la soirée

On part ensuite en voiture, les uns derrière les autres, et on enfile notre cagoule juste avant d'arriver devant la baraque de l'autre crétin. Laura reste à l'extérieur pour faire le guet, et j'attends que les garçons partent devant pour aller parler rapidement à ma meuf. Je prends son visage couvert de tissu noir entre mes mains gantées, et plante mon regard dans le sien

-je vais prendre des risques, mais ce soir c'est la dernière fois, promis. J'vais pas revenir pauvre, que ça soit sur ce coup ou par rapport à la musique. Elle hoche la tête et j'embrasse son front. On va faire attention, ne te fais pas du mauvais sang.

Je commence à partir rejoindre le H, qui, au vu de sa posture, doit bien comprendre ce qu'il se trame entre nous deux, quand je sens une petite main retenir mon bras

Laura: je t'aime Julien. Je lui réponds seulement par le regard, et je pose mes mains sur la crosse de mon flingue, avant de presser le pas pour rejoindre les gars qui m'attendent déjà devant la porte d'entrée pour démarrer le coup.

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Julien a enfin dit à ses amis qu'il ne comptait pas faire le plan qui était initialement prévu ...
Mais réalise un braquage le soir même
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