[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋

Chapitre 18

[JULIEN SCHWARZER]
Septembre 2010

Je rejoins les gars à Kalliste, là où le A et Fabien sont déjà en train de fumer leur joint sur le capot d'une voiture. Je me gare à côté d'eux, avec ma Clio 2 et je vois leurs regards interrogateurs.

-j'l'ai emprunté à quelqu'un. J'anticipe leur question

Fabien: mais t'as pas le permis

-depuis quand tu t'inquiètes de ce qui est légal et de ce qui l'est pas ? Il lève les mains au ciel en guise de défaite. Bon allez, vous v'nez ? Ils me suivent, et on se pose tous en terrasse, tirant des chaises à droite et à gauche

Le A: j'espère que tu viens pour une bonne raison ! Parce qu'en ce moment, à part nous lâcher pour coller au cul de Laura, j'vois pas c'que tu fais. Je grimace en me prenant cette réflexion dans la gueule. Elle fait encore plus mal venant d'un frère

-bah justement, je viens pour ça. Ils tournent tous la tête dans ma direction, les yeux brillants. Ouais, j'avais dit à Laura que j'allais vendre ses bijoux, et donc je ne la prends pas en traître sur ce point. Le problème, c'est que je lui avais dit que l'argent de cette vente allait permettre de gâter ma maman. Alors qu'en fait, il ne sert qu'à temporiser la situation dans laquelle je me suis foutu tout seul comme un con, en prouvant à mes potes que je travaille toujours activement sur notre plan. Je jette la liasse sur la table, et j'entends leur cri d'émerveillement

Le A: t'as fait comment ?

-quand ils sont partis à Cannes, j'me suis fait inviter. Et j'ai pu voler leur bijoux

Fabien: ils t'ont pas cramé ? Parce que comme par hasard ils perdent leurs trucs pile quand t'es avec eux

-ils s'en sont rendus compte qu'après qu'ils soient revenus du voyage. Je hausse les épaules

Le A: bon et la suite alors ? Faut qu'tu nous donnes les plans de chez eux, à plusieurs on volera plus de choses

-Ouais mais tranquille, faut faire ça petit à petit pour pas que ça paraisse louche

Fabien: depuis le temps quand même ! Hey fratello ça fait combien de temps qu'on a mis ça en place hein ? Je grimace. Il a raison

Le A: moi je dis, Julien il se tape la gadji et il essaie de gagner du temps parce qu'il a des remords. Ils rigolent tous, et pour ne pas paraître suspect, je les suit. Je démens, encore et toujours, mais plus le temps passe, plus l'étau se resserre

-jamais de la vie ! Elle est p't'être sympa, mais jamais d'la vie j'vais taper dans d'la vieille vous êtes fadas ! Ils éclatent tous de rire, et rapidement la discussion passe à autre chose, m'épargnant encore une fois. Je l'ai échappé belle