Chapitre 17

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[LAURA LEROY]Marseille, Août 2010

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[LAURA LEROY]
Marseille, Août 2010

Bon bah voilà, ce qui devait arriver arrive... Mes parents m'ont convoqué chez eux pour une réunion familiale. Mais je sais déjà que cette réunion va virer au clash, et que ça ne sera absolument pas une discussion posée entre gens matures comme cela a été annoncé. Non. Ça sera mon procès. Comme si j'avais commis un crime, on va chercher à m'abattre de tous les côtés, et me traiter comme de la merde.

Des plaques rouges apparaissent sur mes bras, je me gratte de tous les côtés, mon cœur s'emballe et je le sens palpiter. Je me sens trembler sans que je puisse le contrôler, ma tête me tourne, et en baissant ma tête vers ma poitrine, j'arrive à voir ma cage thoracique tambouriner sous les battements de mon cœur. Bref, je suis vraiment angoissée.

Pour l'occasion, je sors ma meilleure tenue et mon meilleur maquillage, juste pour leur prouver qu'ils ne savent pas ce qui est bon ou mauvais pour moi, et que j'arrive très bien à m'en sortir sans eux. C'est donc un énorme pied de nez à mes géniteurs, qui ont douté de la sincérité de Julien et de sa capacité à me rendre heureuse. Car aujourd'hui, oui, je suis une femme vraiment comblée.

En amour, certes, mais même dans ma vie en général. Je gagne bien ma vie, certes en flirtant avec l'illégal, mais un sou reste un sou. Et dans mes études, aussi, puisque je vais officiellement passer en deuxième année.
Évidemment, je n'ai pas besoin de préciser que mon amitié avec Clara est toujours parfaite. On se voit tous les jours, le midi pour manger ensemble, et le soir pour boire notre boisson habituelle, juste avant de rentrer chez nous. Même le week-end, on essaie de se voir pour s'aider à réviser.

Ça m'arrive parfois d'être prise d'une violente nostalgie, et d'avoir envie de tout plaquer, pour pouvoir réhabiter avec elle, comme au temps de notre collocation pendant mes périodes de dispute avec ceux qui m'ont mis au monde. Mais il faut se rendre à l'évidence, et accepter le fait que nous avons chacune nos vies. Car oui, Clara a aussi un chéri, étudiant en médecine, tout comme elle.

Je me gare devant notre immeuble et inspire un grand coup, avant d'aller frapper à la porte. Un goût amer prend place dans ma bouche quand j'entends leurs pas se rapprocher de la porte, et un tas de souvenirs me reviennent en tête. J'ai envie de faire machine arrière, et je me bats contre moi-même pour agir en adulte, et me confronter à eux.

La porte s'ouvre, et je les salue par politesse, mais je ne reçois absolument rien en retour. Super.

Papa: bien, on va pas passer par quatre chemins c'est vraiment n'importe quoi ! Tu tournes très mal ma fille

-arrête avec ce discours ! Tu me l'as déjà dit je ne sais combien de fois !

Maman: parce qu'il a raison !

-bah voyons ! De toute façon, tu lui es complètement soumise ! Tu n'as plus aucune faculté de discernement !

Maman: parce que tu crois que tu vaux mieux Laura ? J'ouvre grand les yeux face à ses accusations et le ton qu'elle emploie. Tu es complètement soumise à ton petit jeune ! Il te fait fumer et boire et je suis sûre que tu as redoublé à cause de lui ! Il te détourne du bien !

-mais arrêtez avec lui à la fin ! C'est une idée fixe là ! Je commence à hausser le ton. Arrêtez avec votre fixette malsaine sur Julien et laissez-le où il est ! On parle de moi là, pas de lui ! Petit jeune, petit jeune... mais vous me prenez pour qui ? Pour une prostituée ? Une escort ? Vous vous rendez compte un peu de ce que vous êtes en train de dire ?

Papa: elle a raison, tu l'insultes, mais tu devrais regarder devant ta porte. Tu te fais influencer par un pseudo ado rebelle, et tu le suis les yeux fermés dans ses bêtises pour essayer de revivre ta jeunesse. C'est pathétique. A ton âge, tu devrais être sage et raisonnable

-selon qui ? Selon le code de bonne conduite chez les LEROY ? C'est vraiment n'importe quoi ! C'est pas parce que c'est ce que vous avez vécu que vous devez reproduire le même schéma archaïque

Maman: tu t'en mordras les doigts quand tu réaliseras pour quoi ce gamin est avec toi. Elle frotte son index et son majeur avec son pouce. Le pognon, Laura, y'a que ça qui les intéresse

-d'accord, donc moi j'étais prête à avoir une vraie discussion avec vous, mais vous, vous restez campés sur vos positions et crachez les mêmes vieux arguments que la dernière fois. Vous avez absolument pas réfléchi à votre comportement à tête reposée en fait. J'ai un ricanement amer. Faites ce que je dis mais pas ce que je fais, c'est ça ? Nan parce que vous vous êtes pas gênés pour me cracher ça à la gueule. Que je devais penser à mon comportement à tête froide. En fait, c'est simple. Je parle à un mur

Papa: tu fais la même chose, ma fille. Tu restes campée sur le fait qu'il est amoureux de toi, alors qu'il t'utilise ! Mais non, madame fait son caprice d'enfant gâté ! Quand tu t'en rendras compte, ça sera trop tard

-et donc vous me faites pas confiance. Je réponds de manière évidente. Si je vous dis qu'il est sincère, pourquoi vous ne me croyez pas ! Pourquoi vous préférez écouter vos stéréotypes débiles plutôt que votre fille !

Maman: mais parce que ! Elle hurle

-waw... chapeau les arguments ! J'applaudis et plisse mes lèvres vers le bas. Vous savez quoi  ? Je crois qu'on va en rester là. Je commence à repartir vers la porte d'entrée, mais je sens qu'on me retient

Papa: tu vas aller nulle part !

-alors, tu vas rire, mais je suis majeure, donc j'ai pas besoin de vous. Et je resterais pas une minute de plus ici si c'est pour entendre vos conneries !

Maman: tu deviens complètement hystérique. C'est à cause de la drogue, je t'avais prévenu mais t'as pas voulu écouter, encore une fois. Et ça va faire la même chose avec ce garçon ! Tu viendras pleurer quand il t'aura fait ce qu'on avait prévu !

-ça n'arrivera pas, et vous savez pourquoi ? Parce que Julien n'est pas comme ça ! Et même si ça devait arriver, vous n'en saurez rien parce qu'à partir d'aujourd'hui, vous pouvez me rayer du livret de famille ! Ils restent sous le choc et j'en profite pour claquer définitivement la porte du domicile.

De rage, je claque ensuite la portière de ma voiture, pour retourner chez moi. J'attrape mon téléphone et appelle alors Julien, en lui demandant de passer le plus rapidement possible à mon appartement, insistant sur le côté urgent de ma demande. Et c'est ce qu'il fait, arrivant quelques minutes plus tard, conduisant une Clio 2 à toute vitesse. Il arrive essoufflé dans ma pièce à vivre, me faisant comprendre qu'il a fait au plus vite, sûrement inquiet pour moi.

-tiens. Je lui donne un gros sachet

Julien: qu'est-ce que c'est ? Il fronce les sourcils, dans l'incompréhension, tout en essayant de reprendre son souffle

-tout ce que mes parents m'ont donné. Il me regarde, en quête d'explications. C'est extrêmement long à expliquer, mais j'ai plus envie d'avoir de contact avec eux, et je me débarrasse de tout ce qui me relie à eux de près ou de loin. Alors, tiens, c'est tous mes bijoux

Julien me demande s'il peut les revendre, et je lui réponds pas l'affirmative.
Je pensais qu'il se servirait de cet argent à bon escient, mais je n'ai contribué qu'à lui faire gagner du temps auprès de ses complices...

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Les parents de Laura tentent de lui faire ouvrir les yeux sur les réelles intentions de Julien
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