[LAURA LEROY]
Paris, Janvier 2012Les mains tremblantes, je regarde encore l'écran de mon téléphone, dans l'espoir de recevoir un message de la personne que j'attends. Mais non, j'ai toujours rien. Alors je crois que je vais devoir gérer mon angoisse seule.
Aujourd'hui, c'est ma compétition. Ma première compétition pro. Julien n'a pas eu son bac, et ne fait rien de ses journées. Alors, je l'avais averti de mon excursion à Paris, et il m'avait promis de venir me voir, pour me soutenir, et m'aider à déstresser. Parce qu'il sait à quel point ce moment est important pour moi, à quel point sa présence me tient à cœur. Mais il faut croire qu'il s'en fout.
La rage commence à se mélanger à toutes les autres émotions que je ressens, et c'est au bord de la crise de larmes, et de la crise de nerfs, que le speaker m'annonce dans les hauts parleurs, et que je regagne la glace. Je me positionne au centre de la patinoire, me mets dans la position de départ, et attends que la musique se lance.C'est ton moment de briller, Laura.
[...]
Quelques heures plus tard, à Marseille
Le taxi m'aide à sortir ma valise du coffre, et me la pose au sol. Je le remercie, et me dirige vers la porte de l'immeuble de Julien. Il n'est pas venu. Alors, ma médaille autour du cou, mes bagages et mon maquillage de compétition encore sur le visage, on va aller lui demander des explications, je pense qu'on le mérite.
Malgré mon énervement, je garde le sourire, fière d'avoir fini deuxième. Et encore plus fière que, désormais considérée comme une professionnelle, tous les frais soient pris en charge par ma fédération. A moi les économies de ne plus avoir à débourser des frais astronomiques dans les taxis, les chambres d'hôtel, le maquillage et les tenues !
Je tourne un peu la tête dans tous les sens, ayant du mal à me reconnaître dans le hall. Je suis venue qu'une seule fois ici, quand je l'ai déposé après sa bagarre. Et encore, comme on s'était engueulés, et qu'il avait refusé que je le dépose jusqu'à chez lui pour que j'expose la situation à sa mère, la seule chose que je connais de son domicile, c'est seulement sa tour. Je demande un peu mon chemin aux hommes que je trouve, et après qu'ils m'aient scanné de la tête aux pieds, ils finissent par me donner les renseignements que je voulais.
Je rentre dans l'ascenseur, appuie sur le bon bouton, et les portes se referment. Mon organe vital bat de plus en plus vite, signe que ma tension augmente. J'appréhende tellement.
Les portes se rouvrent, et je toque contre le bois. On ne tarde pas à m'ouvrir, et la moutarde me monte au nez quand je vois Julien, les sourcils froncés, qui fait obstacle devant moi pour ne pas que je rentre dans son salon.
Julien: qu'est-ce que tu fais là ?
-bonjour mon cœur, moi aussi je vais bien, et regarde ! Je lui montre la médaille. J'ai fini deuxième à ma compétition. Du coup, je te remercie de m'avoir soutenu. Je lui crache amèrement
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[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋
FanfictionTous les deux piégés dans un environnement familial qui les ronge et les consume, Julien et Laura sont une bouffée d'oxygène l'un pour l'autre. Mais à force d'évasion, et à trop vouloir jouer les Bonnie & Clyde des temps modernes, ne risquent-ils pa...