[JULIEN SCHWARZER]
Marseille, Novembre 2008Je commence à perdre patience. La tête de la blonde reste dans ma tête, et j'arrive pas à me l'enlever. Pourtant, depuis le temps, j'aurais dû effacer son visage de ma mémoire, alors pourquoi j'y arrive pas ?
J'suis avec tous mes frères, attablé à la terrasse d'un café, et je devrais profiter d'eux plutôt que de me prendre la tête pour cette gadji que je connais ap' et que je reverrais certainement jamais d'ma vie. Tandis que là, j'suis simplement présent physiquement, mais absolument pas là mentalement.
Une main me passe devant les yeux pour me faire réagir, mais je peine quand même à reprendre mes esprits. Putain, mais qu'est-ce qu'il m'arrive à la fin ?Angelo: oh Schneider ? Tié avec nous ?
-Ouais ouais. C'est faux
—alors qu'est-ce t'en penses ? Demande mon pote, le A
-à quel sujet ? Je demande complètement perdu
—Aïe ! La gadji elle est rentré dans ta tête, le sang ! Un autre de mes potes me pousse mon épaule
-qu'est-ce tu dis toi ? J'ai personne dans la tête, et encore moins c'te pauvre meuf
Le A: alors dis-moi ce qu'on raconte puisque t'as pas l'autre dans tes pensées. Il tente de me coincer, merde
-j'écoutais ap'. Je tente de me justifier
Ils se marrent tous, certains que j'étais en train de penser à elle, et à juste titre.
-bon alors ? Vous parliez de quoi ?
Angelo: rien. On voulait juste vérifier que t'étais piqué par la petite. Il sourit, fier de sa connerie. Et apparemment, on a notre réponse. Il me tape le pec, avec le plat de la main, et un bruit sourd se fait entendre
—Ah ouais ! Schneider il pousse à la salle hein. Je pouffe de rire
On continue de parler de tout et de rien pendant un petit moment, peut-être une heure ou plus, avant qu'un autre de nos gars arrive, un verre de sky dans une main, un joint à moitié consumé dans l'autre. Il porte un survêtement du PSG, et autant vous dire qu'il va se faire tailler dans toute la cité pendant un petit moment.
—oh Mamadou Sacko qu'est-ce que tu fais là ? On rigole tous comme des mongoles. Le mec s'appelle Fabien, il est encore plus blanc que le cul d'une russe, et le gars porte le survêt du gadjo le plus noir. On est vraiment des cassos'.
Fabien: faut que j'vous propose quelque chose.
Il tire une chaise à côté de nous, et s'y assoit à l'envers, le dossier de la chaise devant son ventre. Il pose ses coudes sur le haut de la chaise, et prend une taffe de son joint pendant qu'on est tous impatients de savoir ce qu'il va encore nous dire comme plan foireux. Parce que, entre nous, Raph c'est quand même le roi des plans foireux.
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[SCH] 𝐅𝐔𝐒𝐈𝐋
FanficTous les deux piégés dans un environnement familial qui les ronge et les consume, Julien et Laura sont une bouffée d'oxygène l'un pour l'autre. Mais à force d'évasion, et à trop vouloir jouer les Bonnie & Clyde des temps modernes, ne risquent-ils pa...