La grande marche vers la guerre

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Le roi, après cette réunion éprouvante, rejoignit la reine dans le but de prendre son repas du matin en sa compagnie dans les appartements privés de celle-ci.
   La table était toute faite quand le roi arriva finalement. La reine se leva et fît la révérence car il faut bien comprendre qu'être la femme du roi ne l'épargnait pas du respect du protocole et de la tradition royale.
  Devant le roi, représentation des divinités Kinbangou sur terre, tout le monde avait l'obligation de se courber.

- je vous salue mon tendre époux et roi.

- Je te salue ma bien aimée reine. Répondît le roi tout en faisant signe à sa garde rapprochée de les laisser seuls.
Ceux-ci cognérent deux fois leurs lances contre le sol avant de sortir d'une manière très ordonnée.

- Prenez place mon roi. Après que ce dernier ce soit assis,elle lui servit un plat de nourriture et
ensuite remplit sa coupe de vin de palme, puis elle s'assît juste en face de lui.

- Le nouvelles ne sont pas bonne à ce qui me parvient mon roi. Dit-elle d'un ton tristement calme après avoir poussé un profond soupire.

- Non, elles ne le sont pas ma reine. Nous allons devoir aller au combat dans deux jours.

- Et notre fils devra également y aller ? Demanda la reine toutes inquiète.

- Bien entendu! Non seulement c'est un guerrier formé au combat, Il est en outre général adjoint de l'armée Kibangou. Il ne peut ne pas venir. Sa place c'est au champ de bataille.

- J'ai peur mon roi. Dit la reine d'un regard qui se mouillait de larmes. Il n'a jamais fait la guerre. En plus c'est notre unique fils. Dit-elle en prenant la main du roi qui arrêta de manger sur le coup. Je vous en prie...

- Ma bien aimé reine. C'est surtout un homme aujourd'hui. C'est maintenant qu'il se doit de commencer à défendre le royaume qui lui sera légué à ma mort. Il doit impérativement y aller.

- Et si nous le perdions? Rétorqua la reine.

- Calme toi ma bien aimée reine. Si cela peut te rassurer je te promets que je protégerai notre fils au prix de ma propre vie s'il le fallait. Mais qu'il ne vienne pas au combat, est tout simplement impossible.

La reine poussa un soupire désespéré, comme ci elle avait une autre raison d'être aussi inquiète. Mais au fond, n'était-ce pas tout simplement le reaction normale d'une mère à qui la vie menaçait d'arracher le fruit de dix longue années d'attente? Là, aurait été la question qu'une personne étrangère à l'histoire de la naissance du prince Malick se serait posée.

Pourtant, la reine Chimamanza n'était pas morte de peur seulement parce que Malick était le fils unique qu'elle l'avait eu après trois filles.
  En effet sa venue au monde était aussi la consolidation de sa position de reine car elle ne pouvait porter le titre de multiplicatrice de la lignée des rois Kibangou, qu'après avoir donné naissance à un héritier au trône, ce qu'elle tardait à faire.

  Un enfant mâle était impatiemment attendu de tout le royaume. Il commençait à se tisser des ragots dans le coulisses du palais sur la reine. Il se disait, qu'elle n'avait pas d'enfant mâle dans ses entrailles et que le roi ferait mieux de prendre une autre épouse car une reine qui n'arrivait pas à donner un héritier au trône était aussi inutile qu'un arbre fruitier ne produisant jamais de fruits. Et qu'est ce qu'on fait d'un arbre fruitier qui ne porte jamais de fruits? Et bien on le coupe.
Alors peut importe l'amour qu'éprouvait le roi pour elle, si elle continuait à ne pas donner un héritier au trône, pour le bien du royaume et la survie de la lignée des rois kinbangou, il allait devoir en trouver une autre qui puisse le faire.

Sa place d'unique épouse et favorite du roi ne tenait donc plus qu'à un fil quand, 26 ans plutôt, elle décida sous la pression de tout ce qui se disait à son sujet, d'aller consulter Nkouck dans l'espoir que la vielle sorcière lui donne une potion, un gri-gri ou alors un talisman spécial pour qu'elle puisse concevoir un enfant mâle.
Accompagnées de Mamakhé et une autre de ses servante, les trois femmes allèrent à la rencontre de la sorcière.
Une fois sur place, la reine Chimamanza morte de peur resta figé à l'entrée de l'arbre quand la voix glaçante de Nkouck l'invita à entrer.

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant