En fin au palais

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Le voyage du retour au palais Kibangou, fût pour Rachid la plus belle expérience jamais vécue.
il y eut un arrêt dans presque tous les villages sur leur chemin. Tous les citoyens Kibangou qu'ils croisaient, voulaient à tout prix féliciter le roi et son armée, vainqueurs d'une guerre à laquelle rien ne présageait une victoire d'une aussi grande magnificence. Les présent en bétails, huiles essentielles et pierres précieuses, étaient légions. Tous chantaient avec une rare véhémence, les louanges de cette nouvelle victoire une fois de plus remportée par le grand roi panthère Koumkani Ya Kibangou, dit: l'invincible.

  Curieusement sans que nul ne sache trop comment, l'information selon la quelle la victoire à cette guerre venait des prouesses d'un simple valet de roi, s'était répandue dans tout le royaume. Alors tout le monde voulait poser ne ce serait ce qu'une fois les yeux sur ce fameux valet à qui on attribuait même déjà des pouvoirs magiques.

Il y avait au centre de l'armada kibangou, un grand carré royal au milieu du quel roulaient deux carrosses : Celui du roi et celui de son fils. L'armée avait alors renforcé la protection comme le feraient des abeilles autour de  leur reine. Il était hors de question que d'hypothétiques conspirateurs Bakongo où Baoulè désirant venger leur roi mort au combat et leur reine retenue prisonnière, s'attaquent lâchement au roi ou au prince pendant le trajet.
Après quatre longs jours de marche l'armée arriva en fin aux portes du palais Kibangou.

- Nous sommes chez nous mon bien aimé. Dit Malick d'un grand sourire. Nous allons enfin pouvoir reprendre notre vie.

- Mon prince vous allez reprendre votre vie. Moi je reste et demeure votre fidèle valet.

- Rachid, roula-t-il des yeux. Je t'ai déjà dit que tu es loin d'être un simple valet pour moi. Ce n'est qu'au yeux des autres que tu es un valet et ça va changer car maintenant que nous sommes revenus, tu vas arrêter d'être un valet.

- Vous allez me renvoyer dans ma famille? Demanda Rachid d'une moue un peu inquiète.

- Bien sûr que non! Tu seras mon conseiller personnel je  demanderai à mon père de t'attribuer ce titre, il te le doit bien pour m'avoir sauvé la vie.  Comme ça je pourrais t'amener partout ou j'en aurais envie.

   L'accueil au palais fût d'un sensationnel sans pareil. Des jeunes filles aux sein dénudées, recouvertes d'une boue très rouge faisant office de maquillage, dansaient sans cesse pendant que des jeunes adolescents mâles simulaient majestueusement des scènes de bataille en l'honneur des soldats revenant du combat.
  Le raisonnement des tambours, des tam-tams et des balafons était tout simplement assourdissant. Les cries de joies des femmes mêlés aux soufflements des cornes, laissaient penser à un mariage royal. Presque tous les habitants des villages environnants, étaient réunis à l'entrée du somptueux Palais Royal Kibangou. Le cortège royal pénétra finalement le palais avec beaucoup de difficultés.

Plus resplendissante que jamais, la reine Chimamanza Koïssan Ya Kibangou, accompagnée de sa fille, Mamakhé, Mongo le grand intendant du palais et tous les pages au service de la famille royale, étaient visiblement pleins d'excitation face à la cohorte militaire qui de plus en plus se rapprochait d'eux.

Le carrosse du roi fut le premier à s'arrêter devant la porte principale du palais où étaient tenues sa femme, sa fille et tous les notables les plus proches, restés au palais parce que trop vieux pour aller en guerre.
  Il eut subitement un silence de cimetière, qui fut suivi d'un mouvement d'ensemble esquissé par les membres de la garde rapprochée entourant le carrosse du roi.
  Ces derniers balancèrent leurs lances à gauche, puis à droite, ensuite frappèrent leurs bouts  sur le sol en trois séries de trois coups successifs et finalement, d'une synchronisation incroyable ils dirent:

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant