A un pas de la mort

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La première volée de flèches enflammées lâchées par les archers Kibangou dans sa grande densité, obscurcît carrément la lumière du jour. Bien que les soldats de L'armée Bakongo et Baoulè, utilisèrent leurs boucliers pour contrer l'attaque, il en tomba tout du moins un millier d'entre eux, transpercés par les flèches.

Vînt alors le corps à corps, une mêlée étouffante assourdie par le croisement des machettes, des haches, des massues et des lances.
La guerre battait son plein et avec elle, étaient venues toutes les execrations d'une croisade pareille.
Malick en tant que chef de la troupe d'infanterie, tenait fermement d'une main sa lance et de l'autre son bouclier. Il plantait avec une agressivité acerbe son arme à gauche, à droite, tuait deux soldats devant, deux autres derrières où tranchait la tête de l'ennemi le plus proche de lui.
C'était peut être sa première guerre mais il dévoila aux yeux de tous, le guerrier intrépide qu'il était. Evidemment sa conscience était la proie d'un combat intérieur entre la peur de mourir, le désir de fuir le plus loin possible ces atrocités et l'envie de tuer, d'anéantir l'ennemi. Une fois qu'il lui venait en esprit la pensée de ne plus jamais revoir Rachid, il devenait comme possédé par un Dieu invincible , surhumain, qui laissait surgir toute son animalité. Ce n'était plus le doux prince Malick Konan Ya Kibangou. Il s'était transformé en une vraie machine à tuer.
Lui, son père et son oncle exterminaient tout sur leur passage. ils tuaient sans avoir le temps de réfléchir sur l'ennemi qui se mettait en travers de leur route ou qui menaçait leurs compagnons d'armes. Ils agissaient parfois en se fiant à une forme d'instinct animal. Les membre de la famille royale Kibangou avaient indéniablement la guerre dans le sang.

Du côté de l'armée Bakongo, le roi Nzinga dévastait également les soldats Kibangou. C'était après tout un mastodonte de près de deux mètres de haut pour environ deux cent kilogrammes de muscles. Il était pratiquement hors d'atteinte pour la plupart des guerriers sur ce champ de bataille. Il brisait le cou de certains soldats comme des statuts en terre battue. Le champ de bataille était son élément et grâce à certains de ses pouvoirs de nécromancie il était difficile de le voir venir mais une fois qu'il se tenait devant un soldat c'est la mort de ce dernier qui suivait.
L'endroit était une vraie scène d'horreur, une véritable catastrophe. Des corps démembrés aux blessures difformes, des membres encore palpitants, des cadavres qui recouvraient le sol tel un tapis. Ici, une tête humaine, là un bras, un pied ou encore un homme hurlant avec une flèche plantée dans l'œil.
La nature elle non plus, n'était pas épargnée car tout brûlait ou gisait au sol. Dans le ciel aucun oiseau. Avaient-ils compris que survoler cette zone était périlleux? Sans doute que oui.
Aux bruits assourdissants des hurlements de douleur, des hennissements des chevaux, venaient s'ajouter les abominables barrissements des éléphants qui entrèrent en guerre une fois que la reine Baoulè eut soufflé dans une énorme corne. Cette armée d'éléphants courant dans la même direction fit trembler la terre.

- Archers! Hurla une fois de plus le général Koukouma. Une autre pluie de flèches s'abattît alors sur les éléphants. Quelques uns, transformés en passoire par la force des projectiles, tombèrent. Les autres écrasèrent tout sur leur passage sans distinction entre les les soldats Kibangou ou Bakongo. Ils soulevaient cinq hommes d'un seul coup de défense. Et il était difficile pour l'armée kibangou de riposter tant la cuirasse qui leurs servait de peau était impénétrable par une simple lance forgée par l'intelligence humaine.

Un soldat de la chevalerie Bakongo prît pour cible le roi Koumkani pendant que ce dernier était concentré à combattre. L'hors d'une guerre comme celle ci, l'une des choses qui pouvait mettre fin au combat était la mort de l'un des deux rois qui s'affrontaient. La victoire revenait de ce fait au camp qui avait tuer le roi, chef de l'armée adverse. Pour que la guerre prenne donc fin il fallait qu'un souverain entre le roi Bakongo et le roi Kibangou meurt.
Approchant à grande vitesse dans le but de le decapiter, Malick lu dans ses intentions et se mît également à courir en direction de son père. Il se glissa sous le cheval du soldat dont il ouvra les entrailles à l'aide de sa lance et une fois l'homme au sol, il lui planta le bout pointu de son bouclier dans la gorge. Le sang qui gicla lui éclaboussa en plein sur le visage. Très vite son père compris ce qui venait de se passer. Malick venait de lui sauver la vie. Il acquiesça de la tête en signe de remerciement et se rentra directement au combat.

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant