SOUS LE POIDS DE LA COURONNE

L'ultime prophètie

- Je suis désolé mon cher noble, nouvellement anobli mais pour ton plus grand désarroi, je ne sais pas de quoi tu parles... ironisa Luanga.
Je voudrais d'ailleurs te rappeler que ton nouveau titre de sauveur du Kibangou ne te donne en aucun cas le droit de violer ainsi l'intimité des autres.

Rachid le regarda d'un air profondément outré. Il n'avait jamais vu autant de sadisme chez personne avant. Luanga, bien qu'à découvert,  gardait toute sa condescendance et son sang froid face à Rachid et n'exprimait pas un seul instant, un signe d'inquiétude pour son ami mourant. Rachid finit donc par se rendre compte qu'il n y avait plus aucun doute sur le fait que le poison qui était entrain de tuer Buntu venait bien de lui.

- Comment peux-tu être aussi cynique? Ton ami est entrain de mourir et toi tu es assis ici à boire du lait de vache comme ci tu n'attendais que ça. Dit Rachid d'une voix sérieusement irritée.

- Il y a longtemps que nous ne sommes plus amis! Se leva-t-il brusquement de sa chaise. Il t'a choisi toi! Comme le prince, hurla-t-il. Comme la reine, comme le roi comme, Mamakhé, comme tout le monde dans ce maudit palais! Ajouta-t-il. Qu'est ce que tu as de plus que nous autres pour que tout le monde soit aussi fou de toi?

- Tu es tellement rempli de jalousie que ton esprit est entrain de complètement sombrer mon pauvre Luanga.

- Je ne serai jamais jaloux de toi, dit-il après avoir poussé un rire ironic. Parce que tu sais quoi ? On peut sortir le porc de la boue, mais jamais on ne sortira la boue du porc. Tu n'es rien de plus qu'un valet! Peu importe le peu de pouvoir qu'on pourrait bien te donner et...

- Oui! J'ai du pouvoir! Le coupa Rachid.
Et je te met au défi de ne pas me conduire chez cette sorcière... Rachid avança plus près de Luanga et prît un air sérieusement menaçant.
  Je te met au défi de laisser Buntu mourir, un innocent qui n'a rien fait d'autre qu'être un ami loyal pour toi! Ajouta-t-il en lui pointant sévèrement du doigt.

- Il m'a trahi en se liant d'amitié avec toi! Gronda-t-il. Je suis désolé mais ce qui lui arrive m'est complètement égal.

- Il est affligé par des douleurs atroces causées par toi! Parce que tu as essayé de le tuer. Tonna Rachid.

- Tu n'as aucune preuve contre moi. Alors je te prie de sortir de ma chambre!  Pointa-t-il la porte du doigt.

- Tu veux réellement voir toute l'étendue de ce pouvoir dont tu parles ? Tu veux voir les privilèges que me confère l'amour du futur souverain de ce royaume? J'utiliserai l'influence du prince pour exposer au grand jour, toutes les méthodes diaboliques que tu utilises pour te débarrasser tous  ceux qui représentent une barrière pour toi.

- Tout ca n'est rien de plus que des accusations fondés des fallacieux mensonges.

- Je sais que tu as empoisonné le prince et même si c'est la dernière chose que Buntu devra dire sur son lit de mort, je m'arrangerai à ce qu'il le fasse directement devant le roi.

Luanga perdit sa langue. Il ne s'attendait pas à ce que Rachid lui sorte la carte de l'empoisonnement du Prince.
En tant que fils de gouverneur, il connaissait les risques que courait qui conque commettait un crime de lèse majesté contre un membre de la famille royale Kibangou. En outre il pouvait voir que la confiance avec laquelle s'exprimait Rachid sur l'étendue de ses pouvoirs n'était pas à prendre à la légère.
Alors que devait-il faire? Sacrifier le titre que portait sa famille depuis des générations, risquer de faire décapiter tous les siens avec lui, ou tout simplement avouer son crime en accompagnant Rachid chez la sorcière Nkouck?

- Alors? Qu'est ce que tu décides ? Insista Rachid face à Luanga qui perdait visiblement sa grande assurance. À chaque minute qui passe Buntu perd sa vie, je te conseil de te dépêcher. De toutes les façons s'il meurt, toi et toute ta famille seront les prochains.