Le retour triomphal

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   Tard dans la nuit du lendemain, le prince Malick sortît finalement de son coma.
Tournant la tête vers sa droite il vit son père endormi sur une chaise sûrement pris de fatigue à force d'attendre que son fils revienne à lui.
À sa gauche il ne vit rien, du moins rien de ce qu'il désirait voir car Rachid n'était pas près de lui comme il l'aurait souhaité.

Alors un peu étourdi, il se demanda s'il était mort et se retrouvait au pays des âmes damnées sans l'amour de sa vie à ses côtés. Puis il se souvînt qu'il lui avait souvent été raconté, qu'au pays des ancêtres, personne ne pouvait y aller dans son enveloppe corporelle. Puisqu'il pouvait toujours sentir la forte douleur émanant des blessures couvertes sous tous ces bandages sur sa cuisse, en conclusion il était toujours vivant. Maintenant, il fallait trouver un moyen de se rassurer que Rachid aussi s'en était sorti vivant.

- Père... dit-il d'une voix à peine audible. Celle-ci fit pourtant très vite de sortir le roi de son sommeil.

- Mon fils! S'exclama-t-il. Tu es revenu à toi? Sourît-il.

- Oui père... j'ai la gorge sèche je voudrai une coupe d'eau. Dit-il après avoir toussé deux fois.
Le roi alla lui même lui servir une coupe d'eau qu'il l'aida très délicatement à boire.

- Père où est mon oncle ? Demanda-t-il après avoir avalé quelques gorgées d'eau.

- Il est mort sur le champ de bataille durement heurté par un des éléphants de l'armée adverse. Dit tristement le roi.
Malick fut profondément chagriné par cette nouvelle. Le général Koukouma avait été plus présent dans sa vie que son propre père. Il avait presque tout appris de lui, de la guerre à la chasse, en passant par le maniement des armes. Il ne dit rien pendant un bon moment, essayant de toutes ses forces de retenir ses larmes. Puis il en vînt en fin à ce qui l'importait plus que tout au monde.

- Et Rachid mon valet? Qu'est ce qui lui est arrivé ? Pourquoi il n'est ici?

- Il est couché sous ta tente. C'est là qu'il passe ses nuits depuis la fin de la guerre. En ce qui te concerne tu lui dois et lui devras toujours la vie.

- Que voulez vous dire père?

- Ce sont ses flèches qui t'ont sauvé de la mort. Il a transpercé le roi Baoulè de trois flèches juste au moment où il était sur le point de te trancher la gorge.

L'image de Rachid lui demandant l'autorisation d'avoir sa propre arc et ses flèches revint alors dans la mémoire de Malick. Replongeant dans ses pensées, il fit alors un grand sourire, oubliant complètement la présence de son père devant lui.

- Tu m'as l'air bien enchanté par cette nouvelle. Ironisa le roi.

- Non père, revint-il à lui. C'est juste un peu amusant que nous devrions cette victoire à un simple valet. Dit-il. Qui l'aurait cru?

- Pas moi en tout cas. Répondît le roi d'un léger sourire. Quoi qu'il en soit, maintenant que tu es réveillé, nous quitterons ce camp dès la fin de la matinée demain. Il est temps que nous repartions au palais.

Malick brûlait d'envie de voir Rachid et de le serrer dans ses bras et l'embrasser passionnément pour le de remercier de lui avoir sauvé la vie mais sachant que montrer trop de l'intérêt pour lui, aurait suscité de la curiosité de la part de son père, il prît son mal en patience, sachant qu'il aurait tout le temps de profiter de lui le lendemain.

Au petit matin, Le roi ordonna que soit tapé le tam-tam annonçant la victoire de l'armée Kibangou et que tous les villages environnants, relaient l'information jusqu'à ce qu'elle arrive au Palais Royal. Il demanda également à toute l'armée de se préparer sans tarder à retourner au palais.
Les tam-tams de tous les villages depuis la vallée du fleuve Kongo jusqu'au palais Kibangou, raisonnèrent, relayant ainsi la bonne nouvelle qui provoquait au passage, danses et chants d'allégresse.

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant