La fin

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Le lendemain soir, jour de l'exécution de Rachid, le roi et sa garde furent les tous premier à se rendre au lieu de l'exécution. D'habitude, ils étaient les derniers à faire leur apparition lors de tels événements mais cette fois ci, tout le monde les trouva déjà assis. 

Le ciel sur toute l'étendue du Kibangou s'assombrit d'une façon inhabituelle, on aurait dit que la nature reprochait quelque chose au roi Koumkani. Étaient-ce les ancêtres qui étaient remontés par ce qui se passait? Comment pouvait-on avoir la réponse?

Le pauvre Malick n'eut pas vraiment la force de se rendre à cette exécution mais c'était pour lui une dernière occasion de voir Rachid même si la situation n'était ni des plus agréables ni des plus attractives. Peu à peu la cours de remplît des habitants du palais, tous aux visages tristes et aux humeurs mélancoliques.
  Une fois tout le monde sur place, les soldats finirent par faire sortir le condamné à mort, recouvert de la tête aux pieds d'un linceul mortuaire. Il fut placé sur une estrade au dessus d'un lac ayant été aménagé pour l'occasion et dans lequel nageaient d'énormes crocodiles.
  Oui, comme il l'avait lui même dit, le roi ne voulait pas que le jeune Rachid eut une sépulture car il n'existe rien d'une plus forte réminiscences qu'un tombeaux.
Le jeune noble avait selon la version officielle, commis une abomination des plus impardonnables, alors même son corps sans vie devait disparaître, d'où la présence des crocodiles auxquels son cadavre allait servir de repas.

- Rachid Mabanza, fils de Mabanza, sauveur de la lignée des rois Kibangou, vous avez été reconnu coupable de l'abominable action d'avoir subtilisé et touché le sceptre royal. Pour cette action vous allez mourrir transpercé par les flèches des cinq meilleurs archers de l'armée Kibangou.
Vous n'avez pas droit à la parole. Personne n'est autorisé à pleurer votre mort, vous n'aurez pas droit à une sépulture car votre cadavre servira de repas aux crocodiles.
Le roi leva ensuite la main donnant l'ordre aux archers d'armer leur arc. Quand il la baissa, les archers lâchèrent leurs cinq flèches qui à la même vitesse, transpercèrent le prisonnier. Sur le coup, il tomba dans la mare au crocodile et se fit dévorer jusqu'à ce qu'il n'en reste pas un seul petit bout de lui.

Koumkani le grand, l'invincible, le roi panthère et surtout Koumkani le bon, venait aux yeux de tous, de commettre la pire des injustices de tout son règne, au nom du royaume, au nom de la réputation de son fils à qui par ailleurs, l'acte en question dévastait plus que qui conque présent dans palais.

Personne, ne pût retenir ses larmes. Ils eurent tous le cœur complètement fendu devant cette scène d'horreur malheureusement aucun d'eux n'avait le pouvoir de se lever contre la décision d'un monarque totalitaire ayant droit de vie et de mort sur tous ses sujets. Alors ils ruminèrent tous leur peine dans le silence.
Ils auraient bien voulu hurler à l'injustice mais il était trop tard car l'ombre de la mort avait élu domicile dans le palais Kibangou.

Le roi fut bien le seul à garder sa moue stoïque face à la situation et l'étonnement était général tant tout le monde le savait juste.
Malick n'eut pas la force de resté plus longtemps car il était hors de question que qui conque le vît pleurer. Il pressa donc le pas vers l'intérieur du palais suivit de près par ses gardes. Sur son chemin il regarda son père le yeux remplis de haine, ferma vigoureusement ses poings en signe de profonde colère, et continua sa route.

Le roi fût le suivant à quitter la scène d'exécution, suivit de sa femme, ils se rendirent dans ses appartements. Une fois à l'intérieur, il se servit une coupe de vin de palme, qu'il bût avec beaucoup de calme. La reine Chimamanza le regarda toute choquée, ne reconnaissant pas l'homme pour lequel avait durant toutes ces années eu tant d'admiration.

- Comment pouvez-vous avoir autant de paix après ce qui vient de se passer? Après ce que vous venez de faire. Demanda-t-elle tout en colère.

- Parce que je viens une fois de plus de sauver mon royaume en éliminant une menace qui aurait pu le détruire ma bien aimée reine, répondît-il d'un ton calme.

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant