Bienvenue au palais Kibangou.

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Tout commença dans les couloirs d'un somptueux palais royal, aujourd'hui réduit au silence par l'ombre de la mort qui y plane. Dans un coin du palais, caché dans son boudoir, à l'abri des regards indiscrets et des cancans des courtisans du palais, un jeune prince qui pleure...
Il était dit en ces temps-là que les souverains ne pleurant presque jamais, quand ces derniers en arrivaient par quelque raison que ce soit jusque-là, la grâce avec laquelle leurs larmes tombaient sur le sol, le fertilisait, rendant ainsi les récoltes beaucoup plus abondantes. A chaque fois qu'il y avait donc abondance dans les récoltes le peuple disait qu'un souverain avait pleuré.

Le jeune prince, le visage noyé dans ses larmes, venait d'être témoin de l'événement le plus effroyable de sa jeune vie. Il avait dû faire un choix cruel entre ses sentiments et la couronne. Étant trop faible ou juste un peu trop épris pour le faire, le sacrifice de l'un lui fût imposé au profit de l'autre. Il se rendit alors compte à ses propres dépends, combien de fois cette couronne à laquelle il était prédestiné, avant même qu'elle n'arriver sur sa tête, lui pesait déjà lourd.

Mais pour comprendre comment est ce qu'on en arrive là, plongeons ensemble dans un long voyage temporel.
Loin de la technologie telle que nous la connaissons aujourd'hui, plus loin des grandes métropoles et mégalopoles bondées de monde et de bruits d'automobiles en tous genres, bien plus loin encore de tous les artifices faisant de nous, ces êtres dépendants que nous sommes, dans les confins du grand continent mère Kemith, était le grand empire du Kibangou.

C'était un royaume prospère, flamboyant de couleurs, peuplé d'animaux les plus exotiques et orné de mille et une verdures aux teintes diverses. Toutes les pierres précieuses y affluaient tellement que même les colliers des chiens étaient en or massif. Son sol était d'une fertilité inégalable,son armée constituée des hommes les plus forts du continent, ses femmes les plus belles et les plus fécondes.
L'empire du Kibangou était en lui seul un petit paradis sur terre que tous les contemporains convoitaient et ou souhaitaient à tout prix expérimenter.

À la tête de ce joyaux impérial, était le grand roi Koumkani Ya Kibangou, régnant depuis trente cinq longues années.
Il était un guerrier redoutable doté d'une plastique et d'une force exceptionnelles. Les exploits de ses expéditions guerrières étaient chantés dans toutes les chansons les plus populaires du kinbangou, faisant ainsi de lui une sorte de divinité parmi les hommes. Le roi Panthère comme on l'appelait, avait gagné tellement de guerres qu'aucun royaume environnant n'osait même seulement caresser la pensée de lui en déclarer une car les murs protecteurs du Kibangou étaient réputés impénétrables et qui conque y entrait dans un but belliqueux n'en ressortait jamais vivant.
Sous le règne du roi Koumkani, le Kibangou, après le grand royaume du puissant roi Mansa Moussa à l'ouest du continent, devint l'un des royaumes les plus riches que le monde ait jamais eu le privilège de porter.

Aux côtés du grand roi Koumkani, régnait son unique épouse: la reine Chimamanza khoïsan Ya Kibangou. Elle était une descendante directe du roi Bamba Khoïsan qui fonda le royaume Khoïsan un peu plus au Sud du continent.
La légende disait que ce dernier dans son enfance, ayant sauvé une vieille dame de la noyade, la vieille dame qui en réalité s'avéra être Kumba la divinité de l'amour et de la beauté, en récompense de son acte, déversa sur lui une poudre magique d'or qui se mêlant à sa peau lui donna ainsi une beauté incomparable. Elle lui fît également la promesse que cette beauté sera à jamais transmise à toute sa descendance.
On disait donc du peuple Khoïsan: qu'ils étaient ceux dont la peau chasse les ténèbres.
La reine Chimamanza, à la lumière de la promesse faite à son ancêtre, était d'une rare beauté.
Ses cheveux long et soyeux tombaient sur ses épaules avec la même volupté, d'une source d'eau douce entre deux pierres volcaniques en plein désert.
Ses yeux étaient aussi verts que l'émeraude et bien qu'étant déjà une femme entrant dans la cinquantaine, sa beauté, accentuée par ses parures royales aussi impressionnantes les unes que les autres, était toujours aussi frappante. Alors qu'elle n'avait que 16 ans, elle avait réussi à rendre le grand roi Koumkani complètement fou d'elle dès le premier jour où elle lui fut proposée comme épouse, au point ou, chose jamais vue, après elle, ce dernier ne prit plus jamais d'autre épouse.

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant