Le sceptre retrouvé

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Le roi laissa passer quelques jours, question de dissiper tous les doutes. Ce calme inquiéta tous ceux qui étaient avertis du fait qu'il fût au courant de la relation entre son fils et Rachid. Pourquoi était-il aussi silencieux? Qu'est ce qu'il pouvait bien être entrain de mijoter? Seul lui et les Dieux du Kibangou avaient la réponse à ces questions.

Ce matin là, le pire se produisît. Une chose qui n'était jamais arrivée dans le royaume Kibangou, une chose considérée comme le summum du mépris envers la couronne, un affront que seule la mort du coupable pouvait laver.
  Le roi venait de se faire dérober l'une de ses armoiries royales. Son sceptre royale symbole même de sa puissance autant divine qu'humaine, venait de disparaître de la salle des armoiries.

Les armoiries royales Kibangou étaient une combinaison des blasons de tous les royaumes ayant été annexés pour former l'ensemble des provinces constituant le royaume.  Ils trouvaient leur origine dans les armes des rois précédents ayant forgé chacun à leur manière la grandeur du royaume. De nombreuses modifications avaient été faites au fil des siècles et en fonction de l'évolution politique du royaume ou des revendications des différentes provinces du demandant légitimité et de visibilité.
  Les attributs du roi Kibangou étaient de ce fait, des objets symboliques de la royauté  (couronnes, colliers , sceptres) qui lui étaient remis le jour même de son intronisation.
Ces attributs étaient alors propres au roi mais aussi à certains dieux dont Zambè le Dieu créateur du Kibangou qui selon les croyances et traditions du royaume, était considéré comme le détenteur originel du pouvoir royale.

  Le sceptre lui, était, le bâton de commandement royale. L'un des symboles les plus anciens et constants de la royauté Kibangou.
  Il était fait d'une hampe droite en or massif, d'une poignée courbée en forme de tête de panthère et d'une base fourchue et ne pouvait être exclusivement touché que par le roi régnant et nul autre personne, sous peine de mort.
L'imagerie populaire l'auréolait d'une importante aura mythologique car ayant été forgé des siècles avant par le plus grand sorcier Kibangou, la légende disait que celui-ci, le protégea d'un sortilège magique. Qui conque n'étant pas le roi régnant, oserait toucher ce sceptre en mourrait calciné par les flammes qui en jailliraient.
Ce sceptre démontrait que le roi dans sa toute puissance, était le berger de son peuple, qu'il guidait et protégeait tout au long de sa vie.

Suite à cette disparition, l'émulation fût générale dans le palais. Alors sans prévenir personne, le roi ordonna que tous les appartements du palais soient fouillés de fond en comble par sa garde rapprochée dirigée par Mongo, jusqu'à ce que ce sceptre soit retrouvé.

Entre temps Malick décelant depuis quelques temps une sorte de froideur venant de Rachid, décida une fois de plus de se rendre dans sa chambre pour essayer d'avoir une explication claire sur le récent comportement du jeune noble. Il trouva Rachid tenu face à l'ouverture de sa chambre qui donnait sur la grande cour du palais. Il était perdu dans ses pensées et l'angoisse sur son visage était touchable du doigt.

- Rachid, dit-il d'une voix tendre. Tu vas bien.
Le jeune noble ayant les yeux rougis de pleures, il tarda à se retourner, ne voulant pas avoir à expliquer au prince les raisons de sa tristesse, ni le fait qu'il avait décidé de quitter le palais cette nuit là même et de disparaître à jamais.

- Je vais bien mon prince, finît-il par se retourner.

- Non, c'est évident que tu ne vas pas bien. Tu es tout pâle. Tu as pleuré, en plus on dirait que tu fais tout ton possible pour m'éviter ces derniers temps. Qu'ai-je fait de mal?

SOUS LE POIDS DE LA COURONNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant