Cʜᴀᴘɪᴛʀᴇ 28

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JOËLLE

- On se reverra petit cœur, déposant la fleur sur le cerceuil.

Je fais signe à ceux qui travaillent là de mettre le sable. Puis me tourne vers mes sœurs.

Yolande est assise par terre, les mains sur la tête avec les autres debout autour d'elle.

- Yoyo...

- Donc on l'a vraiment enterré... Jojo j'ai enterré ma fille, je vais plus la revoir. J'ai enterré son papa il y a huit ans et aujourd'hui c'est elle que j'enterre... Qui va m'enterrer moi ? Parce que je vais mourir, mon cœur lâche...

- Ne dis surtout pas ça ! M'exclamais-je.

- Joëlle...

- Je t'interdis d'ouvrir la bouche si c'est pour dire des choses pareils. Si tu meurs comment on va faire nous ? Je comprends que tu sois triste, je n'imagine même pas ta douleur, mais ça ne te donne pas le droit de dire des bêtises. Maman a perdu son mari, son beau-fils, sa petite fille et maintenant tu veux qu'elle perde sa fille ? Pardon, même si nous on ne te dit rien soit forte pour maman, d'une voix plus calme cette fois.

- Tu ne comprends pas Joëlle... Comment te sentirais-tu si Samuel mourrait ? Comment te sentirais-tu hein ? Toi au moins tu aurais encore deux autres enfants et ton mari avec toi mais et moi ? Je n'ai plus personne, éclatant en sanglots.

Je la regarde quelques secondes avant de me lever sans rien dire.

« Toi au moins tu aurais deux autres enfants ? »

Elle est sérieuse ? Samuel ce n'est pas Grâce et Grâce n'est pas Daisy.
Mes trois enfants sont différents et aucun ne peut remplacer l'autre.

Bref elle ne sait pas ce qu'elle dit, je ne vais pas la blâmer non plus.

- Eeeeh Yesu ! Gnamien bo que na ya eeeeh ! Bla dé mi oh ! Bla dé mi ! Criait une jeune fille en venant paniquée.

Les gens s'approchent d'elle curieux tandis que moi je l'interroge inquiète.

- Qu'est-ce-qu'il y a ?

- Eeeeh tantie, le jolie femme vous venir avec là, vous maman je pense, elle est assis à l'entrée du champ là bas, serpent le mordu ! Et puis serpent est mamba noir ! M'explique t-elle paniquée.

- Ce n'est pas vrai !

Je demande à deux hommes de l'église qui nous ont accompagné jusqu'ici de me suivre pour qu'on la prenne.

Un mamba noir, en plein centre du pays, non mais c'est pas possible !
Papa c'est quoi ça ? C'est quoi cette histoire encore ?

On arrive au lieu indiqué et mon sang ne fait qu'un seul tour dans mon corps.

- Jésus ! M'exclamais-je en constatant l'état de ma mère.

Elle est assise conte un manguier, vu la forme et la taille de celui-ci j'en déduis que c'est une antenne.
La salive a commencé couler sur son visage et elle est déjà toute transpirante.

Seconde ChanceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant