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— Sasha Calzedoni —
11pm.

     Le vent frais de Paris vient vivement fouetter mes joues lorsque je quitte le restaurant dans lequel je travaille, afin de rentrer chez moi.

     Nous sommes actuellement à la fin du mois de septembre, et même si à cette période de l'année il est censé faire plutôt doux, ces temps-ci ce n'était pas réellement le cas, surtout lorsque le soleil était déjà couché depuis quelques heures.

     De plus, étant donné que je n'avais ni le permis, ni de voiture, je me retrouvais donc à marcher dans les rues de notre capitale, tout en sachant que j'habitais désormais plutôt loin de celui-ci.

     En effet, il y a encore quelques semaines j'habitais dans un appartement qui se trouvait seulement à quelques minutes de mon lieu de travail, mais, hélas, les taxes d'habitation ont fort augmentées, et - n'ayant pas réellement les moyens afin de les payer comme il se devait - j'ai était viré de cet endroit dans lequel je vivais, m'obligeant donc à trouver un nouvel habitat.

     Et c'est ainsi que je me retrouvais ici, dans l'un des quartiers les plus mal réputés de cette gigantesque ville, à vivre dans l'un de ces nombreux appartement délabrés.

     Il est vingt-trois heures lorsque j'arrive dans la rue adjacente de ce dernier, et je me promets intérieurement de refuser de rester un peu plus longtemps au restaurant la prochaine fois - et ce même si le directeur me propose vingt euros de plus - puisque, à l'heure actuelle, je me retrouvais acclamée par des jeunes de la cité.

— Hé ! cris l'un d'entre eux, en s'approchant vivement de moi Comment tu vas, ma belle ?

     J'expire longuement et baisse la tête afin de regarder mes pieds, pour lui faire comprendre de tracer sa route.

     Malheureusement, je comprends vite que celui-ci n'est pas décidé à me laisser tranquille lorsque je sens sa main attraper violemment mon bras, me faisant ainsi me retourner vers lui.

— Tu m'entend ? il me questionne en exerçant une forte pression sur mon bras, me faisant grimacer Je t'ai posée une question !

— Désolée, m'excusais-je faussement, je suis pressée, il faut que je rentre chez moi..

— C'est pas une raison, bella ! rit sarcastiquement un autre en posant ses sales mains sur mes hanches On veut discuter avec toi, nous..

— Lâchez-moi, leurs dis-je doucement, en essayant de ne pas les brusquer, s'il vous plaît..

— Quoi ? me demande un autre, en me plaquant violemment sur une portière de voiture, qui se trouvait derrière nous Mais non, reste avec nous ! Tu vas voir, on va bien s'amuser !

— Il faut vraiment que je rentre chez moi, d'accord ? Mon copain m'attend, et s'il ne me voit pas arriver, il va s'inquiéter.. mentis-je.

— C'est pas grave, s'endigue le premier en prenant méchant mon menton entre ses doigts, je suis sûr qu'il peut patienter quelques minutes..

— Juste le temps que l'on s'amuse.. ajouta le plus costaud d'entre eux Tu vas adorer passer ton temps avec nous, tu verras !